Biden-Palin Debate: Both Parties State That They Won

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L’Irak, l’économie et les questions énergétiques ont dominé le face à face entre les deux colistiers.

Les camps républicains et démocrates ont tous deux rapidement revendiqué la victoire, jeudi soir, à l’issue de l’unique débat télévisé entre les candidats à la vice-présidence des États-Unis, la républicaine Sarah Palin et le démocrate Joe Biden.

« Joe Biden a remporté une nette victoire ce soir parce qu’il a passionnément défendu le changement, face à une économie et une politique étrangère désastreuse ces huit dernières années, que Sarah Palin a défendues », a affirmé le directeur de campagne de Barack Obama, David Plouffe. « Ce soir, les Américains ont vu pourquoi Barack Obama a choisi Joe Biden, un homme d’État (…) qui a clairement l’expérience et la connaissance pour être un grand vice-président », a-t-il poursuivi. La sénatrice de New York Hillary Clinton a rendu hommage au sénateur Joe Biden estimant que « les Américains ont vu ce soir un dirigeant fort, passionné et expérimenté ». « Encore une fois nous avons vu que le sénateur McCain et Sarah Palin n’ont rien d’autre à offrir que la même politique erronée de celle de l’administration Bush. Les familles de travailleurs de la classe moyenne méritent mieux », a conclu Mme Clinton.

Le camp républicain a affirmé de son côté que Sarah Palin, 44 ans, avait « remporté ce débat » face à son adversaire démocrate de 65 ans, la qualifiant de « directe, volontaire, une bouffée d’air frais ». « Les Américains ont vu un net contraste en style et en vision. Ils ont vu Joe Biden, un initié de Washington, et sénateur depuis 36 ans, et la gouverneure Palin, une outsider à Washington et une réformatrice en dehors du système », a affirmé la directrice de la communication du candidat républicain John McCain, Jill Hazelbaker, dans un communiqué.

Selon des sondages de CNN et CBS, M. Biden est sorti vainqueur du face-à-face mais, notait CNN, 84 % des téléspectateurs estimaient que Mme Palin s’en était tirée mieux que prévu. L’économie, les questions énergétiques, le changement climatique, l’Irak et la situation au Moyen-Orient ont dominé ce débat.

Mme Palin, tout sourire, a tenté d’enfoncer un coin entre M. Biden et Barack Obama en rappelant que le sénateur du Delaware a affirmé dans le passé que le sénateur de l’Illinois n’était pas prêt à devenir commandant en chef. « Et je sais que vous vous êtes opposés à sa tentative de voter pour couper les crédits à nos soldats (en Irak) et je vous suis reconnaissante pour cela », a dit Mme Palin. Sans se départir de son calme, M. Biden a répondu que John McCain aussi avait voté pour couper les fonds aux soldats et affirmé que le candidat républicain avait eu « fondamentalement tort » en défendant dès son commencement la guerre en Irak. Récusant la filiation avec M. Bush qu’elle n’a jamais cité, Mme Palin a accusé son adversaire de regarder trop vers le passé plutôt que vers l’avenir.

Durant ses interventions, la gouverneure de l’Alaska avait choisi de s’exprimer en utilisant un anglais familier. Elle a systématiquement appelé M. Biden par son prénom et le sénateur du Delaware parlait de « John » quand il parlait de M. McCain.

Mme Palin a semblé parfois ne pas comprendre les questions. Ainsi, quand la journaliste lui a demandé quel était son « talon d’Achille », Mme Palin a parlé… de son expérience de dirigeante d’un État producteur de pétrole. À plusieurs reprises, Mme Palin a parlé de l’énergie et de l’Alaska même quand cela n’avait rien à voir avec la question qui lui était posée. À une question sur le Darfour, elle a d’abord parlé de l’Irak.

Quand est venue une question sur le rôle du vice-président, M. Biden a estimé que Dick Cheney « était l’un des plus dangereux vice-président de l’histoire des États-Unis » et a contesté les pouvoirs que M. Cheney s’était arrogé. Mme Palin a étrangement évoqué un changement éventuel de la Constitution, sans plus d’explications.

Au niveau des gaffes mineures, Mme Palin a appelé le commandant des forces américaines en Afghanistan « McClellan » au lieu de David McKiernan. M. Biden n’a pas relevé cette erreur.

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