The Religious Time Bomb

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L’autodafé ou destruction par le feu d’un exemplaire du Coran organisé par le pasteur fondamentaliste floridien Terry Jones a non seulement provoqué la réprobation des autorités politiques et militaires occidentales, mais également une spirale de violence qui s’est terminée dans un bain de sang. Elle nous rappelle la grande fragilité de la paix mondiale lorsque la violence qui la menace est dopée par l’extrémisme religieux.

Vendredi, sept employés des Nations unies sont morts lorsque des manifestants en colère ont envahi leur enceinte à Mazar-e-Charif dans le nord de l’Afghanistan. D’autres manifestations ont eu lieu au cours de la fin de semaine, certaines dans la région de Kandahar. Des rebelles afghans dissimulés sous des burqas et équipés de lance-grenades et d’armes à feu ont attaqué samedi une base des forces internationales dans l’est de Kaboul.

Le pasteur Jones n’en est pas à son premier coup d’éclat. C’est lui qui avait invité les Américains à brûler des exemplaires du Coran pour souligner les attentats du 11 septembre 2001. Il avait fallu l’intervention du pape, du président américain et de plusieurs gouvernements pour le faire changer d’idée. Cette fois-ci, il en a remis. Le 20 mars dernier, il est passé à l’acte à l’occasion de ce qu’il a appelé la « Journée internationale du jugement du Coran?. Un exemplaire du livre saint aurait alors été détruit par le feu après avoir été « trouvé coupable » à la suite d’un « procès » mené par la congrégation du pasteur Jones.

Le pasteur en remet en invitant ses fanatiques à manifester devant un centre culturel du Michigan qu’il qualifie d’« espèce de Mecque » de l’Amérique.

Ces événements ne doivent pas nous laisser indifférents, car il existe dans notre société les mêmes semences d’intolérance et d’incompréhension dont les conséquences peuvent déferler en quelques jours sur la planète tout entière. Le « village global » que prédisait le théoricien canadien de la communication, Marshall McLuhan, n’aura jamais été aussi concret, aussi petit. Le coin de la rue est à Kandahar… où les soldats canadiens sont sur la ligne de feu et doivent payer le prix de la provocation d’un pasteur fanatique à 12 000 kilomètres.

Hier encore, le président américain Barack Obama ne pouvait cacher son impatience et son embarras de voir « un acte d’intolérance et de bigoterie » déchaîner les excès d’un autre fanatisme et envenimer encore davantage des situations d’une extrême fragilité.

Aujourd’hui, les fanatismes religieux se nourrissent de leurs propres excès et se répondent l’un à l’autre dans un sanglant dialogue de sourds. Ainsi, il est de plus en plus difficile de faire taire ceux qui, de part et d’autre, au coin de la rue du « village global », gagnent à s’isoler pour mieux haïr et nous entraîner dans leur culture de mort.

100 000 $… et plus !

En 1996, les conservateurs de Mike Harris ont voté la Loi sur la divulgation des traitements dans le secteur public pour « assurer un mode d’administration publique plus transparent et davantage responsable. » Il y a quinze ans, les personnes qui touchaient un salaire de 100 000 $ ou plus étaient généralement des cadres supérieurs.

L’inflation et le temps supplémentaire aidant, de plus en plus de policiers, de pompiers et d’ambulanciers paramédicaux se retrouvent sur la « sunshine list », si bien que 1 000 employés de la fonction publique municipale ont gagné plus de 100 000 $ en 2010.

Cette liste fait beaucoup jaser. Elle est aussi un exercice de voyeurisme public. Elle fait partie des outils pour juger si l’argent des contribuables est bien dépensé. Si cette liste était publiée au Québec, pourrions-nous mieux juger dans quelle mesure certains de nos employés du secteur public se plaignent la bouche pleine ? Peut-être. Toutefois, en Ontario, la publication de cette liste ne semble pas avoir beaucoup endigué la flambée des salaires dans le secteur public.

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