Resistance to Trump Is Getting Organized

Published in La Presse
(Canada) on 3 April 2025
by John Parisella and Julien Provencher-Proulx (link to originallink to original)
Translated from by Reg Moss. Edited by Helaine Schweitzer.
For some time now, the Republican Party has been under the control of MAGA loyalists, which has weakened the resistance of traditional Republicans and strengthened Trump’s position. As for the Democrats, they have appeared lost since their defeat in November.

Lately, however, Donald Trump’s luster appears to be fading. Unfavorable polls, divisions within the Republican Party, and increased criticism from usually supportive media outlets are attracting attention.

The recent “Signalgate” controversy that involved communications about a military attack sent over a commercial messaging app that included Vice President JD Vance and gave access to the editor-in-chief of the Atlantic, will be subject to a Senate investigation.

The mishandling of this incident has been universally criticized, including by The Wall Street Journal and Fox News, conservative media outlets usually favorable to Trump. True to form, Trump responded to the criticism by calling it “fake news” and a “witch hunt.” But the damage is done, and now people are raising questions about the competence of the administration’s top brass.

Currently, many of Trump’s recent executive orders are before the courts. In fact, Trump has lost more than 45 cases in the lower courts. His subsequent attacks on the judiciary, including his push to impeach dissenting judges, have been met with a rebuke from conservative Supreme Court Chief Justice John Roberts.

Trump’s main ally, Elon Musk, is also embroiled in controversy with the sweeping cuts made by DOGE, the new “efficiency department” he runs. As evidence, town hall meetings in Republican districts are seeing a rise in voter anger, in stark contrast to Trump’s early days in office. Some meetings have simply been canceled altogether. What will happen when DOGE’s cuts seriously affect Social Security, Medicaid, health and education services?

Although polls on the deportation of immigrants without documentation show public support for these measures, polling results on the cost of living and confidence in the economy are less rosy, with approval rates under 50%.

We also have to highlight Democrat Susan Crawford’s election victory in the Wisconsin Supreme Court race, in the first electoral setback for Trump since his return to the White House. The president and his circle pulled out all the stops to assure a Republican victory in the state he won last November.

When you add up all these developments, it is clear that the honeymoon is coming to an end.

Grave Economic Concerns

What stands out the most from the polls is that the economy remains a central concern. A recent Fox News poll found that 71% of Americans believe the country is headed for a recession. Indeed, Trump himself set the stage for a recession in a recent statement, something all his predecessors have carefully avoided.

The president’s decision to impose tariffs on trusted economic partners, starting with the United States’ closest neighbors and allies, Canada and Mexico, is sparking serious concern. This is true both on Wall Street, with its eyes fixed on the constant swings of stock market, and among the public, which fears rising inflation and unemployment.

It’s clear that the “American Golden Age” that Trump promised for Day 1 of his term is late to arrive.

The U.S. tariff initiatives are also sending shock waves through the geopolitical world. Canadian Prime Minister Mark Carney declared recently that the old partnership between the two countries “is over.” The tone is similar to that coming from Mexico, the European Union and Asia.

While all of the United States’ partners are treading carefully, several are announcing retaliatory tariffs. Most importantly, it is clear that all of them are preparing to implement a strategy of economic diversification that will not benefit Americans.

Trump’s other decisions and declarations concerning organizations like the World Trade Organization, NATO and USAID only reinforce the notion that “America First” limits America’s credibility and its commitment beyond its own interests. In particular, the way Trump treated Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy in February made it clear that America’s global leadership is in decline.

There will be midterm elections in November 2026 and control of Congress will be at stake. While it’s too early to make predictions, it is clear that resistance to Trump and his policies is growing both domestically and internationally. We can certainly expect this resistance to gain momentum in the months to come.


La résistance à Trump s’organise

Depuis un certain temps déjà, le Parti républicain est sous le contrôle de « loyalistes MAGA », ce qui diminue la résistance des républicains traditionnels et renforce la démarche de Trump. Quant aux démocrates, ils paraissent sans boussole depuis la défaite de novembre dernier.

Or, ces derniers jours, l’éclat de Trump semble s’estomper. Certains sondages défavorables, certaines divisions au sein du Parti républicain et davantage de critiques provenant de médias lui étant habituellement favorables attirent l’attention.

La récente controverse « Signalgate » au sujet d’échanges à propos d’une attaque militaire menés sur une application de messagerie commerciale et qui incluait notamment le vice-président J.D. Vance, auxquels a eu accès le rédacteur en chef de The Atlantic, Jeffrey Goldberg, fera l’objet d’une enquête du Sénat.

