DSK, le “womanizer glouton”
L’affaire DSK rapprochera-t-elle Français et Américains, c’est-à-dire les débauchés qui jusqu’à présent ne se formalisaient pas beaucoup des coucheries de leurs dirigeants, et les ultra puritains pour qui une petite tromperie conjugale peut suffire à disqualifier un homme politique ? Ce serait une belle occasion : déjà Dominique Strauss-Kahn a réussi un bel exploit en 2008: convaincre les Américains que sa liaison extraconjugale avec une subordonnée ne l’empêcherait pas d’être un excellent manager du Fonds. En retour, brandissant cette nouvelle « affaire du Sofitel », les Américains semblent attendre maintenant que les Français inspectent un peu mieux les draps de leurs hommes politiques, notamment quand ils sont destinés à l’exportation.
Les hommes politiques français ont eu du mal à « feindre la surprise » en apprenant la nouvelle mésaventure de DSK, s’amuse Philip Gourevitch, dans un billet assez bien senti, sur un des blogs du New Yorker. « DSK avait depuis longtemps la réputation d’être un séducteur glouton et il consommait sans se cacher et sans vergogne à Paris », rappelle ce bloggeur. « S’il avait commis en France ce qu’il est accusé d’avoir fait à New York, il est probable que cela n’aurait pas fait tout ce bruit ni la une des médias dans le monde entier » poursuit Philip Gourevitch. Qui ressort bien sûr Polanski, notre précédente grande affaire franco-américaine de libido : « Après tout, c’est le pays (la France, ndlr) qui a accueilli Roman Polanski quand il s’est enfui après avoir plaidé coupable de viol d’une enfant en Californie, et c’est de Paris que la campagne pour défendre sa fuite a été menée avec le plus de vigueur l’an dernier ».
Sur le même thème exactement, un bloggeur du Wall Street Journal, frappe le fer : « Les médias français ont souvent été accusés d’ignorer délibérément la vie privée de l’élite du pays ». « Quels que soient les faits, au moins la presse et les électeurs français n’auront plus la possibilité de fermer les yeux » conclut cet autre bloggeur. Vraiment ? Une première réponse est à chercher dans les 10 pages que Libération consacre ce matin à notre “gluttonous womanizer”.
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