Obama Bets on Gadhafi

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On regrette presque W. Au moment où Barack Obama traîne les pieds pour aider les opposants au dictateur de Tripoli, on se surprend à avoir de la nostalgie pour cette époque, qui semble si lointaine, où George W. Bush envahissait non pas un, mais deux pays, histoire d’y remettre un peu d’ordre, croyait-il.

Barack Obama, lui, se tâte depuis dix jours. Mais c’est parce qu’il a une bonne raison.

Explication.

Les raisons de la lenteur de Barack Obama et de son administration à se bouger tient à une raison très simple : 44th fait le pari que Kadhafi finira par triompher.

James Clapper, l’homme qui chapeaute les 16 agences de renseignement, l’a affirmé jeudi devant une commission du Congrès : “Au bout du compte, ce régime l’emportera”. Clapper, qui a servi pendant 32 ans dans l’U.S. Air Force, parie sur la victoire de Khadafi à cause de son armement supérieur.

Barack Obama et sa secrétaire d’État, Hillary Clinton, se sont donc ralliés à ce point de vue. Si le sommet de l’État américain est persuadé que la défaite des opposants est inéluctable, les États-Unis ne vont pas se précipiter pour intervenir ou bien pour faciliter une résolution qui permettrait aux forces de l’OTAN d’intervenir. Les Américains n’ont même pas brouillé les communications sur le territoire de la Libye, ce qui serait/aurait été une manière non violente d’aider les forces rebelles, c’est dire les intentions de la Maison-Blanche…

Devant une sous-commission du Congrès, Hillary Clinton a démontré le peu d’efficacité des zones qu’il est interdit de survoler. La no fly zone au dessus de l’Iraq n’a pas empêché Saddam Hussein de faire liquider certains dissidents, et 64 jours de pilonnage de la Serbie n’ont servi à rien tant que les forces de l’OTAN n’ont pas pris possession du terrain. C’est dire si toute l’administration Obama est prudente. Surtout que les Américains sont plus préoccupés par les coupes budgétaires que par les événements à Tripoli ou Benghazi. Et l’Amérique est lasse des guerres qui semblent ne jamais en finir.

Les opposants à Kadhafi ont intérêt à s’armer de patience et de beaucoup de courage.

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