Washington – La tentative d’assassinat sur le candidat républicain, la deuxième en quelques semaines, pose des questions de sécurité, notamment en matière d’efficacité du Secret Service, police d’élite chargée de sa protection.
La campagne présidentielle entre Kamala Harris et Donald Trump se poursuit lundi sous le signe de la violence, au lendemain d’une deuxième tentative d’assassinat présumée contre le candidat républicain, qui suscite des questions sur la sécurité dont il est entouré. Joe Biden a réclamé « davantage d’aide » pour le Secret Service, la police d’élite chargée de la protection des personnalités politiques de premier plan, qui selon lui a besoin de « plus de personnel ».
Le président démocrate, qui a déclaré que « Dieu merci (Donald Trump) allait bien », a appelé le Congrès à répondre à ces besoins supplémentaires, lundi lors d’un bref échange avec la presse à la Maison Blanche. « La plus grande priorité est d’avoir des réponses pour comprendre comment le président Trump a pu subir plusieurs tentatives d’assassinat », a commenté sur X le patron républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, un proche allié du candidat.
Dispositif limité. Le milliardaire « n’est pas le président en exercice. S’il l’était, nous aurions totalement encerclé le golf (où il se trouvait dimanche, ndlr). Mais comme il ne l’est pas, le dispositif de sécurité est limité aux endroits choisis par le Secret Service » qui a « fait exactement ce qu’il devait faire », avait commenté dimanche le shérif du comté de Palm Beach (Floride), Ric Bradshaw. L’arrestation dimanche d’un homme armé d’un fusil AK-47 qui avait rôdé sur le terrain de golf de Donald Trump en Floride est intervenue alors que le même jour, de nouvelles alertes à la bombe affluaient à Springfield, dans l’Ohio, une petite ville du Midwest au coeur de conspirations dirigées par les républicains contre les immigrés.
Les médias américains ont désigné un Américain pro-ukrainien, Ryan Wesley Routh, que l’AFP avait interviewé en 2022 à Kiev où il s’était rendu en soutien au peuple ukrainien, comme l’auteur de cette tentative présumée d’assassinat. A une cinquantaine de jours du scrutin du 5 novembre, la campagne est d’ores et déjà sans précédent dans l’histoire de la démocratie américaine. L’ex-président Trump, 78 ans, a échappé en juillet à une première tentative d’assassinat, Joe Biden a jeté l’éponge et sa vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, l’a remplacé au pied levé.
Au golf. Donald Trump, qui s’est dit « sain et sauf », se trouvait dimanche en début d’après-midi sur le parcours de son club de golf quand « des coups de feu » ont été tirés « à proximité », selon son équipe de campagne. Plusieurs agents du Secret Service ont effectivement « ouvert le feu sur un homme armé » qui se trouvait près du bord du terrain, selon des responsables des forces de l’ordre. Un fusil AK-47 à lunette a été retrouvé, ainsi que deux sacs à dos et du matériel d’enregistrement vidéo. Un homme a été placé en garde à vue après avoir été rattrapé grâce à un témoin qui avait identifié sa voiture.
Mais le Secret Service a reconnu ne « pas être sûr à l’heure actuelle que l’individu ait pu tirer sur les agents ». Et, a fortiori, rien ne dit que l’homme interpellé ait même ouvert le feu vers l’endroit du golf où jouait Donald Trump. Joe Biden, qui quittera le pouvoir le 20 janvier, avait réaffirmé dimanche qu’il n’y avait « aucune place pour la violence politique ou pour n’importe quelle forme de violence dans notre pays ».
Atmosphère tendue. Le milliardaire Elon Musk, partisan de Trump, a été critiqué après avoir publié, puis supprimé, sur X, un post dans lequel il soulevait la question de savoir pourquoi personne n’avait tenté de tuer Biden ou Harris, ont rapporté des médias américains. Kamala Harris s’est déclarée de son côté « profondément perturbée par la possible tentative d’assassinat de l’ancien président Trump ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont condamné la tentative d’assassinat présumée.
Le Kremlin, pour sa part, a estimé que c’était le signe d’une « intensification » de la campagne électorale américaine. Laquelle se déroule dans une atmosphère politique et sociale extrêmement tendue. Une ville de l’Etat de l’Ohio, Springfield, est depuis des jours la cible de rumeurs infondées lancées sur les réseaux sociaux selon lesquelles des immigrés haïtiens voleraient des chats, des chiens et d’autres animaux de compagnie pour les manger. Ces allégations, relayées en meeting par Donald Trump, ont déclenché alertes à la bombe et fermetures temporaires d’écoles, avec une police sur les dents et des immigrés apeurés. Lundi, l’ancien président se trouve en Floride et sa rivale démocrate à Washington.
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