Obama’s Stance on Ground Zero Mosque Makes Him Public Enemy Number One

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Combien de kilomètres faudrait-il intercaler pour ne pas troubler la paix des victimes ? En posant la question, certains ont éclairé d’une lumière intelligente le débat qui fait rage aux Etats-Unis. En vérité, la distance n’y est pour rien. La polémique qui s’est déclenchée autour de la construction d’une mosquée et d’un centre culturel près de Ground Zero, à l’endroit où étaient les Tours jumelles, n’a rien à voir avec la géographie. Une majorité d’Américains, aujourd’hui, ne veut pas de pareil bâtiment, que ce soit à Manhattan, ailleurs à New York, ou n’importe où dans le pays.

Le repli identitaire que connaissent actuellement les Etats-Unis n’est pas le premier. A la question de l’acceptation de l’Islam – que l’on confond volontiers ici avec le terrorisme, soit par paresse, inculture ou par volonté politique – s’ajoute celle des clandestins mexicains, qui a réverbéré partout à partir de l’Arizona. Réunie derrière les fanions du « Tea Party », une partie de l’Amérique a soif de pureté, de retour aux sources, de renaissance d’un passé mythique largement fantasmé.

Cette Amérique a toujours existé, mais elle a été comme assommée par l’irruption de Barack « Hussein » Obama il y a deux ans. Elle a cependant tiré modèle de la vague qui avait porté au pouvoir le premier président noir du pays pour retrouver un nouvel enthousiasme et une ardeur décuplée. Aujourd’hui, c’est elle qui pense incarner l’Amérique de demain. Sans honte, sans tabou, et sans la moindre considération pour ses adversaires.

Dans ce contexte, Barack Obama marche sur des charbons ardents, à trois mois des prochaines élections. Ses origines multiculturelles, son profil inhabituel, ses appels à une plus grande ouverture de l’Amérique l’ont converti en suspect numéro un. Son soutien à la mosquée de Ground Zero ne fait qu’aggraver son cas.

La construction d’un lieu de culte musulman en pareil endroit ne va pas de soi. Et les réticences des familles des victimes doivent être pleinement prises en compte. Mais le président Obama s’il veut rester fidèle à la fois à ses principes et à la vérité, n’a d’autre choix que de défendre cette idée d’un centre ouvert et tolérant qui, comme nul autre, permettrait à New York et aux Etats-Unis de montrer qu’ils sont prêts à tourner la page. Bien davantage que les nostalgies du « Tea Party », c’est cette question qui dévoilera l’identité de l’Amérique d’aujourd’hui.

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