Obama, un espoir pour Copenhague
Barack Obama a fini par prendre la conférence de Copenhague au sérieux. Plutôt que de faire une apparition furtive dans la capitale danoise, sur le chemin d’Oslo où il recevra jeudi son Prix Nobel la Paix, le président américain a décidé d’être présent à la clôture de la grande conférence sur le climat.
Voilà une grossière erreur de rectifiée. Après son absence lors de la célébration, à Berlin, du vingtième anniversaire de la chute du Mur, on aurait mal compris qu’il se précipite en Europe pour recevoir une distinction, aussi méritée soit-elle, et néglige de travailler sérieusement à la sauvegarde de la planète.
L’annonce de la venue d’Obama à la clôture de Copenhague relance les espoirs liés à la conférence et qui avaient tendance à reculer au cours des dernières semaines. Il est en effet impérieux que chaque grand pays s’investisse au plus haut niveau pour éviter l’échec.
Autrement, il sera impossible de maintenir l’élan de la lutte pour le climat au moment où la crise économique nous oblige à traiter des problèmes bien plus immédiats.
Avec la nouvelle Administration, les Etats-Unis ont fait un pas de géant. Le réchauffement climatique n’est plus un sujet tabou, même s’il reste beaucoup à faire pour rattraper le retard accumulé sur l’Europe. La législation visant à réduire les émissions de gaz carbonique a bien été votée par la Chambre des représentants mais reste bloquée au Sénat. Le geste d’Obama vis-à-vis de Copenhague est aussi un message adressé aux sénateurs américains.
Sa présence n’est pas, en soi, une garantie de succès. Loin de là. Jusqu’à présent, les Etats-Unis et la Chine, les deux plus gros pollueurs de la planète, ont paru se liguer pour rabaisser les attentes que suscite Copenhague.
A Singapour, le 15 novembre, Barack Obama et Hu Jintao ont d’abord prévenu qu’ils ne voulaient pas d’un accord « contraignant ». Puis, dans une démarche qui semblait coordonnée, Américains et Chinois ont annoncé tour à tour des objectifs chiffrés mais peu ambitieux.
C’était comme si le G-2, ce directoire sino-américain des affaires du monde, tant redouté des Européens, se mettait à fixer l’agenda international.
Nicolas Sarkozy s’est beaucoup battu pour Copenhague. La volte-face d’Obama lui donne raison et prépare une confrontation dont il faut espérer que jaillira le succès de la conférence.
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