Hillary Clinton to Juppé: “We’ll Wait and See”

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Posted on June 7, 2011.

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L’idée française de relancer les négociations de paix au Proche-Orient par une conférence à Paris a reçu un accueil poli mais froid ce lundi à Washington. Alain Juppé a eu beau répéter que « le statu quo n’est pas tenable » et souligner que sa proposition est une « décalcomanie » du récent discours d’Obama, les Américains préfèrent encore visiblement leur propre script plutôt que la décalque française. 

« Nous sommes encore dans la position d’attendre et voir, a expliqué Hillary Clinton à l’issue de sa rencontre avec son homologue français, car nous n’avons pas encore la moindre assurance d’aucune des parties qu’elles retourneraient aux négociations ». A sa sortie du State Department, Alain Juppé n’estimait plus qu’à « 1 sur 10 » les chances de pouvoir réunir cette conférence à Paris d’ici fin juillet, comme il l’espérait en venant à Washington, après ses étapes à Jérusalem et Ramallah. « Mais même cela(le 1 sur 10, ndlr), il faut le prendre, il faut le saisir » a assuré le ministre français, qui doit encore plaider sa cause ce mardi devant des représentants de la communauté juive américaine à New York. Rien n’est encore cuit, veulent croire les diplomates français. A ce jour, seul le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lui a dit oui, sous réserves. Benyamin Netanyahu a dit « réserver » sa réponse et vouloir consulter ses « amis américains ». Le fait que ceux-ci déclarent être en position de “Wait and See” ne mettra en tous cas pas beaucoup de pression sur les Israéliens pour qu’ils saisissent cette nouvelle main tendue.

 « Les Américains sont furieux qu’on essaie de les déposséder du processus de paix »explique un diplomate européen. Forcé à plus de tact, de par ses fonctions, Alain Juppé nuance: « Ils n’ont pas envie de s’engager dans un truc qui pourrait ne pas réussir ». Auprès de Clinton, comme de Netanyahu la semaine dernière, le ministre français a aussi tenté l’humour : «J’ai dit qu’il n’y a aucun risque : si cela marche on dira que c’est un succès d’Obama. Et si c’est un échec, on dira que c’est l’échec de la France ». Pour l’instant, et sous réserve de sursaut israélien, on est plutôt dans la deuxième variante.

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