Millionaire Businesswomen Win Republican Primaries

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Les deux étoiles montantes de la politique californienne

Ces ex-femmes d’affaires de la Silicon Valley ont gagné les primaires républicaines.

Elles sont riches, elles sont intelligentes et elles ont toutes deux fait une carrière vertigineuse dans le monde du business et des hautes technologies. Ces femmes de tête et d’argent sont aussi républicaines et ont fait campagne sur des slogans antiestablishment appelant à révolutionner la politique californienne.

La millionnaire Meg Whitman, ex-patronne du site en ligne eBay, et l’ancienne PDG de Hewlett-Packard Carly Fiorina viennent de remporter, mardi, haut la main deux primaires républicaines de Californie. Ces victoires sonnent comme des défis majeurs pour les protégés démocrates de l’Administration Obama. Whitman, dont le large sourire et les cheveux d’ange cachent une personnalité redoutable, sera la candidate du Parti conservateur pour remplacer Arnold Schwarzenegger au poste de gouverneur de Californie. À ce titre, elle devra affronter la concurrence de Jerry Brown, ancien gouverneur démocrate, très implanté localement et proche des puissantes organisations syndicales.

De son côté, l’élégante Carly Fiorina, coupe moderne et courte, caractère trempé – qui a claqué la porte de Hewlett-Packard en 2005 après avoir présidé aux destinées de la célèbre compagnie de high-tech pendant près de dix ans, affrontera la sénatrice sortante libérale, Barbara Boxer, poids lourd du parti de Barack Obama, qui remettra en cause son mandat pour la quatrième élection successive. Ce sera donc la bataille de l’expérience politique contre les super­women du monde des affaires.

Les deux femmes ont des profils atypiques et en ont joué pendant la campagne. Après des études d’histoire médiévale et de philosophie (!) à l’université de Stanford, Carly Fiorina, 54 ans, n’a jamais fini ses études de droit, se mettant à gagner sa vie comme secrétaire.

Perçue par beaucoup comme une «tueuse», pour avoir licencié des dizaines de milliers d’employés de Hewlett-Packard au profit d’emplois délocalisés, elle explique que ces «choix difficiles» -titre de son autobiographie- ont permis de sauver l’entreprise. Son argumentation a toujours été de se présenter en femme d’action, capable de prendre à bras le corps les problèmes. Meg Whitman, autre étoile de la Silicon Valley qui a transformé la société de ventes aux enchères eBay, une PME de 30 personnes, en société multinationale de 1 100 employés, surfe sur des arguments assez proches.

La nouveauté qu’elles instaurent dans un paysage politique californien usé et désabusé pourrait faire la différence. La vague de colère qui monte de toute l’Amérique contre Washington et la classe politique sortante n’épargne pas la Californie, état en quasi-faillite. Mais certains analystes appellent à être prudents. La richesse est certes un avantage de taille. Meg Whitman a entièrement financé sa campagne, mettant 70 millions de dollars dans la balance.

Carly Fiorina a aussi financé la sienne à hauteur de 70 millions de dollars et affirme ne rien devoir à personne. Mais ces deux ex-conseillères de John McCain devront tenir compte de la méfiance croissante que suscite le monde des nantis dans une population frappée par le chômage. «Nous faisons actuellement l’expérience de la plus grande vague de colère populiste que le corps politique ait vue depuis près de vingt ans dans ce pays, mais les seules personnes pour lesquelles les électeurs ont autant d’aversion que pour les politiciens de carrière, ce sont les riches PDG. Nous verrons en novembre qui ils détestent le plus», commente Dan Schnur, qui préside la commission californienne pour des pratiques politiques équitables.

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