The Obama Administration’s Bad Remedies

Published in La Tribune
(France) on 21 September 2010
by Patrick Artus (link to originallink to original)
Translated from by Kathryn Sanderson. Edited by Hoishan Chan.
We have to face facts: The economic situation in the United States is dire for long-term structural reasons. In the first place, many American households are in a very shaky financial position. In 2010, 10 percent of American mortgage holders will default on their loans. There will be 4 million families who will have their homes seized by the bank. For the 11 million families who owe more on their homes than they are worth, it means that it’s in their interest to default. The very slow rise in real estate prices, which have declined by 30 percent since the beginning of the recession, does not significantly improve the situation. This means that American households are unable to restore their credit, and housing starts have stagnated at a very low level (500,000 per year vs. 2.2 million before the recession). Americans’ creditworthiness depends heavily on their wealth, and their real estate and financial wealth has decreased by 30 percent with the recession. Households will need many years to recover financially.

The second serious problem is the steep decline in the job market. The unemployment rate is 9.6 percent, but more than 9 million Americans who are working part-time say they are looking for full-time jobs. The unemployment rate in a broader sense is over 15 percent. This is due to the fact that American businesses are trying to increase their productivity drastically (by 5 percent per year), skewing their revenue at their employees’ expense to return to pre-recession profit levels. This results in weak job creation, weak salary income and, ultimately, a decline in productivity.

Finally, the third serious problem is the need to get households and businesses out of debt. Lowering the burden of debt, which could take several years, requires an increase in savings and a decline in spending by households and businesses.

Therefore, the most likely scenario for the American economy for the next two or three years is one of modest growth (about 2 percent per year), continuing high unemployment and continuing serious financial problems for many households. For the Obama administration, as well as for the Federal Reserve, this prospect is untenable; there have been recent announcements of new economic policies, such as the new stimulus bill ($200 billion in tax incentives for investments, $100 billion in tax credits for research, an extra $50 billion for infrastructure …) and an even more expansionary monetary policy.

The problem is that these new stimulus measures are ineffective and possibly even dangerous. American households and businesses want to get out of debt. Even though banks have more cash assets than ever, there has been no upswing in the credit market, due to lack of borrowers. American banks already have access to $1.05 billion dollars in cash reserves, and the credit market is not rebounding. What good will it do the banks to have a cash surplus of $1.2 or $1.3 billion? Giving businesses investment incentives in the form of tax credits will not be very effective in a situation where capacity utilization rates are low (75 percent on average instead of 82 percent) and where businesses do not need to invest. These tax incentives will have a “deadweight effect” and may simply push investments from 2010 to 2011 (as we have seen for the same reason with housing investments and car sales). The year 2011 will probably be a little better — 2012, not as good.

In the face of the American economy’s structural problems (debt reduction, households going broke, high unemployment), I fear that we might simply have to be patient and wait for employment and credit markets to naturally pick up, unhindered by excessive government deficits (probably 11 percent of GDP by 2011) and excess cash assets in the economy, which would only create a speculative bubble in asset prices.




Les mauvais remèdes de l'administration Obama
Source : La Tribune.fr - 21/09/2010 | 08:30 - 653 mots
Patrick Artus, directeur de la recherche et des études chez Natixis

L'insolvabilité des ménages, un taux de chômage durablement élevé et le besoin de désendettement des entreprises laissent présager une croissance molle aux Etats-Unis pour les deux à trois ans à venir. Les mesures de relance budgétaire de l'administration Obama et la politique monétaire expansionniste de la Réserve fédérale américaine apparaissent inefficaces, voire dangereuses.

Il faut se rendre à l'évidence : la situation économique des Etats-Unis est grave pour des raisons structurelles durables. Tout d'abord, la solvabilité de beaucoup de ménages américains est très dégradée. 10% des Américains ayant un crédit immobilier vont faire défaut sur leur crédit (arrêter de le rembourser) en 2010 ; 4 millions de familles auront leur maison saisie par leurs banques ; 11 millions de familles ont une dette immobilière supérieure à la valeur de leur maison, et auraient donc intérêt à faire défaut. La très lente remontée des prix de l'immobilier, qui ont baissé de 30% depuis le début de la crise, n'améliore pas significativement cette situation, d'où l'absence de redémarrage du crédit aux ménages américains et la stagnation à un niveau extrêmement bas (500.000 par an contre 2.200.000 avant la crise) du nombre de mises en chantier de logements (500.000 contre 2,2 millions avant la crise). La solvabilité des Américains dépend beaucoup de leur richesse, et leur richesse immobilière et financière a baissé de 30% avec la crise : il faudra donc de nombreuses années pour que les ménages rétablissent leur situation financière.

Le second problème grave est la forte détérioration de la situation du marché du travail. Le taux de chômage est de 9,6%, mais plus de 9 millions d'Américains travaillant à temps partiel déclarent rechercher un travail à temps plein : le taux de chômage au sens large est de plus de 15%. Ceci vient de ce que les entreprises américaines cherchent à réaliser des gains de productivité très importants (5% sur un an) et à déformer le partage des revenus au détriment des salariés pour retrouver leur profitabilité d'avant la crise, ce qui est en train de se réaliser. Il en résulte une faiblesse de la création d'emplois, une faiblesse des revenus salariaux et, enfin, une dégradation de la qualité des emplois.

Enfin, le troisième problème grave est le besoin de désendettement des ménages et des entreprises. Le désendettement, qui pourrait durer plusieurs années, implique la hausse de l'épargne et la faiblesse de la dépense des ménages et des entreprises.

La perspective, à deux ou trois ans, la plus probable pour l'économie américaine est donc celle d'une croissance modeste (2% par an environ), d'une absence de réduction de chômage et d'un maintien de graves difficultés financières pour beaucoup de ménages. Cette perspective est insupportable pour l'administration Obama, et aussi pour la Réserve fédérale, d'où les annonces récentes de politique économique : nouveau stimulus budgétaire (incitations fiscales à l'investissement à hauteur de 200 milliards, 100 milliards de crédit d'impôt recherche, 50 milliards supplémentaires pour les infrastructures...) et politique monétaire encore plus expansionniste.

Le problème est que ces nouvelles mesures de relance seront inefficaces et peut-être même dangereuses. Les ménages et les entreprises américaines veulent se désendetter : même si la liquidité bancaire est encore plus abondante, il n'y aura pas de reprise du crédit, faute d'emprunteurs. Les banques américaines disposent déjà de 1.050 milliards de dollars de réserves de liquidités, et le crédit ne redémarrera pas : à quoi cela servirait-il qu'elles aient 1.200 ou 1.300 milliards de dollars de cash excédentaire ? Inciter les entreprises à investir par des déductions fiscales ne va pas être très efficace dans une situation où le taux d'utilisation des capacités est bas (75% au lieu de 82% en moyenne) et où les entreprises n'ont pas besoin d'investir. Ces incitations fiscales vont générer un gros effet d'aubaine et peuvent simplement déplacer de 2010 à 2011 des investissements (comme on l'a vu pour les mêmes raisons pour l'investissement logement et les achats de voitures) : 2011 serait un peu meilleur, et 2012 un peu moins bon.
Face aux problèmes structurels de l'économie américaine (désendettement, insolvabilité des ménages, chômage élevé), il est à craindre qu'il faille simplement être patient, et attendre le moment naturel, dans le futur, de reprise du crédit et de l'emploi, sans le handicaper par des déficits publics excessifs (déjà 11% du PIB probablement en 2011) et l'excès de liquidité, qui pourrait seulement faire apparaître des bulles spéculatives sur les prix des actifs.
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