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Le vote symbolique, en cette veille de Noël de la réforme du plan de santé américain, reste exemplaire de la gouvernance de Barack Obama. Il a réussi là où tous les Présidents de l’après-guerre ont échoué, instituant un demi-siècle après le Medicare, l’assurance santé des Américains âgés, et le Medicaid, qui s’applique aux plus pauvres, une couverture quasi-universelle. Obama sait ne pas avoir le droit de présupposer la bonté et la perfection de l’homme. Encore moins celles des électeurs et de leurs représentants républicains. Dans tout autre pays, ce plan pourtant modeste aurait paru évident et nécessaire. Mais aux Etats-Unis, l’Etat, depuis les années Reagan, fait encore figure d’inquisiteur. Travaillée par une campagne sans précédent de lobbies des profiteurs de la santé – assurances, médecins, laboratoires -, l’opinion publique reste suspicieuse. Significativement, cette réforme a été adoptée selon des lignes strictement partisanes : tous les sénateurs républicains se sont opposés au plan, alors que les refontes fondamentales comme la Grande Société de Johnson ou les droits civiques avaient reçu le soutien des deux partis. En arrivant au pouvoir Obama avait tendu la main à son opposition, mais les républicains, son rival John McCain en tête, ont préféré une confrontation systématique et destructrice. Il n’est pas sûr que cette tactique, payante à court terme si on en croit les sondages, serve finalement ce parti qui, s’il veut revenir au pouvoir, devra accepter comme Barack Obama une éthique du compromis.

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