Getting Out of the Trap

Edited by Jessica Boesl

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(Québec) Bien sûr, Tiger Woods a minutieusement préparé sa sortie médiatique pour des raisons professionnelles et financières. C’est néanmoins une véritable leçon d’humilité qu’il a donnée du siège social de l’US PGA Tour, en Floride. Un coup qui lui permettra de revenir rapidement sur les verts.

Ce n’était pas l’imperturbable et confiant no 1 mondial du golf qui se trouvait hier devant les caméras et devant une poignée d’invités sélectionnés. C’était la vedette du golf professionnel descendue de son piédestal venant admettre devant des milliers de spectateurs et d’internautes qu’il n’était qu’un homme et que rien, ni le talent ni l’argent, ne pouvait lui permettre de croire et d’agir comme s’il était au-dessus de tout, au-dessus de tous. Le message est à retenir.

Le grand Tiger a pris une dimension plus humaine depuis la découverte de ses incartades conjugales. Le voyant, à la fin de sa déclaration, être affectueusement réconforté par sa mère, l’image d’un «bon petit garçon repentant» venait automatiquement en tête.

Une maman pardonne tout. Mais les autres?

Tiger Woods n’a rien d’exceptionnel ou de criminel à se reprocher. Il n’a pas tué, n’a pas volé, n’a pas violé, n’a pas fraudé. Dans l’hypocrite et pseudo-prude société américaine, il a cependant trompé sa femme et il a multiplié les aventures sexuelles. Il ne s’est pas conformé à l’étiquette de perfection et de bon mari qui lui était accolée.

Le golfeur devait faire un acte de contrition qui n’a rien à voir avec ses performances professionnelles pour regagner la confiance des siens, des fans et des commanditaires. Il l’a cependant fait avec une telle générosité qu’il serait injuste de conclure qu’il ne s’agissait que d’une figure imposée avant de briller à nouveau sur les terrains de golf.

Il faut beaucoup d’humilité et de courage pour admettre ses limites. Encore plus sans doute lorsqu’on est au sommet et qu’on s’est cru infaillible. Avouer avoir eu un comportement irresponsable et égoïste, admettre qu’on est le seul à blâmer dans son malheur, dire qu’on a dû avoir recours à une thérapie et s’excuser devant des milliers de personnes qui quelques mois plus tôt vous vénéraient, ne peuvent se résumer à une simple opération de relations publiques. Sans un minimum de sincérité, il doit être impossible de se livrer ainsi devant le monde entier.

Hier, des milliers de personnes ont écouté la déclaration de Tiger Woods. Au Québec, sa sortie a suscité sûrement plus d’intérêt que la canonisation du bon frère André. Toute la fin de semaine, les gens des quatre coins du monde se délecteront des évaluations de la prestation du golfeur et des supputations sur son retour au jeu. Si Tiger Woods attire encore autant l’attention, les commanditaires ne s’en priveront pas. Un excellent golfeur capable d’avouer ses fautes, cela se vend bien.

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