Intertwined Destinies: Obamas and Clintons

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Le destin croisé des Obama et des Clinton

• Après la descente aux enfers des Clinton face à l’ascension d’Obama il y a deux ans, on assiste à un remarquable retour en grâce du couple.

l y avait deux présidents américains cette semaine à New York – et même trois si l’on compte Jimmy Carter, qui faisait la promotion de son dernier livre. Mais la star, ce n’était pas Barack Obama, le 44 e titulaire du poste. Non, celui que les dirigeants de la planète se pressaient d’aller rencontrer entre un discours et une réunion aux Nations unies, c’était le 42 e , Bill Clinton.

Pas moins de 40 chefs d’État et de gouvernement ont demandé des entretiens «bilatéraux» avec l’ancien locataire de la Maison-Blanche. Officiellement pour s’intéresser à la Clinton Global Initiative, le populaire rendez-vous annuel des gouvernants, des grands patrons et de la philanthropie, qui fait parfois de l’ombre à l’ONU. En réalité, c’est surtout pour écouter le «prophète» sur l’avenir politique du pays et les raisons du désamour de l’Amérique envers son «messie». On a ainsi vu défiler Tony Blair, Ehoud Barak, Shimon Pérès (alors que les Israéliens ont brillé par leur absence à l’ONU lors du discours de Barack Obama, largement consacré au processus de paix au Proche-Orient), le premier ministre de l’Autorité palestinienne Salam Fayyad et bien d’autres.

Un «ticket» en 2012 ?

Surtout, Barack Obama lui-même a pris la peine de traverser Manhattan pour aller rendre visite à son ancien «adversaire» par association, redevenu la rock star du Parti démocrate. Jeudi soir, l’affrontement sans pitié, les coups bas et les humiliations des primaires de 2008 étaient oubliés entre Barack et Bill. Lors de leur rencontre, le premier a taquiné le second sur Hillary, la femme qui les unit après les avoir divisés, depuis que le vainqueur de 2008 en a fait la chef de sa diplomatie. «Bill Clinton sait ce que c’est que d’être marié à quelqu’un de plus intelligent, de plus beau,

quelqu’un qui est un peu plus impressionnant que

vous en général», a plaisanté le président en introduisant le discours de sa propre épouse, Michelle.

Avec Hillary au milieu, les destins de Bill Clinton et celui de Barack Obama semblent voués à rester croisés. Après la descente aux enfers des Clinton face à l’ascension d’Obama il y a deux ans, on assiste à un remarquable retour en grâce du couple, à mesure que l’étoile du président pâlit. Bill Clinton jouit de 61 % d’opinions favorables, loin devant l’actuel président. Il a accepté d’apporter son soutien à la campagne démocrate pour les élections de novembre, mais ne rate pas une occasion de donner son avis sur les erreurs de Barack Obama. Hillary, elle, s’est métamorphosée en secrétaire d’État loyale et respectée dans l’opinion publique pour son rôle de «chien de garde» de la politique étrangère. Aujourd’hui, les partisans de Barack Obama la verraient bien à ses côtés sur un «ticket» démocrate en 2012, dans le rôle de vice-présidente. Bill, lui, pense, dit-on, à tout autre chose pour Hillary. Par Adèle Smith

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