Biden’s Final Verdict on a Hopeless War

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Le président Biden a annoncé hier que les militaires américains et l’OTAN quitteront l’Afghanistan d’ici au 11 septembre, mettant fin à la plus longue guerre de l’histoire des États-Unis.

Au lendemain des attentats terroristes qui ont fait près de 3000 victimes, les États-Unis déclaraient la guerre contre le régime des talibans en Afghanistan, qui avait abrité Al-Qaïda et Oussama ben Laden.

Pour la première fois, un membre de l’OTAN était attaqué directement, entraînant l’Alliance atlantique en guerre. Le Canada y est resté de 2002 à 2014. Cette guerre a-t-elle été vaine ? Après que son prédécesseur ait annoncé un retrait précipité en concluant un accord bâclé avec les talibans, Biden pouvait-il faire autrement ?

Une intervention justifiable

En rétrospective, c’est trop facile de dire que cette guerre n’aurait jamais dû être menée. Les attaques du 11 septembre justifiaient une riposte contre Al-Qaïda et le régime qui les abritait.

De plus, la mise en place d’un régime viable et la modernisation d’une des sociétés les plus pauvres de la planète étaient des objectifs nobles et compatibles avec les intérêts occidentaux.

Pendant la première décennie du conflit, Al-Qaïda a été considérablement affaibli et Oussama ben Laden éliminé. De plus, plusieurs réformes ont été apportées dans la société afghane, dont l’accès accru à l’école pour les jeunes filles et des progrès réels pour les femmes.

Coûts élevés, résultats mitigés

Cette guerre était justifiable et de réels progrès ont été accomplis, mais les coûts en ont été exorbitants. Depuis 2001, plus de 3500 militaires alliés y ont perdu la vie, dont près de 2500 Américains et 158 Canadiens, sans parler des dizaines de milliers de morts afghans et des centaines de milliards engloutis.

Malgré les progrès, les talibans n’ont jamais été neutralisés et les opinions publiques occidentales ont rapidement perdu patience avec cette intervention qui paraissait sans issue.

Historiquement, l’Afghanistan a toujours été le « cimetière des empires ». Les Britanniques s’y étaient engloutis sans succès au 19e siècle. Dans les années 1980, la désastreuse occupation soviétique a contribué à précipiter la chute du régime. C’était au tour des Américains de s’y casser les dents.

Un retrait inévitable

Plusieurs experts et certains politiciens jugent ce retrait prématuré, mais depuis l’élimination de ben Laden en 2011, il était devenu quasi impossible de justifier la poursuite des opérations. Le président Trump était de cet avis et il tenait à conclure un accord de retrait avec les talibans avant son départ. Cet accord était imparfait, mais Joe Biden a jugé illusoire d’espérer plus.

Le problème majeur du retrait rapide promis par Trump était l’absence de plan coordonné pour le départ des 9600 militaires de l’OTAN. L’échéance étendue jusqu’au 11 septembre vient combler cette lacune.

On discutera longtemps des conséquences stratégiques d’abandonner une guerre dont on ne voyait plus la fin. Il est toutefois clair que cette décision sera bien accueillie dans l’opinion publique américaine. C’était clair depuis longtemps : cette guerre avait assez duré.

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