Bill Clinton Gives Obama a Lesson

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Bill Clinton fait la leçon à Obama

Le Point.fr – Publié le 12/11/2011

Dans le livre “Back to Work” qu’il vient de publier, Bill Clinton donne ses recettes pour que l’Amérique retrouve ses couleurs en se remettant au travail.

En 2004, Bill Clinton avait écrit Ma vie, un livre qui ne lui ressemblait pas, même s’il racontait l’histoire de sa présidence et du long chemin qu’il avait parcouru pour y parvenir, de l’Arkansas à Washington. L’ancien président des États-Unis n’est pas homme, en effet, à se repaître de son passé. Ni pour s’en lamenter ni pour s’en goberger. Quand je l’avais interviewé en juillet de cette année-là, il avait convenu qu’il n’aimait pas se retourner sur ce qui avait été. D’ailleurs, sa chanson fétiche quand il était à la Maison-Blanche, m’avait-il dit, était tout un programme : Don’t Stop Thinking about Tomorrow (N’arrête pas de penser à demain).

Cette fois, le livre qu’il vient d’écrire est en plein accord avec cette envie de se projeter vers l’avenir plus difficile qui attend son pays, puisqu’il est intitulé “Back to Work” (Au travail). Un programme sur ce qu’il faudrait faire pour que les États-Unis retrouvent le rayonnement économique et politique qu’ils avaient encore il y a quelques années. Et par exemple sous sa présidence. “Beaucoup d’Américains, écrit-il, ne sont pas prêts à accepter que leur pays abandonne son leadership économique, politique, militaire.”

Critique d’Obama

Une façon, évidemment, de critiquer en creux ce que Barack Obama n’a pas fait. Il reprend pour cela, mais sans jamais nommer le président, la critique faite par Steve Jobs selon laquelle Obama a les yeux beaucoup trop rivés sur les obstacles qui freinent les progrès à accomplir, et pas assez sur les progrès eux-mêmes.

Même sur le plan tactique, il regrette la raideur parfois dogmatique d’Obama. “Nous pouvons réinventer ce pays une fois encore et retrouver notre standing économique, écrit Clinton. Mais pour cela, il faut oublier l’idéologie et favoriser la coopération (avec les républicains) plutôt que le conflit.” Et au risque de choquer beaucoup de ses amis démocrates, Bill Clinton reconnaît qu’il y a des éléments positifs dans le programme du Tea Party, ces extrémistes conservateurs qui veulent moins d’État et moins d’impôts.

Influence

D’ailleurs, pour relancer la machine américaine, avec ses 9 millions de chômeurs (le même pourcentage de la population qu’en France, mais avec moins d’amortisseurs sociaux), il propose deux mesures assurées d’être approuvées par les républicains : une diminution de 10 % de l’impôt sur les sociétés et un plafonnement à 5 % des fonds détenus par des Américains à l’étranger, qui viendraient se réinvestir dans l’économie américaine pour créer des emplois.

Back to Work serait il un signal annonçant que le “come back kid” n’a pas dit son dernier mot et envisage, à 65 ans, une nouvelle candidature face à un président sortant dont la secrétaire d’État est Hillary Clinton, la femme de Bill ? Il s’en défend, même s’il se dit favorable à un amendement de la Constitution permettant à un ancien président de se présenter une troisième fois, après avoir passé la main pendant quatre ans. En revanche, ce qui est sûr, c’est que, compte tenu de l’influence que Bill Clinton a gardée au parti démocrate, Barack Obama serait bien avisé de ne pas négliger ses conseils pour ranimer le leadership américain.

Par MICHEL COLOMES

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