Andrew Yang, the President America Needs

Published in Les Echos
(France) on 9 October 2019
by Gaspard Koenig (link to originallink to original)
Translated from by Cait Fahy. Edited by Margaret McIntyre.
Of all the candidates in the U.S. Democratic presidential race, Andrew Yang is one of the only people taking the current technological revolution seriously. He also wants to give every internet user property rights to their personal data that users can sell or destroy as they see fit.

Of all the candidates in the American Democratic presidential race, Yang’s got my vote. Despite being unknown to the general public a few months ago and never having been elected to public office, this baby-faced entrepreneur has managed to qualify for the fourth debate out of roughly 20 candidates. He’s advocating for ideas that might once have seemed like futuristic fads, but which are now reshaping our 21st century world.

Trump, Backlash against Automation

Yang is one of the very few political figures who is seriously considering the implications of the current technological revolution. Just like industrialization did 200 years ago, digitalization is now forcing us to rethink our entire economic and social paradigm. In his book "The War on Normal People," Yang takes a look inside Silicon Valley and offers up a critique of technology, highlighting how it transforms jobs and creates new addictions. He views Donald Trump's election as a backlash against automation rather than against immigration. In 2011, the American technophile founded Venture for America, a charity dedicated to making tech careers more accessible. Yang isn’t anti-machine, but instead advocates for citizens to regain control over machines. To achieve this, he proposes that the U.S. put strong public policies in place so the country doesn’t have to rely on the goodwill of entrepreneurs. Just as we can’t blame people for playing by the rules of the game, we also can’t expect people with vested interests to plan their own demise. Kiss corporate social responsibility and ethics committees goodbye and long live common law!

’Universal Income Eradicates Extreme Poverty, Reduces Bureaucracy, and Fosters Entrepreneurship.’

Some of Yang’s intelligent, progressive measures include using nuclear power to support the energy transition away from fossil fuels, and legalizing cannabis to end mass incarceration. However, he has two policies that have the potential to radically overhaul our social contract.

The first one is universal basic income, which Yang sets at $1,000 a month for every adult citizen, paid without any conditions. Hillary Clinton also considered it during her 2016 campaign, as she discussed in her book, "What Happened." Yang is basing his policy on the successful UBI experiences in Namibia, Kenya and Alaska, invoking the classic liberal argument that universal income eradicates extreme poverty, reduces bureaucracy, fosters entrepreneurship and allows everyone to make freer choices. As the model of wage-labor for life comes to an end, UBI offers a social policy alternative that respects individuals, giving them the means to make meaningful change in their own lives. Tax funding at the federal level would empower the citizen receiving a UBI payment; everyone receives and everyone contributes. AT the very least, this would require a Constitutional amendment.

Facebook

The second revolutionary measure that Yang announced last week is assigning private property rights to personal data, i.e., treating that data as property. We would have the power to choose how our data is collected (usus), remove it from circulation or even destroy it (abusus) or monetize it (fructus). Rather than breaking up Facebook as Elizabeth Warren advocates, a 20th century solution for a 21st century problem, Yang intends to deprive Facebook of the essence of its monopoly: exclusive control of our data. If everyone can freely transfer all individual profiles, friends and posts to another platform, competition may develop naturally. By becoming the owners of our own data, we can regain control of our preferences again and rediscover the part of ourselves that today is broadcast over thousands of servers.

A New Form of Capitalism

While French political debate is tired and repetitive, marked by occasional fights over bioethics and pensions, Yang is proof that the United States can learn from its mistakes and look toward the future. What he calls "a new form of capitalism" is also an attempt to revitalize the liberal project, which I’m heartened to find includes many of the proposals developed by Generation Libre. I suddenly don’t feel so lonely after all.


Andrew Yang, le président qu'il faut pour l'Amérique

Parmi l'ensemble des candidats à la primaire démocrate aux Etats-Unis, Andrew Yang est l'un des rares à prendre au sérieux la révolution technologique en cours. Il propose ainsi de donner à chaque internaute la propriété de ses données personnelles qu'il pourra monnayer ou détruire, selon son bon-vouloir.

Andrew Yang, candidat à la primaire démocrate
Robyn BECK/AFP

Par Gaspard Koenig (Philosophe et président du Think Tank Génération Libre)

Aux primaires des démocrates américains, je vote Andrew Yang. Jamais élu, inconnu du grand public il y a encore quelques mois, cet entrepreneur au visage poupon est parvenu à se qualifier pour le quatrième débat, parmi la dernière vingtaine de candidats. Il fait émerger des thèmes qui passaient hier encore pour des lubies futuristes, mais qui sont amenés à structurer le XXIe siècle.