La mauvaise gestion de cet incident a été unanimement critiquée, y compris par le Wall Street Journal et Fox News, des médias conservateurs habituellement favorables à Trump. Fidèle à ses habitudes, le principal intéressé a répondu aux critiques en les qualifiant de « fausses nouvelles » et de « chasse aux sorcières ». Mais le mal est fait, et la question de la compétence des hauts gradés de l’administration est maintenant soulevée.

Présentement, beaucoup de nouveaux décrets présidentiels sont contestés devant les tribunaux. Trump a d’ailleurs perdu en première instance dans plus de 45 cas. Ses attaques subséquentes contre le pouvoir judiciaire, y compris en faveur de la destitution des juges dissidents, ont été accueillies par une réprimande du juge en chef de la Cour suprême des États-Unis, le conservateur John Roberts.

L’allié principal de Trump, Elon Musk, se retrouve lui aussi dans la controverse avec les coupes tous azimuts du DOGE, le nouveau « département de l’efficacité » qu’il dirige. À preuve, les réunions publiques dans les districts républicains du pays voient émerger la colère des électeurs, ce qui tranche vivement avec les premiers jours du mandat de Trump. Certaines rencontres ont même tout simplement été annulées. Qu’en sera-t-il lorsque les coupes du DOGE affecteront sérieusement la sécurité sociale, Medicaid et les services de santé et d’éducation ?

Bien que les sondages au sujet de la déportation de migrants irréguliers montrent que la population est favorable à ces mesures, ceux qui touchent l’augmentation du coût de la vie et la confiance dans l’économie sont moins reluisants. Les taux d’approbation sont inférieurs à 50 %.

Il faut aussi souligner la victoire de la démocrate Susan Crawford à l’élection de la Cour suprême du Wisconsin, le premier revers électoral pour Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. Le président et ses proches avaient mis le paquet pour assurer une victoire républicaine dans cet État qui a voté pour lui en novembre dernier.

Lorsqu’on additionne tous ces éléments, il est clair que la lune de miel est en voie de se conclure.

De vives inquiétudes économiques

Ce qui ressort surtout des sondages est que l’économie reste au centre des préoccupations. Un récent sondage de Fox News indique que 71 % des Américains croient que le pays se dirige vers une récession. Trump a d’ailleurs lui-même mis la table pour une récession dans une récente déclaration, ce que tous ses prédécesseurs ont toujours soigneusement évité de faire.

La décision du président d’imposer des droits de douane contre des partenaires économiques fiables, en commençant par les voisins et alliés les plus proches des États-Unis, soit le Canada et le Mexique, suscite de sérieuses préoccupations. C’est le cas tant à Wall Street, qui a les yeux rivés sur la Bourse qui ne cesse de vaciller, qu’auprès de la population qui craint une hausse de l’inflation et du chômage.

Force est de constater que l’« Âge d’or de l’Amérique » promis par Trump pour le Jour 1 de son mandat tarde à se manifester.

Les initiatives tarifaires américaines provoquent également des ondes de choc dans le monde géopolitique. Récemment, le premier ministre du Canada, Mark Carney, a déclaré que le partenariat entre les deux pays tel que nous le connaissions « n’existe plus ». Le ton est similaire du côté du Mexique, de l’Union européenne et de l’Asie.

Si tous les partenaires des États-Unis marchent sur des œufs, plusieurs annoncent des tarifs de représailles. Surtout, il est clair que tous se préparent à mettre en œuvre une stratégie de diversification économique qui ne profitera pas aux Américains.

D’autres décisions et déclarations de Trump concernant des organisations comme l’OMC, l’OTAN et l’USAID ne font que renforcer la notion selon laquelle « America First » limite à la fois la fiabilité de l’Amérique et son engagement au-delà de ses propres intérêts. Particulièrement, le traitement réservé par Trump au président ukrainien Volodymir Zelensky en février a bien montré que le leadership mondial des États-Unis est en déclin.

Il y aura des élections de mi-mandat en novembre 2026 et le contrôle du Congrès sera en jeu. S’il est trop tôt pour faire des prédictions, il est clair que la résistance à Trump et à ses politiques s’organise tant au niveau national qu’international. On peut assurément s’attendre à ce que cette résistance prenne de l’ampleur au fil des prochains mois.
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