L’effet Trump s’estompe lentement
Il y a un petit moment que je ne m’étais pas concentré sur le seul personnage de Donald Trump. Cette semaine, son nom a circulé beaucoup, essentiellement pour des raisons qui ne plairont pas au 45e président.
Dès mardi, on soulignait la défaite de sa candidate lors d’une élection spéciale au Texas. Bien difficile d’imputer l’échec de Susan Wright au soutien de Donald Trump, mais celui qui se présente habituellement en gagnant inébranlable et au flair infaillible impute maintenant la responsabilité de la défaite aux gens qui lui ont conseillé de se ranger derrière Wright. Pas bien glorieux, même si on ne s’étonne pas de le voir pointer des boucs émissaires.
Après ce premier revers au Texas, Donald Trump a mis tout son poids dans la balance pour faire dérailler les négociations entre démocrates et républicains autour du plan d’infrastructures proposé par le président Joe Bien. En dépit de ses vociférations et des insultes à l’endroit de plusieurs législateurs de sa formation politique, le projet va de l’avant et même le meneur Mitch McConnell a voté avec les démocrates.
Vendredi matin, des notes manuscrites obtenues par un groupe de travail de la Chambre des représentants confirmaient les pressions exercées par Donald Trump sur le procureur général des États-Unis Jeffrey Rosen au mois de décembre. Rosen avait récemment remplacé William Barr, lui-même démissionnaire. «Just say that the election was corrupt + leave the rest to me and the R. Congressmen», a-t-il dit dans un entretien téléphonique. Il leur demandait tout simplement d’affirmer que l’élection était truquée.
Dure semaine, donc, pour l’ancien président qui demeure malgré tout une figure populaire pour plusieurs républicains, au premier chef sa base indéfectible. Ce qui préoccupe un peu les stratèges républicains, c’est que l’effet Trump semble s’estomper au-delà de ce noyau de partisans loyaux. Pour le moment, l’attrait de Trump ne pourrait faire contrepoids à l’influence de Joe Biden auprès des indécis ou des républicains déçus par le trumpisme.
Les mêmes stratèges qui tentent de déterminer les pourtours des sphères d’influence du parrain de Mar-a-Lago et les limites de son influence déplorent aussi que Trump n’ait pas plus de stratégie bien établie pour gérer la période actuelle qu’il n’en avait lors de la campagne 2016 ou pendant son mandat. Trump demeure impulsif et il continue à improviser au gré de ses humeurs.
Si vous êtes un partisan du 45e président, je tenais cependant à vous rassurer. Le nom Trump fait toujours vendre et l’argent continue de garnir les coffres d’une éventuelle candidature en 2024. De plus, plusieurs représentants républicains de la Chambre ont tout misé sur lui pour les élections de mi-mandat 2022.
Donald Trump ne disparaîtra pas de sitôt des médias ou de la vie politique aux États-Unis, mais les difficultés de la dernière semaine pourraient bien constituer des indicateurs d’une baisse de popularité significative. On peut gagner une circonscription ou un État avec une base solide, mais pas la présidence. On n’a pas encore voté en 2022 que les stratèges identifient déjà les cibles pour 2024. Nos voisins ne prennent jamais de pause, ils sont toujours en élection.
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