Salim Ahmed Hamdan:Bin Laden’s Chauffeur

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Voici le portrait du chauffeur de Ben Laden, Salim Ahmed Hamdan, reconnu coupable de “soutien au terrorisme” Ce Yéménite âgé d’une quarantaine d’années, encourt désormais la prison à vie, à l’issue d’un procès devant un tribunal militaire d’exception, le premier depuis la seconde guerre mondiale.

Salim Ahmed Hamdan, le “combattant ennemi” détenu à Guantanamo depuis plus de six ans et reconnu coupable mercredi de “soutien matériel au terrorisme” devant un tribunal d’exception, est un orphelin yéménite ayant servi de chauffeur et garde du corps à Oussama ben Laden.

Né à Hadramout, au Yémen, autour de 1970, Hamdan aurait rencontré le chef d’Al-Qaïda dans la ville afghane de Kandahar en 1996. Il “était devenu son garde du corps et son chauffeur personnel”, selon l’acte d’accusation d’Hamdan.

Selon l’auteur Jonathan Mahler, dont le livre sur l’histoire de Hamdan est sorti début août, celui-ci menait une vie modeste de chauffeur de taxi dans le sud du Yémen, quand il a été recruté pour participer à la “guerre sainte” en 1996, à l’âge de 26 ans.

Le jeune homme, qui n’était pas particulièrement pieux, a alors décidé de se rendre au Tadjikistan, avec 35 autres musulmans, où les militants islamistes combattaient contre le gouvernement soutenu par la Russie, selon l’écrivain.

Les militants en devenir, refoulés à la frontière avec l’Afghanistan après un voyage de 6 mois à travers les montagnes, ont alors fait appel à Oussama ben Laden, le chef saoudien d’Al-Qaïda, installé en Afghanistan.

Hamdan a travaillé à son service pendant plusieurs années, d’abord à Farm Hada, un village proche de Jalalabad, dans l’est du pays, puis à Kandahar, dans le sud, selon l’écrivain.

“A diverses occasion entre 1996 et novembre 2001, Hamdan a conduit ou accompagné Oussama ben Laden dans divers camps d’entraînement d’Al-Qaïda, des conférences de presse ou des rencontres”, précise l’acte d’accusation d’Hamdan.

Selon ce document, le Yéménite aurait reçu une formation sur l’utilisation des fusils, des armes de poing et mitraillettes dans un camp du réseau terroriste et aurait “acheminé des armes, des munitions ou d’autres fournitures aux membres d’Al-Qaïda et leurs associés”.

“Complot”

Fin novembre 2001, deux mois après les attentats meurtriers du 11-Septembre, Hamdan a été capturé par des seigneurs de guerre afghans, puis remis aux troupes américaines, selon l’écrivain. Il a été retenu pendant six mois dans des camps de prisonniers américains à Bagram et Kandahar.

En mai 2002, il a été envoyé sur la base américaine de Guantanamo (Cuba), où il a été inculpé de “complot” en juillet 2003. Mais il a contesté le tribunal militaire d’exception devant lequel il devait être le premier à comparaître en 2004.

En juin 2006, le sérieux revers infligé par la Cour suprême au président George W. Bush, accusé d’avoir outrepassé son pouvoir en créant de tels tribunaux, porte son nom. Invalidés quelques mois, les tribunaux militaires ont cependant été rétablis par le Congrès et aussitôt recontestés par Hamdan, mais cette fois sans succès.

Pendant ses plus de six ans de détention, Salim Hamdan a beaucoup souffert d’avoir la plupart du temps été placé à l’isolement total, a-t-il témoigné pendant les audiences préliminaires au procès, évoquant également une séance d’interrogatoire par une femme humiliante.

Les journalistes américains présents à Guantanamo lors de ces audiences ont décrit un homme hagard, marchant difficilement en raison de douleurs au dos.

Des documents révélés par la défense ont également attesté que Salim Hamdan avait été réveillé toutes les heures pendant cinquante jours en 2003.

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