The Revolution, Obama’s Way

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La révolution, façon Obama

mercredi 21 janvier 2009, 07:16

Edito Le discours d’investiture du nouveau président américain n’était pas un de ces textes qui vous transportent et vous galvanisent. Mais c’était un texte extrêmement important, car fondamentalement cadrant pour des citoyens américains sortis de l’ère Bush perturbés, voire salis, et à tout le moins en perte totale de repères.

Qu’est-ce que l’Amérique aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’être Américain ? Après huit ans vécus sous la chape et la légitimisation du mensonge étatique, de l’agression militaire, de l’arrogance et du simplisme politiques ainsi que de la déraison financière, le président Barack Obama a rappelé à ses concitoyens leurs valeurs fondatrices.

Il a voulu leur rendre le sens de leur essence, de leurs forces et de leurs responsabilités. Histoire de leur redonner une assise et une légitimité avant de se lancer dans l’action ; histoire de redonner du sens et de la fierté à leurs défis.

Qu’est-ce qu’un Américain ? Un homme qui fait, un homme qui prend des risques. Un homme qui travaille dur, honnête, tolérant, curieux. Un homme humble qui a des devoirs envers les siens, sa nation et le monde. Un homme qui, depuis plusieurs siècles, brave les courants glacés, endure les tempêtes, ne renonce pas et se sacrifie pour assurer la sécurité des générations à venir. Ce faisant, Obama fait coup double. Il cadre l’interne et rassure l’externe. Car ce portrait-là de l’Amérique, le reste du monde ne le connaît plus, n’y croyait plus. En faisant de l’humilité l’une des valeurs capitales de sa nation, Obama redonne au monde le goût de l’Amérique, en lieu et place du mépris qui prévalait.

L’Amérique, nous dit Obama, ne raisonne pas uniquement avec missiles et tanks mais avec des alliances et des convictions tenaces. L’Amérique a une force qui ne l’autorise pas à faire tout ce qui lui plaît. L’Amérique sait que la grandeur n’est jamais donnée mais doit se mériter. L’Amérique ne peut consommer les ressources du monde sans en considérer les effets. L’Amérique est prête à être leader à nouveau, mais parce que le monde change, elle doit changer avec lui.

Il y a dans cette espèce de mea culpa en positif, dans cet exercice public d’humilité, tant sur la forme que dans le fond, de quoi croire ou donner des chances au « new age » interne et externe, véritable révolution dont le nouveau président détaille le contenu dans ce discours d’investiture. Durant la campagne, Obama a rendu l’espoir ; le jour de son investiture, il définit les forces des troupes qui devront mener la bataille et leurs objectifs. Le temps de la parole doit s’arrêter là. Le nouveau président doit passer aux actes, en sachant que ce sera long, difficile, qu’il y aura des échecs. « Nous devons commencer le travail de refaire l’Amérique », déclarait-il hier.

Go ! Il n’y a plus une minute à perdre.

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