Quelquechose d’incompréhensible est en train de se produire à Washington: les républicains qui ont largement écrasé les démocrates lors des élections du 2 novembre affichent leurs intentions incroyables. Ils veulent tenir leurs promesses !
Je me mets à la place des français. Des nouveaux élus de droite qui ne songent pas dès leur arrivée en poste à se rallier aux idées de gauche…c’est effectivement choquant. Après avoir fait campagne sur le thème de la réduction des dépenses publiques, les républicains, notamment ceux qui se disent du Tea Party, veulent réduire les dépenses publiques. Aux armes citoyens !
Il y a deux mois l’intelligensia nous expliquait que ces nouveaux venus du Tea Party étaient des hystériques dangeureux et mal informés. L’intelligensia frise la crise de nerf aujourd’hui: les hystériques mal informés veulent profiter du fait qu’ils ont élus par le peuple (quelle mauvaise foi) pour couper dans les dépenses sacro-saintes comme…les subventions aux États en matière de transport par exemple.
Pire, les fous furieux patriotes se sont mis dans l’idée d’exiger ces baisses de dépenses, faute de quoi ils voteront contre le relèvement du plafond de la dette publique. Selon le Trésor américain, dans huit semaines il faudra pourtant voter ce relèvement. Sinon, l’oncle Sam ne pourra plus payer ses factures, notamment payer les intérêts de sa dette et envoyer des chéques mensuels de pension de retraite à des millions d’américains…
Comment oser prendre l’Amérique en otage et user de la menace de laisser tomber l’Amérique en défaut de paiement ?
1) Mal informés ? Oui
Beaucoup d’élus du Tea Party sont effectivement mal informés. Croire que couper l’aide au développement et éliminer le gaspillage, va permettre de réduire l’endettement calamiteux de l’Amérique, est naïf. Pour réduire le déficit de manière durable et crédible il faudra réformer les programmes sociaux (Medicare pour la santé et Social Security pour les retraites). Il faudra aussi réduire les dépenses militaires. Il faudra également supprimer des allègements fiscaux et augmenter certaines taxes. Les conservateurs auront-ils ce courage ?
2) Dangeureux ? ils ne sont pas les seuls
Voilà trente ans que le Congrès et la Maison blanche s’inventent de bonnes raisons de relever régulièrement le plafond de la dette. Il faut que cette addiction cesse. Pourquoi ne pas profiter de l’occasion d’un vote prévisible d’ici huit semaines, pour motiver le Congrès à faire enfin son métier ? : choisir.
Choisir entre les dépenses nécessaires et les dépenses dont l’Oncle Sam doit se passer parcequ’il est déjà sur-endetté.
Tim Geithner, le Secrétaire au Trésor, a raison de dire qu’il serait irresponsable de laisser l’Amérique tomber en défaut fin mars. Les conséquences sur les marchés financiers seraient catastrophiques.
Mais peut-on encore faire comme si de rien n’était ? Peut-on encore repousser à plus tard le vote de vraies économies ? Faut-il attendre que le dollar s’effondre et que les taux exigés par les investisseurs s’envolent, pour que Washington se comporte de manière fiscalement responsable ? Il serait tout aussi dangeureux de faire comme d’habitude et de laisser le plafond de la dette grimper sans condition.
En 1995, des républicains jugés aussi peu fréquentables par l’intelligensia que les Tea Party d’aujourd’hui, ont déjà tenté le coup. Ils ont paralysé le gouvernement fédéral pendant plusieurs jours en novembre, puis fin décembre. Le défaut de paiement a été évité mais de peu. Le président Clinton a été obligé de suspendre presque toute la fonction publique fédérale parcequ’il refusait les coupes budgétaires exigées par des républicains remontés comme des pendules.
Finalement, Clinton a gagné, aidé par la presse anti-républicaine de l’époque qui a présenté Gingrich comme un malade mental près à ruiner l’Amérique pour satisfaire son idéologie libérale. Les républicains sont passés ensuite pour des mauviettes.
Que se passerait-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui il y a Fox News et les animateurs conservateurs qui dominent la radio. Il y a aussi le Tea Party, ses blogs et internet. Il y a surtout une énorme colère et une grande angoisse de toute une Amérique conservatrice devant l’explosion de la dette et les promesses peu convaincantes de Barack Obama de remédier au problème.
Il y a enfin un plafond de dette de 14 300 milliards de dollars…plus élevé en proportion du PIB qu’en 1995 et une vraie peur des marchés devant le risque de perte par l’Amérique de sa note AAA.
À l’inverse, Barack Obama reste un président apprécié à titre personnel. Les républicains, même leurs leaders légitimés par leur éclatante victoire de novembre, ne sont pas médiatiques et reste peu sympathiques, sauf aux yeux de la frange importante d’américains en colère.
Pour éviter de jouer avec le plafond de la dette, pour éviter de crédibiliser l’option même d’un défaut de l’Amérique, il est urgent que Barack Obama calme la colère d’américains sincères qui ne comprennent pas pourquoi leurs élus organisent depuis plus d’une génération le hold up de leurs petits enfants.
Comment calmer cette colère ? Je suggère d’une part l’abandon par le Président de sa réthorique pro-syndicale et anti-business; il pourrait aussi annoncer en février un projet de budget qui comprenne des réductions crédibles de dépenses; d’autre part il serait bien inspiré de rappeller à ses concitoyens que l’économie américaine va mieux et que la croissance va finir par relancer l’emploi.
The write seems somewhat uninformed, and succumbing to liberal propaganda that everything is the Reubs fault. Not so. Support for not raising the debt ceiling is widespread, with two-thirds of the American people supporting it. People on the left as well as those on the right.
It’s a myth that putting the US on a sound financial footing would be catastrophic. Just propaganda from the banksters. On the contrary, it would be very good for the global economy, which after a period of chaos would boom.