C’est toujours avec appréhension qu’est attendu le triste anniversaire du 11 septembre 2001. D’abord parce que des groupuscules terroristes pourraient « commémorer » cette journée par de nouveaux attentats. Ensuite, cette année surtout, en raison de comportements odieux dans un climat de peur et de haine « justifiés » par des déviances gangrenant toutes les religions, qu’il s’agisse de christianisme, d’islam ou de judaïsme. En témoigne l’opération « brûler le Coran » organisée par un obscur pasteur autoproclamé de Floride.
Que cet homme, qui se prétend « de Dieu », ait finalement (mais cela reste à voir…) renoncé à son projet n’y change rien. Les dégâts sont là. Le monde musulman est en ébullition, les manifestations sciemment attisées par les intégristes se multiplient autour de slogans amalgamant les Etats-Unis, l’Occident et le christianisme, sans oublier le « complot sioniste » de toutes les vociférations du président iranien Ahmadinejad…
Le plus incroyable -et le plus incompréhensible- dans cette affaire est la médiatisation d’un acte isolé relevant du gourou d’une secte dans une petite ville largement inconnue. Déjà quelques belles âmes y voient prétexte à dénoncer l’« islamophobie » aux Etats-Unis oubliant sans doute que la construction de mosquées – sans même parler de minarets – pose surtout des problèmes en Europe. Et que c’est en Europe que malheureusement sont régulièrement profanées les tombes juives et musulmanes.
Néanmoins, cette effervescence malsaine autour d’une date fatidique est révélatrice. Elle montre que le « 11-Septembre » empoisonne encore les relations internationales. Comment pourrait-il en être autrement ? Le conflit en Afghanistan a directement pour origine le double attentat de Manhattan. Il s’enlise, tourne au désastre politique pour les Etats-Unis et leurs alliés. Le Pakistan voisin, en proie à l’anarchie et au terrorisme, abrite sans doute l’état-major d’al-Qaïda. La « croisade » (selon George W. Bush) en Irak pour renverser Saddam Hussein, pour contrôler le pétrole et accessoirement pour instaurer la démocratie, a abouti à une sanglante impasse. Et depuis 2001, l’Iran, une théocratie appliquant la charia jusqu’à la lapidation, s’est renforcé en entrant dans le cercle des puissances nucléaires. Quant aux groupes terroristes islamistes, ils ont essaimé d’Indonésie en Afrique…
Sur un plan purement sécuritaire, les Américains et les Européens ont sans doute tiré les leçons qu’il fallait – malgré quelques failles – des attentats de New York, de Londres et de Madrid. Mais sur le plan politique ?
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