Enfin lancé sous la houlette de Barack Obama, le débat sur le contrôle du nucléaire civil face à la menace d’utilisation criminelle est piégé par les arrière-pensées et les ambiguïtés.
Ni l’effondrement de l’empire soviétique, ni le 11 septembre n’y avaient rien pu. Malgré quelques tentatives inabouties, ce n’est qu’aujourd’hui que la communauté internationale s’est décidée, sous la houlette de Barack Obama, à se pencher sérieusement sur les risques que posent la dissémination du matériel hautement radioactif et son acquisition possible par des bandes criminelles ou des réseaux terroristes.
La responsabilité, en la matière, est bien partagée. Elle va de la duplicité historique des grandes puissances (soucieuses de conserver à la fois leurs parts de marché et leurs prérogatives d’Etats nucléaires) à la réticence des lobbies de l’industrie d’admettre les risques de cette technologie dans toutes leurs implications. Elle passe par la fusion constante des nécessités civiles et des visées militaires. Elle concerne l’incapacité, ou le manque de volonté, des pays émergents à équiper leurs installations de mesures de sécurité à la hauteur des dangers encourus. Peu de domaines sont entourés de pareille dose d’arrière-pensées et d’ambiguïtés. Et dans aucun autre rayon, sans doute, ne sont mis en avant de manière aussi hypocrite les impératifs de souveraineté nationale tandis que les ravages éventuels d’un accident ou d’une utilisation criminelle se joueraient allègrement des frontières.
Or le temps presse. Face à un autre danger mondial, celui du réchauffement climatique, le nucléaire civil a repris des attraits, augmentant d’autant les risques de détournement. Et face à la nouvelle forme qu’ont prise les menaces terroristes, plus rien n’est désormais impensable, et surtout pas la fabrication d’une «bombe sale» qui pourrait semer mort et désolation à New York, à Moscou ou à Paris.
Enfin, la communauté internationale a besoin de faire le plein de crédibilité face aux aspirations nucléaires de l’Iran. Elle n’y parviendra pas sans avoir commencé à nettoyer à fond ses propres écuries.
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