America is mourning its children. The country is grieving following a massacre that claimed 28 lives, 20 of which were children between five and 10 years old, at Sandy Hook Elementary School in a small New England town. President Obama wept real tears when recalling the recent succession of shootings: “These neighborhoods are our neighborhoods, and these children are our children,” said the president. “Our hearts are broken.”
The president used the same expression when he visited Tucson, Ariz., following the January 2011 shooting that targeted Democratic Rep. Gabrielle Giffords and led to the loss of eight lives. Until now Obama has made do with providing comfort. On Friday, Dec. 14, Press Secretary Jay Carney stated that “today is not the day” to talk politics.
Tears are not enough. If America wants to prevent such tragedies from happening again, it's time for politics. Now. The response at the moment is minimal. “We're going to have to come together and take meaningful action to prevent more tragedies like this, regardless of the politics,” said Obama. He did not even mention the proliferation of firearms in the U.S.
After the July 2012 shooting in Aurora, Colorado, at the screening of the latest Batman film, Obama and Republican opponent Mitt Romney dodged the subject during their electoral campaigns. The president’s persistent caution reflects a country that refuses to make a causal link between the endless massacres and the freedom to possess firearms.
The correlation is obvious. No country can stop a madman or a monster from carrying out killings. Europe is not immune. Peace-loving Norway found that out with the cold-hearted massacre of 67 people perpetrated by extremist Anders Breivik in July 2011. Germany experienced a comparable tragedy at a school in 2009.
Even so, the U.S. is the scene of one shooting after another because it is far too easy to obtain weapons. Its homicide rate is five times higher than that of France; murder by firearms is 16 times more frequent than in Germany.
The problem is inextricable. Thanks to the Second Amendment of the U.S. Constitution, people have been allowed to possess and carry weapons since 1791. The amendment was originally aimed at protecting citizens against the federal government’s attempts to disarm them. Carrying arms has become an individual right in a vast country where, more often than not, people resort to defending themselves rather than rely on the police. In 2008, the Supreme Court declared self-defense a fundamental element of law. In this context, it is unrealistic to think that Americans will reconsider their Constitution.
Nonetheless, it is still possible to limit weapons and make ownership more difficult. What is missing is the political willingness. The powerful National Rifle Association, which supports the Second Amendment and the hunting tradition, fights all restrictions on carrying arms. Its effective lobbying and powerful financial means dissuade politicians from taking action. It repeats that “guns don’t kill people, people kill people.” People without guns kill less.
Les larmes d'Obama ne suffisent pas
LE MONDE | 15.12.2012 à 14h43• Mis à jour le 15.12.2012 à 14h48
L'Amérique pleure ses enfants. Le pays est en deuil après la tuerie de l'école de Sandy Hook, dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, qui a fait vingt-huit morts, dont vingt enfants âgés de 5 à 10 ans. Evoquant la succession de fusillades qui se sont produites récemment, Barack Obama a versé de vraies larmes : "Ces quartiers sont nos quartiers, et ces enfants sont nos enfants, a dit le président. Nos coeurs sont brisés."
Le président avait utilisé la même expression lorsqu'il s'était rendu à Tucson, en Arizona, après la fusillade contre l'élue démocrate Gabrielle Giffords, en janvier 2011, qui avait fait huit morts. M. Obama s'est jusqu'à présent contenté d'un rôle de réconfort. Vendredi 14 décembre, son porte-parole, Jay Carney, a assuré : "Ce n'est pas le jour de faire de la politique."
Les larmes ne suffisent pas. Si l'Amérique veut éviter que de telles tragédies se reproduisent, il faut faire de la politique. Maintenant. La réponse est pour l'heure minimale. "Nous allons devoir nous réunir et entreprendre une action significative pour éviter de nouvelles tragédies, sans nous soucier de la politique", a dit M. Obama. Il n'a même pas évoqué la prolifération des armes à feu aux Etats-Unis.
Pendant la campagne électorale, après la fusillade d'Aurora, dans le Colorado, en juillet 2012, lors de la diffusion du dernier Batman, M. Obama et son adversaire républicain, Mitt Romney, avaient éludé le sujet. La prudence persistante du président est révélatrice d'un pays qui refuse de faire un lien de causalité entre la liberté de détention des armes à feu et les massacres à répétition.
La corrélation est évidente. Aucun pays n'empêchera un fou ou un monstre de commettre des tueries. L'Europe n'est pas immunisée. La pacifique Norvège en a fait l'expérience avec le massacre perpétré par l'extrémiste Anders Breivik, qui tua froidement soixante-dix sept personnes en juillet 2011. L'Allemagne a connu une tragédie comparable dans une école en 2009.
Il n'empêche : les Etats-Unis sont le théâtre de fusillades à répétition parce qu'il est beaucoup trop facile de se procurer des armes. Le taux d'homicide y est cinq fois plus élevé qu'en France, celui par arme à feu seize fois plus fréquent qu'en Allemagne.
Le problème est inextricable. Le deuxième amendement de la Constitution américaine autorise depuis 1 791 les citoyens à détenir et à porter des armes. Cet amendement visait à l'origine à protéger les citoyens face à la tentation du gouvernement fédéral de les désarmer. Ce droit de porter des armes est devenu un droit individuel dans un vaste pays où l'on a souvent plus compté sur soi que sur la police pour se défendre. En 2008, la Cour suprême a fait de l'autodéfense un élément fondamental du droit. Dans ce contexte, il n'est pas réaliste de penser que les Américains reviendront sur leur Constitution.
Il reste néanmoins possible de limiter et de compliquer la détention d'armes. Mais la volonté politique manque. La puissante National Rifle Association, qui invoque le deuxième amendement et la tradition de la chasse, combat toute restriction au port d'arme. Son lobbying efficace, ses puissants moyens financiers dissuadent les hommes politiques d'agir. Elle répète que "ce ne sont pas les armes, mais les gens qui tuent". Les gens désarmés tuent moins.
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