Not long ago, the idea of removing the flag from official premises would have been unthinkable.
A little more than two weeks after the killings in a black church in Charleston, South Carolina, perpetrated by a young white supremacist, a debate is shaking America at its foundation. Is the Confederate flag a racist symbol or a symbol of the past? Since the shooting that took the lives of nine African-Americans, including the pastor of the Emanuel Church, Clementa Pinckley, himself a senator of this state in the Deep South, the black community along with activists of all racial origins have used this tragedy to demand the removal of the flag from all official buildings, because it carries a racist and divisive message.
Republican Governor Nikki Haley, who has so far not been inclined to defend this type of cause, urged South Carolina's general assembly to ban the controversial symbol. This gesture was seen as heroic. This contrasted with the timid reactions of the Republican candidates for the White House. Barack Obama has decided that it is time America gets rid of this symbol reminiscent of a misguided combat, one in favor of slavery.
In a vote that would have seemed unthinkable six months ago, the South Carolina Senate followed his lead on Monday and approved the removal of the controversial flag, which still flies above an American Civil War memorial monument on the promenade in Columbia, the capital. Among the senators was Republican Paul Thurmond, son of national segregationist figure Strom Thurmond, who said the following before the vote: "It is time to acknowledge our past, atone for our sins, and work for a better future. That future cannot be built on symbols of war, hate, and divisiveness." Tuesday, the lower house had to vote on the same subject, but the issue seemed less certain and the debate remained passionate.
Negative Reactions
Caught up in the turmoil, other southern states began to introspect, particularly those which have the Confederate symbol on their flags. This is the case in Mississippi, where politicians are calling for change. It was the scene of violent race riots in 1962 following the admission, by decision of the Supreme Court, of the first black student, James Meredith, to the University of Mississippi, or Ole Miss, which had a very conservative reputation.
The question of symbols associated with the Confederacy at the university has changed quite a bit, particularly within their sports teams. A few years ago, the football team at Ole Miss, The Rebels, had as their mascot Colonel Reb, dressed in a Confederate uniform and mounted on a horse named Traveller, the same as that of Robert Lee, the ex-general of the Confederate army. The flag itself was regularly used until it was banned at matches in 1997. Due to poor performance and the inability to attract good African-American players, the controversial mascot was abandoned.
It's impossible to have a debate about the flag without extending it to the Civil War. Was it above all else a struggle to unite the country, as many American students have learned? Garry Gallagher, history professor at the University of Virginia, is adamant that one cannot talk about the Civil War without reminding oneself that those who were fighting for the South were defending a republic based on slavery. Was it at first a crusade from the North against slavery? Certainly not, says the historian.
Negative reactions are no less aggressive. Last weekend, a number of spectators at the National Association for Stock Car Auto Racing or NASCAR races in Daytona waved the Confederate flag proudly. On July 18, the Ku Klux Klan will gather on the promenade in Columbia, South Carolina to defend the flag and supremacist ideals to prevent "white genocide.” Supremacist websites have experienced 10 times more visitors. Sites consulted by Dylann Roof, the Charleston alleged killer, charged Tuesday with nine murders.
L’idée de retirer la bannière des lieux officiels semblait impensable il y a peu
Un peu plus de deux semaines après la tuerie dans une église noire de Charleston, en Caroline du Sud, perpétrée par un jeune Blanc suprémaciste, un débat secoue l’Amérique dans ses fondements. Le drapeau confédéré est-il un symbole raciste ou un simple témoin du passé? Depuis la fusillade qui a coûté la vie à neuf Afro-Américains dont le pasteur de l’église Emanuel, Clementa Pinckley, lui-même sénateur de cet Etat du Sud profond, la communauté noire ainsi que des militants de toutes origines raciales ont saisi cette tragédie pour exiger le retrait du drapeau de tous les édifices officiels, car il véhicule un message raciste et divise.
La gouverneure, la républicaine Nikki Haley, pourtant peu encline jusqu’ici à défendre ce type de cause, a exhorté le parlement de Caroline du Sud à bannir le symbole controversé. Son geste a été jugé héroïque. Il tranchait avec les réactions pusillanimes des candidats républicains à la Maison-Blanche. Barack Obama a estimé qu’il était temps que l’Amérique se débarrasse d’un symbole qui rappelle un combat erroné, celui en faveur de l’esclavage.
Lors d’un vote qui aurait paru impensable voici six mois, le Sénat de Caroline du Sud a emboîté le pas, approuvant lundi le retrait de la bannière décriée, qui flotte encore au-dessus d’un monument du souvenir de la guerre de Sécession sur l’esplanade du Capitole de Columbia, la capitale. Parmi les sénateurs, le républicain Paul Thurmond, fils d’une figure ségrégationniste nationale Strom Thurmond, a tenu ces propos avant le vote: «Il est temps de reconnaître notre passé, nos péchés et de travailler à construire un meilleur futur. Ce futur ne peut pas être construit sur des symboles de guerre, de haine et de division.» Mardi, la Chambre basse devait voter sur le même texte, mais l’issue semblait moins certaine tant le débat reste passionnel.
Réactions de rejet
Emportés par la tourmente, d’autres Etats du Sud ont commencé leur introspection, notamment ceux dont le symbole des Confédérés figure sur leur drapeau. C’est le cas du Mississippi, où des politiques appellent au changement. Cet Etat qui fut le théâtre, en 1962, de violentes émeutes raciales au moment de l’admission, par arrêt de la Cour suprême, du premier étudiant noir, James Meredith, à l’Université du Mississippi ou Ole Miss, est réputé très conservateur.
La question des symboles liés à la Confédération y a pourtant connu une évolution étonnante. Par le sport. Il y a encore quelques années, l’équipe de football américain d’Ole Miss, the Rebels, avait pour mascotte le colonel Reb, vêtu en habits de confédéré et montant un cheval dénommé Traveler, le même nom que celui de Robert Lee, l’ex-général en chef des armées confédérées. Le drapeau confédéré lui-même était régulièrement utilisé avant d’être interdit lors des matches en 1997. En raison de mauvais résultats et faute d’attirer de bons joueurs afro-américains, la mascotte controversée fut abandonnée.
Impossible de mener un débat sur le drapeau sans l’étendre à la guerre de Sécession. Etait-elle, comme beaucoup d’élèves américains l’ont appris, avant tout une lutte pour l’unité du pays? Professeur d’histoire à l’Université de Virginie, Gary Gallagher est catégorique: on ne peut pas parler de la guerre (civile) sans rappeler que ceux qui la combattaient, au Sud, défendaient une république basée sur l’esclavage. Etait-ce au départ une croisade du Nord contre l’esclavage? «Certainement pas», ajoute l’historien.
Les réactions de rejet n’en restent pas moins virulentes. Le week-end dernier, nombre de spectateurs des courses Nascar à Daytona ont brandi fièrement le drapeau confédéré. Le 18 juillet, le Ku Klux Klan va se rassembler sur l’esplanade du Capitole de Columbia pour défendre le drapeau et les idéaux suprémacistes afin d’empêcher le «génocide des Blancs». Les sites suprémacistes connaissent une fréquentation décuplée. Des sites que Dylann Roof, le tueur présumé de Charleston, inculpé mardi de neuf assassinats, a consultés.
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