An Embarrassing Admiration

Published in Le Devoir
(Canada) on 4 March 2017
by Julien Tourreille (link to originallink to original)
Translated from by Elona Ritchie. Edited by Helaine Schweitzer.
Nearly two weeks after National Security Advisor Michael Flynn resigned, another member of the Trump administration is in the hot seat because of his ties with Russia. The Washington Post reported on Wednesday that Attorney General Jeff Sessions met the Russian ambassador in Washington twice in 2016.

During his Senate nomination hearing, Sessions stated that he did not meet with any Russian representatives during the election campaign. Although he denied lying under oath, Sessions is clearly in a bad position. Democrats are calling for his resignation, but for now Republicans—who have a majority in Congress—seem to be satisfied with Sessions' decision to recuse himself from any investigation of the 2016 election.

Whatever fate may reserve for Sessions, the FBI, like the Senate and Congressional intelligence committees, is determined to shed light on Donald Trump's involvement with Russia. From what we already know, the "Russia affair" seems more worrisome and serious than the beginnings of Watergate, which led President Nixon to resign in August 1974.

A 3-Part Scandal

There are three parts to the Trump-Russia scandal. The first is Russia's ability to blackmail the 45th president of the United States. According to a report by Christopher Steele, a former British intelligence agent, Russia has compromising information about the former real estate mogul. This information has not yet been verified.

The same can't be said for the second part of this scandal: Russian interference in last year's election campaign. In June 2016, Russia became the prime suspect after the Democratic Party was hacked and Hillary Clinton's emails were leaked. An intelligence report given to President Obama before he left the White House revealed Russian involvement in the hacking and a propaganda campaign to discredit Clinton.

Now we must find out if a foreign power's attempts to influence the elections were conducted in collaboration with Trump or his team. Several elements point to this hypothesis. In July 2016, Trump publicly encouraged Russia to hack into and leak Clinton's emails. On Oct. 2, Roger Stone, a man who is close to Trump, used the hash tag #WikiLeaks to announce the end of Clinton's campaign. Five days later, WikiLeaks published the first series of emails between Clinton and her campaign director, John Podesta. In December 2016, the Russian foreign affairs ministry's second-in-command admitted that members of Trump's entourage had contacted Russian representatives.

The third aspect of this scandal is the relationship of members of the Trump administration with Russia. Until this week, Flynn was the most blatant example. Flynn, President Trump's former national security adviser, contacted the Russian ambassador in Washington in December 2016 to discuss the Obama administration's sanctions against Moscow for interfering in the presidential election. Flynn allegedly promised that the future Trump administration would abandon these sanctions.

Self-Inflicted Weakness

The Logan Act, an obscure law dating back to 1799, forbids anyone outside the executive from making any foreign policy commitments on behalf of the United States government. It wasn't this clearly illegal act that pushed Flynn to resign—the Trump administration just couldn't keep hiding the truth.

Trump believes the "Russia scandal" is an attack from frustrated Democrats trying to undermine his credibility. In its last days in power, the Obama administration did everything it could to disseminate evidence of Russia's involvement in the 2016 campaign—which only plays into that idea.

That being said, Trump is the cause of his own troubles and the accusations against his allies. If Trump hadn't enthusiastically professed his admiration for Vladimir Putin and his autocratic ways, turned a blind eye to his main advisers' closeness to Russia, and questioned U.S. involvement in NATO, his presidency wouldn't be under fire.


Deux semaines à peine après la démission du conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, un nouveau membre du gouvernement Trump est sur la sellette en raison de ses relations avec la Russie. Le Washington Post révélait mercredi que le procureur général, Jeff Sessions, avait rencontré l’ambassadeur russe à Washington à deux reprises en 2016.

Dans le cadre des auditions devant le Sénat en vue de la confirmation de sa nomination, Sessions avait pourtant affirmé ne pas avoir rencontré de représentant de la Russie pendant la dernière campagne électorale. S’il nie avoir délibérément menti sous serment, Sessions apparaît incontestablement fragilisé. Alors que les démocrates réclament sa démission, les républicains — majoritaires au Congrès — semblent pour le moment se satisfaire de sa décision de se récuser dans toute enquête portant sur les élections de 2016.