Trump, contrecoup de l'automatisation

Tout d'abord, Andrew Yang est une des très rares figures politiques à prendre au sérieux la révolution technologique en cours. Comme l'industrialisation, il y a deux siècles, la numérisation du monde doit nous forcer à repenser l'ensemble de notre paradigme économique et social. Dans son livre « The War on Normal People », au titre explicite, Andrew Yang se livre de l'intérieur de la bulle californienne à une critique en règle de la tech, en soulignant ses conséquences sur la transformation des métiers comme sur la création de nouvelles addictions. Il voit dans l'élection de Donald Trump le contrecoup de l'automatisation plus que de l'immigration. Technophile, fondateur d'une association caritative vouée à rendre plus accessibles les métiers de la tech (« Venture for America »), Andrew Yang ne suggère nullement de casser les machines, mais plutôt d'en redonner le contrôle au citoyen. A cette fin, il propose de créer des politiques publiques adéquates et non de s'en remettre à la bonne volonté des entrepreneurs. De même qu'on ne peut reprocher à personne de suivre les règles du jeu, on ne peut demander à ceux qui en profitent le plus de programmer leur propre sabordage. Exit donc la RSE et les comités d'éthique, vive la loi commune !

« Le revenu universel éradique la grande pauvreté, réduit la bureaucratie, favorise l'esprit d'entreprise. »

Parmi la liste de mesures qui me semblent relever d'une conception intelligente du progrès, depuis l'utilisation du nucléaire pour accompagner la transition énergétique jusqu'à la nécessité d'en finir avec l'incarcération de masse en passant par la légalisation du cannabis, deux ont le potentiel de refonder radicalement notre contrat social.

La première, c'est le revenu universel , qu'Andrew Yang fixe à 1.000 dollars par mois pour chaque citoyen adulte, versé sans aucune condition. Hillary Clinton y avait réfléchi durant sa campagne de 2016, comme elle l'a confié dans son livre de témoignage, « What Happened ». Andrew Yang saute le pas en s'appuyant sur les expériences réussies en Namibie, au Kenya ou en Alaska, et en invoquant les arguments libéraux classiques : le revenu universel éradique la grande pauvreté, réduit la bureaucratie, favorise l'esprit d'entreprise, et permet à chacun de faire véritablement ses choix. Alors que le modèle du salariat à vie touche à sa fin, c'est aussi une manière de penser une politique sociale respectueuse de l'individu, en donnant à celui-ci les moyens d'effectuer ses propres transitions. Le financement par la TVA au niveau fédéral permettrait de responsabiliser le citoyen bénéficiaire : chacun reçoit et chacun contribue. Cela nécessiterait pas moins qu'un nouvel amendement à la Constitution américaine.

« Plutôt que de découper Facebook en morceaux, Andrew Yang entend le priver de ce qui fait l'essence de son monopole : le contrôle exclusif de nos données. »

La deuxième mesure révolutionnaire, annoncée la semaine dernière par le candidat, consiste à instaurer un droit de propriété privée sur les données personnelles , en les traitant comme des biens. Ainsi nous pourrions décider nous-mêmes de la manière dont nos données sont collectées (usus), les retirer de la circulation ou même les détruire (abusus), et les monétiser si nous le souhaitons (fructus). Plutôt que de découper Facebook en morceaux comme le propose Elizabeth Warren, « solution du XXe siècle aux problèmes du XXIe », Andrew Yang entend le priver de ce qui fait l'essence de son monopole : le contrôle exclusif de nos données. Si chacun peut transférer à volonté l'ensemble de son profil, de ses amis et de ses posts sur une autre plate-forme, la concurrence devrait s'installer naturellement. Et surtout, en devenant propriétaires des data que nous émettons, c'est l'expression de nos propres préférences que nous pourrions à nouveau maîtriser, pour retrouver cette part de nous-même aujourd'hui disséminée dans les serveurs.

Nouvelle forme de capitalisme

Alors que le débat français se ressemble et se répète, avec les escarmouches saisonnières sur la bioéthique ou les retraites, Andrew Yang témoigne de la capacité des Etats-Unis à apprendre de leurs erreurs et à se projeter dans l'avenir. Ce qu'il appelle « une nouvelle forme de capitalisme » est aussi une tentative de renouveler le projet libéral dans lequel je retrouve avec émotion, par-delà les océans, nombre des propositions développées par GenerationLibre. On se sent soudain moins seul.
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