Sarkozy in Washington: Seeing France Through a Weakened President

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Sarkozy à Washington : les clins d’oeil à la France d’un président fragilisé

[ 30/03/10 – 15H52 – actualisé à 17:56:04 ] 1 commentaire(s)

En marge de sa rencontre avec Barack Obama, Nicolas Sarkozy s’est attaché à livrer des messages d’optimisme à une France qui le boude : la réforme continue et son ménage est heureux. DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE À WASHINGTON

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L’usage veut qu’un président de la République ne s’exprime jamais sur la situation intérieure française lorsqu’il est à l’étranger. Mais la réalité est un peu plus complexe. Nicolas Sarkozy est aux Etats-Unis pour discuter régulation financière, climat, terrorisme avec Barack Obama, mais son déplacement transpire d’autres signaux subliminaux qu’il envoie à une France qui vient de le sanctionner dans les urnes.

Non, il n’a pas renoncé à réformer le pays. Alors que son propre camp l’incite à lever le pied sur nombre de sujets – pour se concentrer sur les retraites -, voire à faire machine arrière sur le bouclier fiscal, le chef de l’Etat a retrouvé lundi à New York les accents réformistes qui ont fait son élection de 2007. « Le changement, c’est difficile, ça heurte les habitudes, mais le devoir d’un homme d’Etat, c’est de poursuivre le changement. Quand un homme d’Etat est élu, il n’a fait qu’un dixième du chemin. Comme le sont les chefs d’entreprise, il doit être jugé aux résultats », a-t-il lancé aux étudiants de l’université de Columbia. Oui, il est très heureux en ménage. Carla Bruni-Sarkozy a écouté tout sourire son discours, tandis qu’à la tribune il s’enthousiasmait, en la regardant, de la fameuse amitié franco-italienne. Main dans la main, ils sont repartis, main dans la main, ils sont arrivés ensuite à l’Alliance française alors qu’elle seule était annoncée. Promenades, gestes tendres, sourires aux photographes, avant le dîner privé chez les Obama : deux ans après leur mariage, Nicolas Sarkozy s’est attaché, à New York, à donner l’image d’un couple sans nuage. Ce qui n’est pas le cas, loin s’en faut, de sa relation avec la presse.

Distant avec la presse française

Même s’il avait prévu de se soumettre, hier en fin de journée, à une conférence de presse commune avec Barack Obama dans le format habituellement prévu pour ce type de rencontres (deux questions de la presse américaine, deux questions de la presse française), le président français a clairement tenu à distance cette presse politique française dont il ne comprend pas les critiques. Aucune rencontre informelle avec des journalistes comme il peut le faire parfois dans ses déplacements, la plupart des entretiens à huis clos et sans prise de parole à la sortie, des contacts lointains mêmes avec les conseillers de l’Elysée (y compris en charge de la communication). Nicolas Sarkozy a rencontré lundi après-midi des éditorialistes américains pendant une heure, en laissant la porte close à leurs homologues français. Lesquels faisaient la « sortie » de la réunion, sous la pluie, en espérant que les journalistes américains accepteraient de livrer quelques phrases du précieux entretien. Ce qu’ils n’ont pas fait.

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