Les Etats-Unis font les gendarmes en Corée… et gagnent un accord commercial
Après le bombardement de l’île sud Coréenne de Yeonpyeong, les Etats-Unis sont intervenus, maniant à merveille la dissuasion pour contenir la situation militaire, et la persuasion, raflant au passage un accord commercial capital.
La politique étrangére américaine utilise subtilement et efficacement la persuasion et la dissuasion. PCette politique est pratiquée depuis 1953, lors de la fin de la Guerre de Corée et le Stalemate au 38ème parallèle.
Depuis les États-Unis maintiennent la 7ème flotte dans le port de Yokosuka au Japon. Cette flotte dont le U.S.S. George Washington est le navire amiral opère régulièrement avec 60 à 70 navires, 2 à 300 avions et 40.000 hommes. En dehors de cette force de frappe colossale les Américains ont 28.000 hommes en territoire Sud Coréen.
Il est indéniable que cette présence militaire a été le bras de la dissuasion qui a fait que depuis 57 ans la Corée du nord menace, fait du ” ” à souhait mais ne bouge pas et se garde bien d’attaquer le Sud. Le barrage d’artillerie lancé par la Corée du Nord sur l’île Sud Coréenne de Yeonpyeong, lequel a fait peur au monde entier, s’en est tenu là.
Obama, qui est aussi Commandant en Chef des armées américaines, a immédiatement envoyé le groupe aéronaval George Washington dans la mer du Japon. On jouait la dissuasion à un plus haut niveau par l’intermédiaire de jeux de stratégie.
Le résultat fut éloquent. La Corée du Nord fit des menaces comme toujours mais se garda bien d’attaquer de nouveau l’île de Yeonpyeong. Le bras de la dissuasion a montré son efficacité. Mais la persuasion n’a pas tardé à voir le jour.
Cet accord très favorable aux américains leur permettrait d’augmenter leurs exportations vers la Corée du Sud
Les Etats-Unis recherchaient un accord commercial avec la Corée du Sud, moyennant quoi les deux pays élimineraient réciproquement les droits de douane sur leurs produits. Cet accord très favorable aux américains leur permettrait d’augmenter leurs exportations vers la Corée du Sud à un moment où Obama a besoin de combattre le chômage.
Aujourd’hui l’accord a été signé. Coïncidence ? Non. La persuasion a joué. La Corée du Sud a vite compris que le bras de la dissuasion américain leur était vital. De la dissuasion à la persuasion il n’y eut qu’un pas. Victoire américaine sans faire décoller un seul avion.
Cet exemple est symptomatique de la puissance américaine et de sa politique d’utiliser son bras militaire pour dissuader ou pour frapper si nécéssaire. Le simple pouvoir de dissuasion a gagné un bataille diplomatique avec la Corée du Nord et la Chine et une bataille commerciale avec la Corée du Sud. Machiavel qui pronait que l’important était de détenir le pouvoir de frapper mais de ne frapper que rarement n’aurait fait mieux.
Ceux, et ils sont nombreux, qui se complaisent à parler du déclin de l’Amérique devraient tirer une leçon de ces événements. L’Amérique a adopté la devise de Von Klausewitz selon laquelle “la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens”. Klausewitz aurait d’ailleurs pu ajouter “la capacité et la disposition non voilée à être prêt à faire la guerre” est une arme redoutable.
Or apparemment seule l’Amérique a adopté cette politique, ce qui lui donne un avantage sur les autres pays. Les européens ne veulent plus entendre parler de faire la guerre et les chinois n’y trouvent aucun avantage. Le bras de la dissuasion et de la persuasion reste donc un atout américain de taille.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.