La dernière brigade de combat américaine est repartie d’Irak, hier matin, par la frontière koweïtienne. Là où étaient entrés les premiers chars le 20 mars 2003. « Notre mission de combat sera finie d’ici au 31 août 2010 », avait promis Barack Obama. La promesse sera tenue ! Il ne restera plus ensuite « que » 50 000 Américains en Irak, chargés de former les forces irakiennes, mais ne participant plus au maintien de l’ordre. D’une certaine manière c’est la fin de la guerre d’Irak pour les Etats-Unis. Mais pas vraiment pour les Irakiens. Mardi dernier, un attentat faisant 60 victimes devant un poste de recrutement de l’armée, est venu le rappeler. Il est trop tôt pour tirer le bilan de cette guerre qui aurait tué, selon les sources, de 100 000 à… un million de civils. Il faudra attendre qu’un semblant d’ordre soit revenu dans le pays, pour essayer d’évaluer les conséquences du choix de George W. Bush, et se demander si le prix payé par les Irakiens pour la chute du tyran Saddam Hussein, était justifié. L’opinion américaine estime en tout cas que le prix payé par elle, près de 4 500 morts, est démesuré. Elle devrait donc être reconnaissante à Barack Obama d’avoir tiré l’Amérique de ce guêpier, même si sur l’autre champ de bataille, l’Afghanistan, l’issue semble incertaine. Pourtant, la situation du président américain paraît bien critique à l’approche des élections de mi-mandat qui doivent renouveler le Congrès, le 2 novembre prochain. Son image continue à se dégrader dans l’opinion. La faute à la propagande des républicains, de plus en plus violente à l’approche des élections, bien sûr. Mais aussi au refus de Barack Obama de céder à la démagogie sur des sujets qu’il juge essentiels. Ainsi, il vient de soutenir un projet controversé de construction d’une mosquée près de « ground zero » le site des attentats meurtriers du World Trade Center – qui avaient justifié les deux guerres en cours – au nom de la liberté de culte et de l’égalité des citoyens. Une prise de position courageuse, mais qui ne le fera pas remonter dans les sondages. 18 % des électeurs pensent déjà qu’il est musulman, et 25 %… qu’il n’est pas né aux Etats-Unis. Même sa réforme, historique, du système de santé, qui donne une couverture sociale aux Américains les plus pauvres, est contestée. Sa gestion de la crise économique critiquée… On lui reproche ce qu’il a fait, jugé souvent insuffisant, comme ce qu’il n’a pas encore fait. A sa gauche, où on l’avait rêvé en Superman qui allait sauver la planète, on lui reproche son indécision et sa mollesse. A sa droite, on lui en veut d’avoir tenu, en partie, ses promesses. Du coup, le risque d’une déculottée électorale est réel. Il pourrait perdre sa majorité au Congrès. Et se retrouver pieds et poings liés. Incapable de poursuivre ses réformes. A la tête d’une Amérique encore affaiblie par la fin de sa lune de miel avec un président que, pourtant, le monde entier lui enviait. Un grand rendez-vous manqué !
Obama pourrait perdre sa majorité… Un grand rendez-vous manqué !
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