On n’attendait rien, ou à peu près, de cette visite officielle. Et c’est exactement ce qu’on a obtenu. Quittant Israël pour se rendre en Jordanie, aujourd’hui, Barack Obama n’a laissé derrière lui que des mots. Pas de plan. Pas d’amorce de nouvelles négociations. Pas de virage sensible dans la position américaine. Pas d’idées nouvelles sur la résolution d’un conflit que plusieurs considèrent comme impossible à résoudre, quels que soient les efforts investis.
Henry Kissinger n’a-t-il pas dit un jour qu’«il existe des crises insolubles qu’il faut se contenter de gérer» ?
Bien entendu, on peut aussi choisir d’être optimiste et de croire à la puissance de la parole. Et, à ce moment-là, on verra comme magistral le discours que le président des États-Unis, ce magicien des mots, a donné à Jérusalem devant 600 étudiants israéliens.
Obama a dit à ce parterre qui s’est montré enthousiaste: «Vous constituez la plus puissante nation de la région, elle-même appuyée par la plupart des nations les plus puissantes du monde, mais vous devez voir la situation du point de vue des Palestiniens».
Il a ajouté: «La paix est nécessaire, juste et possible». Puis, citant David Ben Gourion, fondateur de l’État juif: «Pour être réaliste, Israël doit croire aux miracles.» Ces miracles, ils ne pourront venir que de la jeunesse tant israélienne que palestinienne, a dit estimer le président, notant que seule celle-ci peut pousser la classe politique à prendre des risques. Les risques inhérents à tout processus de paix.
«Le temps des reproches mutuels est révolu», a-t-il conclu.
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Il est connu que les relations entre Barack Obama et Benjamin Nétanyahou sont tièdes. C’est une situation que le nouveau gouvernement à peine formé par le premier ministre israélien, qui donne une bonne place à la droite nationaliste et religieuse, ne contribuera probablement pas à faire évoluer. En face, les Palestiniens se disent volontiers déçus que le discours d’Obama au Caire, en juin 2009, symbole d’une ouverture nouvelle au monde arabe, n’ait pas eu de suite tangible dans les faits.
Voilà pour l’ambiance.
Quant au contexte, c’est celui de la montée de l’islamisme dans la région et de la déstabilisation de la Syrie. Celui du nucléaire iranien -encore hier, le guide suprême Ali Khamenei a menacé de «réduire en poussière» Tel-Aviv et Haïfa. Enfin, celui des deux obstacles majeurs et immédiats à tout cheminement vers la paix: la colonisation juive qui a repris de plus belle ainsi que la déchirure entre l’Autorité palestinienne et la mainmise du Hamas sur Gaza -où Obama ne s’est pas rendu alors qu’il a rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.
Cela étant, si Barack Obama a su agir sur l’ambiance (les contacts ont somme toute été plutôt chaleureux), le contexte, lui, reste le même. Le temps de la gérance du contentieux israélo-palestinien n’est pas révolu.
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