No doubt motivated by the best of intentions and giving into the popular lobby group of victims of the 9/11 attacks, this week, Congress passed a law that will further damage relations between the U.S. and its main ally in the Arab world, Saudi Arabia. The aforementioned legislation could also weaken the position of the U.S. on the diplomatic front.
That is to say, elected officials, Democrats and Republicans, in the Senate and in the House of Representatives, have just filled certain nights at the White House and in the rest of the administration with nightmares — from the State Department to the Treasury, through the Pentagon. More precisely, on Tuesday, Sept. 27 and then on Thursday, Sept. 29, lawmakers voted with a large margin, beyond the required super majority, to overthrow Obama’s veto on the “JASTA” law, “Justice Against Sponsors of Terrorism Act” — a bill that authorizes a U.S. citizen to sue a state that may have “directly or indirectly” aided organizations involved “in terrorist activities against the United States.”
Until now, this was only possible against states the administration has placed on the list of states that practice terrorism. Saudi Arabia is not on this list. Yet it is this country that the bipartisan JASTA targets. Fifteen of the 19 perpetrators of the 9/11 attacks were Saudi Arabian. The “lobby” of the victims’ families is a popular one. It wants to sue Riyadh.
The White House says this opens the door to unprecedented diplomatic-legal chaos. First of all, in order to protect themselves from possible lawsuits in the U.S., numerous states can put in place similar provisions. Second, JASTA is written in very vague terms. We can imagine Americans of Ukrainian background suing Russia, others of Irish descent dragging the U.K. into a lawsuit — and each time, a determined judge blocking the bank accounts in dollars of the targeted country …
Financial Retaliations
Most importantly, the House of Saud has been the strongest U.S. ally since 1945 — and later Israel — in the Middle East. Congress’s investigation on 9/11 found Riyadh and the kingdom’s highest authorities completely innocent, but it holds that it cannot prove nor exclude “low-level” Saudi responsibility. Therein lies the opening that JASTA gives to the families of victims to attack Saudi Arabia.
This evokes financial retaliations that can be devastating. According to The Wall Street Journal, Riyadh has $560 billion in its reserves, $96.5 billion of which are in U.S. Treasury bonds: A ready “bomb,” if it is used, to ruin the financial reputation of the country whose currency is the main reserve currency of the world. We are not even accounting for the fact that Washington and Riyadh have the closest military-strategic ties despite growing disagreement regarding the Middle East — on Iran, Syria and Yemen.
This episode testifies to the drastic drop in popularity of the Saudis in the United States. What’s in question is the image of a country that propagates across the world the retrograde version of Islam that inspires numerous jihadis. Without a doubt, JASTA will be modified by elected officials, but already it has dealt another blow to the relationship between the U.S. and Saudi Arabia.
Loi « Jasta » : vent de tempête entre Riyad et Washington
LE MONDE | 30.09.2016 à 11h59 • Mis à jour le 30.09.2016 à 16h25
Editorial. Sans doute animé des meilleures intentions et, plus encore, cédant au populaire groupe de pression des victimes des attentats du 11 septembre 2001, le Congrès américain a voté cette semaine une loi qui va dégrader un peu plus encore les relations des Etats-Unis avec son principal allié dans le monde arabe, l’Arabie saoudite. Ladite législation peut aussi fragiliser la position des Etats-Unis sur la scène diplomatique.
C’est dire que les élus, démocrates et républicains, au Sénat comme à la Chambre des représentants, viennent de peupler de cauchemars quelques nuits à la Maison Blanche comme dans le reste de l’administration, du département d’Etat à celui du Trésor, en passant par le Pentagone. Très exactement, les législateurs ont, mardi 27 puis jeudi 29 septembre, voté massivement, au-delà de la super-majorité requise, pour annuler le veto que Barack Obama venait d’opposer à la loi dite « Jasta », « Justice against Sponsors of Terrorism Act » – un texte qui autorise un citoyen américain à poursuivre un Etat qui aurait assisté « directement ou indirectement » des organisations impliquées « dans des activités terroristes contre les Etats-Unis ».
Jusqu’à présent, cela n’était possible que contre des Etats placés par l’administration dans la liste de ceux qui pratiquent le terrorisme. L’Arabie saoudite n’en fait pas partie. Or, c’est précisément elle qui est visée par Jasta, législation bipartisane. Quinze des dix-neuf auteurs des attentats du 11 septembre 2001 étaient saoudiens. Le « lobby » des familles des victimes est populaire. Il veut poursuivre Riyad.
C’est la porte ouverte à un chaos diplomatico-juridique sans précédent, dit la Maison Blanche. D’abord, nombre d’Etats peuvent, pour se protéger d’éventuelles poursuites aux Etats-Unis, prendre des dispositions similaires. Ensuite, Jasta est rédigée en termes très vagues. On peut imaginer des Américains d’origine ukrainienne poursuivre la Russie, d’autres d’origine irlandaise traîner le Royaume-Uni en justice – avec, à chaque fois, un juge, déterminé, bloquant les comptes en dollars du pays visé…
Représailles financières
Surtout, la maison des Saoud est depuis 1945 le plus solide allié des Etats-Unis – avec, plus tard, Israël – au Moyen-Orient. L’enquête du Congrès sur le 11-Septembre disculpe totalement Riyad et les plus hautes autorités du royaume, mais elle dit ne pouvoir prouver ni exclure des responsabilités saoudiennes de « bas niveau ». Là est la brèche qu’ouvre Jasta aux familles des victimes pour attaquer l’Arabie saoudite.
Celle-ci évoque des représailles financières, qui peuvent être dévastatrices. Selon le Wall Street Journal, Riyad dispose de 560 milliards de dollars dans ses réserves, dont 96,5 milliards en bons du Trésor américains : une « bombe » prête, si elle est utilisée, à malmener la réputation financière du pays dont la devise est la principale monnaie de réserve du monde. Sans compter le fait que Washington et Riyad ont les liens stratégico-militaires les plus serrés, en dépit de désaccords croissants à propos du Moyen-Orient – sur l’Iran, la Syrie, le Yémen.
L’épisode témoigne de la chute drastique de popularité des Saoudiens aux Etats-Unis. Ce qui est en cause, c’est l’image d’un pays qui diffuse dans le monde la version rétrograde de l’islam dont s’inspirent nombre de djihadistes. Jasta sera sans doute modifiée par les élus, mais, d’ores et déjà, porte un coup de plus dans la relation américano-saoudienne.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.