Il y a quelques semaines, on a vu le premier ministre du Canada lancer un message clair à la Chine et poursuivre encore plus clairement l’alignement du Canada avec les États-Unis, envers et contre tous, malgré sa position minoritaire à l’intérieur de son propre pays.
En dépit de vives critiques envers le premier ministre, force est d’admettre qu’il a maintenant un autre allié qui sert aussi la même médecine aux Chinois: Barack Obama. Certes, il demeurera toujours des différences fondamentales entre le conservateur et le démocrate, mais n’oublions jamais qu’un démocrate aux États-Unis ce n’est tout simplement pas un libéral au Canada, loin, très loin de là. Et qui plus est, le républicain américain est à des lunes du conservateur moyen canadien. Une fois cet état de fait bien établi, on peut regarder les similitudes et le potentiel des vases communicants entre le Canada et les États-Unis. Et le défi face à la Chine communiste ne peut être mené que par un seul homme.
La décision du président Obama de rencontrer le dalaï-lama réjouit la planète entière, sauf la Chine qui y voit toujours l’affront ultime à leur supposée souveraineté sur ce petit État sans défense, le Tibet, et qui, ma foi, respecte probablement plus l’essentiel des conventions internationales et cherche aussi par tous les moyens pacifiques possibles à se sortir de l’isolement en tendant la main au monde. Et là encore, comme si l’histoire se répète, on voit les Chinois s’indigner aussi devant le président américain qui confirme que les ventes d’armes à Taiwan se poursuivront.
Il n’y a que deux hypothèses à cette situation: une politique nord-américaine bien alignée entre le Canada et les États-Unis, ou alors une coïncidence et des hasards de la vie. Parions que la première est juste. Est-elle souhaitable?
À qui veut bien l’entendre, elle est non seulement souhaitable, mais absolument salvatrice pour nos deux économies. Notre avenir et notre pérennité économique se jouent en ce moment et nos deux pays risquent bien de ne devenir que d’impuissants spectateurs si rien n’est fait. Au cours des 30 dernières années, nous avons vu s’étioler comme peau de chagrin l’essentiel de notre secteur manufacturier et l’essentiel de notre puissance financière au profit d’un pays qui joue les cartes à sa manière, selon ses paramètres et en fonction de ses seuls objectifs de croissance intérieure. La Chine fait cela sans tenir compte, non seulement des conséquences pour l’environnement de son industrialisation «bulldozer’», mais surtout sans devoir rendre de comptes à personne.
De l’autre côté, l’Amérique, l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Amérique latine multiplient les relations multilatérales et s’efforcent d’aligner leurs politiques économiques, sociales et environnementales en fonction du bien commun et d’échanges plus harmonieux dans un esprit de collaboration. Ils cherchent aussi à mettre en force, les grandes conventions internationales qui traitent tant des droits du travail et de l’enfance que des droits de l’homme ou de la régulation du commerce international et des règles qui doivent régir celui-ci et toutes les entreprises qui y participent.
Il semblait bien facile de critiquer Stephen Harper face à son attitude avec la Chine il y a quelques semaines, mais tout à coup, lorsque c’est Barack Obama qui agit ainsi, la pilule semble mieux passer, on sympathise même. La réponse est bien simple. Il faudrait savoir ce que l’on veut, nous ici au Canada. Souhaitons-nous poursuivre une politique tragique qui finance le départ de nos plus beaux fleurons manufacturiers par un programme de coopération industrielle qui encourage nos entrepreneurs à faire fabriquer ailleurs dans un supposé esprit de coopération et de solidarité? Souhaitons-nous aussi que ces mêmes entrepreneurs ne deviennent que de simples distributeurs démotivés et sans saveur? Ou alors, est-ce que nous devons prendre la ligne plus dure face à la Chine et même face aux pays du BRIC, qui réussissent uniquement par de bas salaires, et tout ce qui vient avec, à concurrencer nos deux pays et ceux de l’Europe avec seulement un prix plus bas?
Devrons-nous attendre que ces mêmes pays du BRIC ne soient plus dans le coup, pour voir peut-être la même attitude défiante s’emparer des nouveaux tigres de l’Asie du Sud-est ? Je ne crois pas. La méthode Obama-Harper me semble effectivement la plus sujette à provoquer les changements nécessaires requis, à la fois pour l’avenir des pays occidentaux, mais aussi pour la planète elle-même en fonction de son environnement.
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