Le match entre les systèmes économiques et sociaux américains et européens est de nouveau ouvert. Il y a une année, l’Amérique semblait condamnée. Aujourd’hui, c’est la zone euro qui sombre dans l’asphyxie. On peut longuement disserter sur l’influence de l’âme des peuples, en tant que toile de fond, sur de tels développements. Pour scruter l’âme américaine, je me plonge dans les sites internet des grands portails comme yahoo.com, cnn.com, cnbc.com, mais aussi sur les annonces de contact dans la New York Review of Books.
Cette sélection un peu disparate révèle cependant les désirs les plus profonds des gens, et ceci par écrit, donc basés sur une certaine réflexion. Il n’est guère surprenant que ces désirs soient l’argent, l’emploi, la maison individuelle et l’amour. Mais les Américains sont explicites à ce sujet, ils n’y vont pas par quatre chemins. Ce qui pourrait déterminer le match en question.
Ces pages débordent de tuyaux utiles. Les meilleures villes pour s’établir. Les régions dont les maisons sont devenues les moins chères. Les dix meilleures voies pour solliciter un emploi. Les formules d’introduction à éviter quand on se présente. Comment refaire son portefeuille s’il est éprouvé par la crise. Les dix meilleurs investissements des cinq prochaines années. Comment utiliser les exemptions d’impôts. Quels trucs à employer pour accumuler un pactole en vue de la retraite. Investir comme Warren Buffett. Et ainsi de suite.
Ces recommandations se trouvent aussi dans des publications et des sites internet européens. Mais sur les sites américains, la densité et surtout l’orientation, d’un optimisme à toute épreuve, sont extraordinaires. Il n’y a pas de place pour l’échec, et surtout pas pour des excuses mettant en cause «la société». Et si on se trouve éjecté par la roue de la fortune, voilà cinq, sept, dix conseils pour rentrer dans le jeu.
Pour l’amour, les annonces paraissant dans la revue des livres new-yorkaise sont une sélection un peu spéciale, il est vrai. Car elle est l’organe des «glitterati» de la côte Est, très intellectuelle, très psychanaly¬tique.
L’exhibitionnisme psychique, monétaire et intellectuel des annonces est presque gênant pour un brave Suisse (alémanique), mais très révélateur. J’en traduis une perle: «Grand cœur, peu respectueuse, passionnée, profondément chaleureuse, grand esprit de groupe avec un quotient élevé de plaisir. N’ai jamais rencontré un problème sans m’y attaquer. Je vis sur un grand pied, courageusement, mais j’aime ralentir. Svelte, sensuelle, belle.» Wow! Certains indiquent en plus le nombre d’années passées en psychanalyse. La mention d’une existence aisée sans souci du lendemain ne manque que rarement. On pourrait se demander pourquoi des personnes si extraordinaires doivent recourir à des annonces. Mais une connaissance de ces milieux me dit que cela fait partie du jeu – on s’aventure partout, toujours, par tous les moyens.
Une anecdote de plus. Après l’élection de Barack Obama, un père noir était cité par un de ces sites internet, disant «je vais rentrer tout de suite pour dire à mon gars de 13 ans qu’il n’a plus aucune excuse de ne pas réussir». Le fait le plus révélateur n’est même pas ce propos de père soucieux, mais le choix du site Yahoo de le trouver digne d’être publié.
Pris dans leur ensemble, répétés jour après jour, se trouvant dans tous les médias, populaires et intellectuels, ces témoignages dépassent l’anecdotique. Ils donnent un tableau cohérent d’un peuple qui se redresse constamment, qui est propulsé par un esprit de réussir, par un appel à l’individu et à sa volonté.
L’Européen blasé peut se sentir au-dessus de ces innombrables tuyaux, de ces livres «How-to-do», de la section «Personal Growth» dans les librairies américaines. Mais ça semble marcher. Les économistes prévoient une sortie rapide de la crise pour les Etats-Unis, avec 3,2% de croissance pendant deux ans, une légère baisse du chômage déjà, un dollar qui monte à nouveau, et avec un ministre des Finances, Timothy Geithner, qui dispense ses conseils à une Europe actuellement affaiblie.
Le match n’est pas fini. La dette américaine croît aussi, les chômeurs restent nombreux. Les Européens peuvent douter, les Américains essaient leurs tuyaux.
Your very kind, but don’t be beguiled by what seems to be an out-flinging of optimism in our ads, & the articles in web publications. These are targeted at people who are doing poorly, and have become desperate…they are not optimistic, they are simply looking for someone to tell them what to do, as they themselves have no easily discernible options. It’s at times when people are the least optimistic, that ads for self-help books, & articles trying to draw readers to a website (or to a magazine) become more prevalent.
Remember, unlike Europeans, Americans have no safety net. If you lose everything, you’re out on the street…no house, no food, no health care…it’s the reason the U.S. federal government has kept extending unemployment benefits far beyond the point where they were supposed to run out, in the hopes that the job market will return, which it hasn’t…they’ve warped unemployment insurance into a sort of welfare system, sans health care.
As for the economic soothsayers & their numbers, they have been ignoring the national debt (& shrinking tax revenue to pay for it) more and more these days, just giving it a passing mention…it seems that most of them have decided that the government is the source of all money, and somehow that money will retain value, regardless of if it was simply printed up, as opposed to actually being earned & backed by the actual production of anything.
Our trade deficits are killing us. The industries we have left are becoming more and more reliant on government contracts to continue operating, contracts from a government racking up more and more debt without seeing any increases in revenue, and still refusing to raise taxes on the wealthy, who are now in possession of almost all the GDP.
There has never been a country that has prospered after instituting a service economy, and unfortunately that was the insipid plan Ronald Reagan had for us…his supporters cling to it obstinately, in the same manner a priest would cling to his cross in times of doubt…no matter how far into debt & destitution it takes us, no matter how obvious it becomes that it simply isn’t working.
I wouldn’t look for any real recovery in the states, until the failed regulatory, trade, & tax policies of the last 30 years are reversed, and we start to understand just how wise our forefathers were, when they established the policies of the 1930’s & 40’s.
They went through a depression, too…unlike us, they tried to insure it wouldn’t happen again. But we stupidly tore down all they had put in place, and unlike them, we keep telling ourselves everything is all right, “stay the course”…
…yea, right off a cliff.