Quel que soit le sort de Jeff Sessions, le FBI comme les commissions sur le renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants apparaissent déterminés à faire la lumière sur les compromissions de Donald Trump avec la Russie. En l’espèce, les éléments déjà connus laissent à penser que cette « affaire russe » est plus grave et sérieuse que ne l’était à ses débuts celle du Watergate, qui poussa le président Nixon à la démission en août 1974.

Une affaire à trois volets

Il y a en fait trois volets au scandale impliquant Trump et la Russie. Le premier relève de la capacité des autorités russes à exercer une forme de chantage sur le 45e président des États-Unis. Selon le rapport d’un ancien agent de renseignement britannique, Christopher Steele, celles-ci disposeraient de preuves compromettantes pour l’ancien magnat de l’immobilier. Ces informations n’ont à l’heure actuelle pas été corroborées.

Il en va tout autrement du deuxième volet de l’affaire. Celui-ci concerne les interférences russes dans la dernière campagne électorale américaine. Dès juin 2016, la Russie est apparue comme le suspect principal dans le piratage informatique des instances du parti démocrate et des courriels de Mme Clinton. Le rapport des services de renseignement remis au président Obama avant qu’il ne quitte la Maison-Blanche a confirmé l’implication russe dans ces opérations de même que dans un effort de propagande destiné à discréditer la candidate Hillary Clinton.

La question essentielle est maintenant de savoir si ces actions d’une puissance étrangère destinées à influencer les élections ont été entreprises en concertation avec le candidat Trump ou son équipe. Plusieurs éléments alimentent cette thèse. En juillet 2016, Trump avait publiquement encouragé la Russie à pirater les courriels de Mme Clinton et à les diffuser. Le 2 octobre, un proche du candidat républicain, Roger Stone, annonçait la fin de la campagne de Clinton en utilisant le mot-clic #Wikileaks. Cinq jours plus tard, Wikileaks publiait une première série de courriels entre Mme Clinton et son directeur de campagne, John Podesta. En décembre 2016, le numéro deux du ministère russe des Affaires étrangères reconnut que des membres de l’entourage de Trump avaient été en contact avec des représentants de la Russie.

Ces affinités russes de la part de proches de Trump constituent le troisième volet de l’affaire. Jusqu’à cette semaine, Michael Flynn en était l’illustration la plus éclatante. Choisi comme conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Flynn a contacté fin décembre 2016 l’ambassadeur russe à Washington pour discuter des sanctions que le gouvernement Obama venait de prendre contre Moscou en représailles aux interférences dans l’élection présidentielle. Flynn aurait alors assuré son interlocuteur que le futur gouvernement Trump abandonnerait ces sanctions.

Une vulnérabilité auto-infligée

En vertu d’une obscure loi datant de 1799, le Logan Act, il est interdit à toute personne hors de l’exécutif d’engager la responsabilité des États-Unis dans des dossiers de politique étrangère. Ce n’est pourtant pas le geste manifestement illégal qui a poussé Flynn à la démission, mais l’impossibilité pour le gouvernement Trump de continuer à dissimuler la vérité.

Trump perçoit cette « affaire russe » comme une attaque destinée à miner sa crédibilité de la part de démocrates frustrés. Le fait que le gouvernement Obama, dans les dernières semaines de son règne, ait tout fait pour rendre accessibles les preuves de l’implication de la Russie dans la campagne de 2016 ne peut que le conforter dans cette perception.

Cela étant, il est le principal artisan de son malheur et de la mise en cause de ses collaborateurs. S’il n’avait pas abondamment professé son admiration pour Vladimir Poutine et ses méthodes autocratiques, s’il n’avait pas toléré une trop grande proximité de ses principaux conseillers avec la Russie, s’il n’avait pas remis en question l’engagement américain au sein de l’OTAN, sa présidence ne serait pas menacée.
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