Il a fallu deux heures à Barack Obama pour mettre au point son allocution télévisée annonçant la mort d’Oussama Ben Laden. Et depuis deux heures déjà, la nouvelle circulait dans les rédactions et sur les réseaux sociaux. Twitter enregistrait, dans les minutes qui menaient à l’annonce de 44th, plus de 4.000 messages à la seconde concernant le leader d’Al Qaeda.
Tout a commencé avec un message Twitter envoyé à 21 heures 45 aux reporters accrédités auprès du président, par Dan Pfeiffer, le directeur de la communication de la Maison Blanche: POTUS parlera à la nation ce soir à 22 heures 30.
Aussitôt, tous le buzz a commencé. Les grands networks n’avaient pas été briefés avant l’intervention de POTUS. C’est à 22 heures 25 que Keith Urbahn, l’ancien directeur de cabinet de Donald Rumsfeld, le Secrétaire à la Défense de George Bush, a envoyé un message Twitter. “Une personne crédible m’a dit que l’on avait tué Oussama Ben Laden.”Aussitôt, la nouvelle a gagné en crédibilité. Aussitôt, les organes de presse, networks et quotidiens, ont commencé à avoir confirmation de l’information par des sources anonymes bien informées. Mais toujours pas de discours de Barack Obama, en train de peaufiner son annonce. Finalement, à 23 heures 35, heure de Washington, l’annonce de la mort de l’ennemi public numéro 1 de l’Amérique.
Quelles seront les implications pour la campagne présidentielle de 2012 ?
“Enorme”, a confirmé Mark McKinnon, un consultant Républicain. D’abord parce qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, qui change des nouvelles sur le chômage ou le prix de l’essence, pas particulièrement exaltantes. Ensuite, parce que l’élimination d”Oussama Ben Laden renforce l’image de Commandant en chef de Potus, alors qu’il était souvent critiqué par ses opposants pour son manque d’esprit de décision dans la conduite de la politique extérieure américaine. Ce sont des éléments considérables au moment où va s’engager la campagne présidentielle. La nouvelle remet les choses en perspective. Difficile de remettre ça avec le lieu de naissance d’Obama ou ses diplômes, au risque de paraître mesquin, ce qui n’est pas une qualité appréciée des électeurs, quel que soit leur bord politique.
Avant le 11 septembre, 51% des Américains étaient satisfaits de George W. Bush. Après 9/11, le chiffre est monté à 86% et le bon score a tenu pendant 16 mois (janvier 2003).
Mais les victoires à l’extérieur des Etats-Unis ne sont pas toujours un gage de succès au moment de l’élection. Les sondages étaient au maximum pour Bush père, après la guerre du Golfe, mais un an plus tard, il était battu par Bill Clinton.
Parce qu’au bout du compte, les Américains votent toujours avec leur portefeuille. C’est le prix de l’essence qui fera ré-élire ou battre Barack Obama. Les victoires militaires, dans 17 mois, compteront moins que le pouvoir d’achat.
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