Le 20 novembre courant, les USA auront à leur tête un nouveau président. Il sera le 44e. Il est démocrate et a pour nom Barack Hussein Obama. Il est également noir. Il paraît que cest loin dêtre un simple détail. Ce quil faut toutefois retenir, cest que lhomme qui a à peine 47 ans promet du changement. Sa campagne a été bâtie autour de cette promesse. Pourra-t-il pour autant tenir son engagement ? Et surtout faut-il encore se demander sil aura les moyens de sa politique. Car une fois leuphorie passée et les projecteurs éteints, celui qui prendra ses fonctions dans moins dune semaine aura la lourde tâche de gérer une puissance qui vient de prouver quelle avait des pieds dargile. Le mythe du rêve américain quon veut refaire vivre à travers lascension de Barack Obama a perdu pourtant de sa splendeur. Les USA traversent aujourdhui lune des phases les plus noires de leur existence. Ces derniers mois ont démontré à des millions dAméricains que le rêve pouvait aussi se transformer en cauchemar. Que lespoir dy mettre un terme soit porté par un homme qui incarne le renouveau et le changement est une trouvaille qui sest avérée payante. Les faiseurs de présidents ont réussi avec Obama un spectaculaire show médiatique. Que pour ce faire, il aura fallu avoir recours à la campagne électorale la plus chère de toute lhistoire américaine nest pas important en soi. Ce qui compte, cest le résultat. Et force est dadmettre quil est là. Lélection du candidat démocrate est en effet la preuve tangible quen définitive, tout est une question de savoir vendre à un moment T précis. Mais il ne faut pas aussi se faire dillusions, Obama nest pas un autodidacte. Il est le produit dun système ou dun modèle que lon ne veut pas voir seffondrer. Les USA aujourdhui sont peut-être dans la phase la plus délicate de leur existence. Partant, limage quils renvoient au reste du monde est forcément négative. Cest pourquoi aussi cette puissance avait besoin de ressusciter le mythe du rêve américain incarné désormais par Obama. Le génie des stratèges en communication dObama et du parti démocrate qui est derrière est davoir su et pu exploiter une faiblesse et de lavoir transformée en force qui a pu drainer derrière elle une majorité dAméricains. Le taux de participation à cette élection présidentielle américaine est le plus important jamais réalisé depuis belle lurette. Que cette majorité ait voté Obama nest donc pas surprenant. Cest dans le changement que réside lespoir dun salut pour des millions dAméricains. Une réalité que daucuns ont omis de relever. Ebahis par lapparent, ils sessayent aujourdhui à des comparaisons qui nont pas lieu dêtre. Effectivement, lAlgérie nest pas lAmérique. Elle ne pourra jamais lêtre. Du reste, elle na jamais prétendu vouloir lui ressembler. Et si lAlgérie ne sera jamais les USA, ce nest pas parce que le pays de loncle Sam est un modèle inimitable. Juste quils ne sont pas ce modèle que lon voudrait être. Les USA sont le pays de lillusion. Ils perpétuent un mythe qui sest effondré depuis longtemps ; comme celui dêtre le chantre de la démocratie. Et si lAlgérie ne doit pas être les USA, cest tout simplement parce que chaque pays a ses spécificités, ses traditions et ses murs. En un mot, chacun à son propre système qui régit son fonctionnement et sur la base duquel est construit lEtat. Certes, de prime abord, on peut envier les Américains. Mais lorsque on connaît le revers de la médaille, on se dit «hna oua la houma». Car quon se le dise, il y a plus de corruption que chez nous, plus de précarité sociale que chez nous, plus de pauvres que chez nous, plus de harcèlement que chez nous, plus de bavures policières que chez nous, plus de criminalité que chez nous, moins dhumanisme que chez nous. Et en Amérique, la hogra a pris une toute autre dimension puisquelle est exercée par ladministration de la Maison-Blanche contre dautres Etats tout aussi souverains. En fait, la différence entre eux et nous se situe au niveau de lemballage. Et il est vrai quà ce jeu, les Américains ont plusieurs décennies davance sur nous. Ils savent comment faire passer leur message grâce au recours à des hommes et des femmes qui maîtrisent la communication. Cest là le principal tort dun pays comme lAlgérie qui aura toujours négligé cet aspect.
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