Les Clinton ont choisi de ne pas communiquer sur le mariage de leur fille Chelsea. C’est samedi. Donc on y est. Et la presse fourmille de non informations qu’elle aimerait transformer en scoops. Eh bien non! La famille de Firsts la plus violemment attaquée de l’histoire américaine a choisi son arme: le silence. Sont-ils en train de faire école à la Maison Blanche?
A Rhinebeck (lieu supposé de la cérémonie), deux heures au nord de New York, on est fier d’avoir été choisi par Chelsea et son fiancé Marc Mezvinsky pour le grand jour. Mais Rhinebeck est mutique. Ici on parle de Clinton vineyards, Clinton Corners…Et un jour on dira peut-être The Clintons comme on dit The Hamptons avec snobisme. On n’en est pas là.
Bill et Hillary auront tout fait pour empêcher le cirque. La police locale a déjà interpellé deux journalistes norvégiens qui essayaient d’entrer par effraction dans la propriété d’Astor Courts, splendide propriété de donateurs des Clintons (le couple Katleen Hammer/ Arthur Seelbinder) et lieu supposé du mariage. Cette propriété en vente depuis l’an passé a été retirée de la vente ce mois-ci et ce n’est pas simplement son prix de 13 millions de dollars qui en est la raison principale. Ce pourrait bien être là que… Mais chut!
On peut s’interroger sur le mystère qui entoure ce mariage de l’année et invoquer tout simplement le désir des tourtereaux de se protéger. Ou celui des parents Clinton de prendre les media à leur propre jeu et de rester maîtres de ce qui leur appartient et ont réussi à maintenir avec leur fille: sa vie privée.
Mais ce n’est pas déplacé d’analyser ce silence comme une vengeance. Et rappeler que la société politique américaine a fait peu de cadeaux à 42nd et sa femme Hillary depuis leur arrivée à la Maison Blanche en 1992. Ils étaient des red necks (ploucs du sud) et “l’aristocratie politique” de Washington les a humiliés.
Les media, emboîtant le pas des politiques, ont cultivé à l’égard d’Hillary l’intello, une animosité continue lorsqu’elle a prétendu être le pivot de la réforme de la santé et qu’elle s’est comportée comme un président bis sur le sujet. On peut dire qu’ils l’ont sortie du Bureau Ovale, elle et la réforme en même temps. C’était en 1994.
Et puis le barouf a recommencé, si on peut considérer qu’il s’est jamais arrêté les concernant. Bill Clinton leur a offert pendant son second mandat un de ces morceaux de bravoure qui transforment la vie d’un pays en feuilleton invraisemblable qu’une procédure d’impeachment a failli transformer en cauchemar absolu. L’affaire Lewinsky, Monicagate, hante pour toujours le 1600 Pensylvania avenue, la mémoire des Américains et les deux femmes Clinton qui ont non seulement surmonté mais transformé leur vie en se sublimant. Hillary est partie à l’assaut de la présidence en 2008. Si Obama s’est imposé, il a choisi d’en en faire sa Secrétaire d’Etat. Chelsea a poursuivi ses études, gardé le cap et fini par épouser un ami d’enfance. Dire que la vie des Clinton est chahutée est un euphémisme. Surtout que tout s’accompagne d’une communication ambivalente les concernant. Aujourd’hui moins et le rôle que Bill et Hillary jouent dans la vie américaine semble bien accepté. Hillary a même été élue la femme la plus admirée en 2009. On revient de loin.
Alors le mystère avant le mariage est bienvenu et très politique.
Et si le silence leur a permis de tenir à distance les importuns en mal d’invitations(400 élus c’est peu), il leur a surtout offert une vengeance en forme de sorbet glacé. Bien joué.
Silence du côté des Obama qui, invités, ne seront pas au mariage. C’est une bonne façon. Cela témoigne d’une vraie discrétion: les héros de la fête sont les mariés. Et puis, depuis quelque temps les Firsts se font plus rares. Cela fait un moment qu’on n’a pas vu Michelle et les filles sur des photos. On ne sait pas où les Firsts partent en vacances. Décidément le silence revient sur le tapis. En communication la rareté est un bien si précieux.
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