L’opinion publique américaine est particulièrement volatile :50 % des électeurs disent ne pas avoir fait encore de choix définitif. L’écart entre le candidat démocrate et son rival républicain se limiterait à trois points.
Réduisant à trois points l’avance d’Obama (47 %) sur McCain (44 %) chez les électeurs régulièrement inscrits, le dernier sondage Usa Today-Gallup n’a provoqué ni inquiétude chez les démocrates ni réjouissance chez les républicains. Les états-majors de campagne savent que l’opinion publique américaine est particulièrement volatile ; que 50 % des électeurs disent ne pas avoir fait encore de choix définitif ; que, dans une présidentielle, la décision finale ne se remporte qu’à l’issue des débats télévisés nationaux où les deux candidats se retrouvent face à face. Chacun se souvient que, lors de l’élection de 1980, Reagan n’avait convaincu l’électorat qu’à la faveur de son dernier débat télévisé contre Carter, où le candidat républicain avait su faire preuve de modération, montrant qu’il ne serait pas, en politique étrangère, le fou furieux que présentaient les caricatures démocrates.
La majorité des électeurs sondés par Usa Today-Gallup estiment que McCain ferait un meilleur commandant en chef de l’armée qu’Obama. En revanche, ils pensent que le candidat démocrate serait meilleur dans les relations avec les pays étrangers.
Publicités négatives
Partenaires associés de la firme de consultants McLarty, Nelson Cunningham et Richard Burt, un démocrate et un républicain, s’accordent pour penser que l’élection prend la forme d’un «référendum» sur la personnalité d’Obama. «Les Américains connaissent bien McCain, son passé, son caractère, le travail qu’il a réalisé au Sénat. En revanche Obama leur apparaît comme une personnalité exotique. Tout le monde s’accorde pour dire que c’est un politicien extrêmement doué, capable de séduire intellectuellement n’importe quel interlocuteur. Son message, fondé sur la nécessité d’un changement de cap, est le plus efficace politiquement aujourd’hui. Mais il lui reste à démontrer à l’électeur moyen américain, qui a toujours peur d’une mauvaise surprise, qu’il sera à la hauteur de la fonction», expliquent-ils au Figaro.
La campagne de McCain multiplie les publicités négatives contre Obama sur le thème de son opportunisme, de ses fréquents changements de position, et donc de son manque de caractère. McCain a l’avantage d’avoir montré par le passé une grande indépendance d’esprit. Il a, contre son camp, fait passer en 2002 une loi au Congrès limitant les abus dans le financement des campagnes électorales. Grâce à cette législation, avoir les milieux d’affaires de son côté ne sert plus à grand-chose dans une campagne nationale.
Pour rebondir, Obama compte sur l’efficacité de son programme économique. Alors que McCain colle encore à la vieille idéologie républicaine «l’État, c’est le problème, pas la solution» , Obama préconise la rénovation des infrastructures, l’amélioration de la couverture santé pour tous les citoyens, un contrôle accru du secteur financier, une réduction drastique du déficit budgétaire, creusé au cours des six dernières années par les dépenses militaires.
Le défi d’Obama est désormais clair : persuader les Américains qu’il sera, à la Maison-Blanche, un aussi bon administrateur économique que le fut, de 1992 à 2000, le président démocrate Bill Clinton.
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