Désolé, mais l’Amérique a touché le fond aujourd’hui. Le fond du tonneau, après près de deux ans de théories du complot rancies, et deux mois de campagne de l’histrion Donald Trump, acharné à clamer que Barack Obama n’est pas né aux Etats-Unis et ne peut donc occuper le bureau ovale, le Président a du demander à ses avocats d’obtenir de l’Etat d’Hawaii une copie de l’original de son acte de naissance pour l’afficher sur l’internet ;
Visiblement fatigué, amer, incrédule, même, Obama a prononcé un bref communiqué à la tribune de la salle de presse de la Maison Blanche pour rappeler l’évidence : Ses deux semaines de bataille contre le projet de budget délirant des Républicains de la Chambre des Représentants avaient tout simplement été occultées par la sinistre polémique sur sa nationalité. Il devait agir. Paraître s’abaisser au niveau des fameux « Birthers », cette mouvance d’extrême droite issue des milices américaines qui nie sa légitimité, plutôt que de laisser cette absurdité accaparer ou contaminer l’opinion . Seuls 38% des Républicains, aujourd’hui, sont convaincus que le Président est bien né dans leur pays.
Les relents xénophobes, racistes, de cette pantalonnade évoquent un putch ritualisé, une dé légitimation jouissive par une frange de la population qui ne peut s’identifier à un homme noir, à un intellectuel urbain au faîte du pouvoir. Cette insurrection là fait froid dans le dos.
Les médias ont été pitoyables, rebâtissant leur taux d’écoute, avec des airs outrés, sur les élucubrations de plus en plus cyniques du Donald. Avant de réaliser le piège dans lequel ils étaient tombés. Tout au fond.
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