One time doesn't make it a tradition. The purely American combat that was rife around the health system is unfolding for the rest of the world. This leaves outside observers spare time to reflect on some interesting philosophical questions. For example, is it possible for a camp to prevail using fair methods if the other side uses some unfair ones?
The president has legitimacy on his side, having been largely elected based on his program of health coverage for all. Theoretically, the legitimacy gained from universal suffrage, the transparency of the debates and the abundance of available information that characterize a modern democracy should ensure his success. In reality, Barack Obama runs a serious risk of seeing his reform fail. Adept at enlightened debate, he has multiplied public speeches during the summer to explain, decipher and reassure.
The exercise has turned into a national psychodrama and reason often seemed overruled by hysteria. A segment of popular opinion had been persuaded by the Republican right and the Fox News channel that the reform Obama proposes is characteristic of Bolshevism and Nazism; two monstrous, godless ideologies. Another part thinks that the cost of health care would be unsustainable, forgetting that the American state already insures the most expensive populations with health care (the elderly with Medicare and the economically disadvantaged with Medicaid). A final segment of the public thinks Obama is too accommodating to the lobbies (doctors, pharmaceutical companies and insurance companies) and has betrayed his campaign promises.
We would almost fear for him in the face of this conspiracy of the discontented. But remember, it was just over a year ago that the Democratic camp no longer believed Obama would be elected. His odds had dropped, the McCain-Palin ticket captivated. He knew how to shift momentum, though; something we bet he will do once more.
Une fois n'est pas coutume, le combat purement américain qui fait rage autour du système de santé est dénué d'enjeux pour le reste du monde. Cela laisse aux observateurs extérieurs le loisir de réfléchir à quelques intéressantes questions de philosophie politique. Par exemple : est-il possible à un camp de l'emporter en employant des moyens loyaux, si l'autre camp en utilise de déloyaux ?
Le président a la légitimité pour lui, ayant été largement élu, avec à son programme la couverture santé pour tous. Théoriquement, la légitimité tirée du suffrage universel, la transparence des débats et l'abondance des sources d'informations disponibles qui caractérisent une démocratie moderne devraient lui assurer le succès. En pratique, Barack Obama court un risque sérieux de voir échouer sa réforme. Adepte du débat éclairé, il a multiplié les interventions publiques pendant tout l'été pour expliquer, décrypter, rassurer.
L'exercice a tourné au psychodrame national et la raison a semblé plus d'une fois submergée par l'hystérie. Une partie de l'opinion a été persuadée par la droite républicaine et la chaîne Fox News que la réforme Obama tient à la fois du bolchevisme et du nazisme, deux monstres étatistes et sans Dieu. Une autre partie pense que le coût de la santé deviendra insupportable, oubliant que l'Etat américain couvre déjà les populations les plus coûteuses en termes de santé (les vieux par Medicare, et les économiquement faibles par Medicaid). Une dernière partie trouve qu'Obama se montre trop conciliant avec les lobbies (médecins, laboratoires, assureurs) et trahit ses promesses électorales.
On aurait presque peur pour lui devant cette conjuration de mécontents. Mais souvenons-nous : il y a juste un an, le camp démocrate ne croyait plus à l'élection d'Obama. Sa cote retombait, le ticket McCain-Palin séduisait. Il a su reprendre l'avantage alors, faisons le pari qu'il saura à nouveau.
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