Le résultat de la primaire de Floride sera instructif. Mitt Romney aura-t-il réussi à sortir vivant politiquement du rouleau compresseur appelé Newt Gingrich qui lui roule dessus 24/7 depuis plusieurs semaines ? Après les derniers débats, il a repris du poil de la bête. Pour commencer, le candidat Mormon a fait entrer dans son équipe de campagne un nouveau conseiller pour l’endurcir au corps à corps que sont devenus les débats Républicains qui n’en finissent pas. Mais, même si le GOP donnera un semblant d’unité derrière son candidat après la convention Républicaine, dans quel état Romney arrivera-t-il dans la dernière ligne droite de la présidentielle face à Barack Obama, à partir de septembre prochain? C’est une question qui passionne les stratèges de la Maison Blanche.
Depuis le début des primaires, l’équipe d’Obama s’est préparée à affronter, en novembre prochain, Mitt Romney. Ce que la Maison Blanche n’avait pas prévu, c’est que l’ex-gouverneur du Massachusetts, qui, déjà, a du mal à soulever l’enthousiasme, va arriver passablement affaibli par les coups auto-infligés (la feuille d’impôts, les investissements avec Goldman Sachs, Bain Capital) et les coups violents portés depuis des semaines par Newt Gingrich, d’autant que ce dimanche, l’ex Speaker de la Chambre des Représentants a affirmé rester dans la course à la nomination jusqu’au bout. Romney va terminer en lambeaux.
Dès le départ, l’équipe de Barack Obama, qui avait passé au microscope électronique la carrière de Romney, savait qu’il avait des faiblesses structurelles majeures, bien que Romney ait voulu opposer son expérience des affaires avec le passé de professeur de Barack Obama pour remettre le pays sur les rails économiques. Mais les coups ont été infligés par Romney lui-même lorsqu’il refuse de rendre public sa déclaration de revenus, lorsque l’on découvre l’étendu de sa fortune, un compte bancaire en Suisse (!), même s’il est désormais fermé, des investissements dans les îles Cayman, pas exactement des parangons de morale. Tout ceci dans un pays secoué depuis trois ans par la vague populiste et un taux de chômage autour de 9%.
Le spectacle lamentable des Républicains est du pain béni pour l’équipe Obama. L’élection va se jouer sur les indépendants, ces électeurs qui ne sont ni avec les Démocrates, ni avec les Républicains. Or, plus les Républicains se droitisent pour séduire la base Républicaine, plus les indépendants basculent dans le camp Obama. Selon un sondage Washington Post-ABC News, deux fois plus d’indépendants ont une opinion négative de Romney qu’une image positive, tandis que 55% ont une image positive d’Obama, son niveau le plus haut depuis avril 2011.
La Maison Blanche reste néanmoins, malgré ces bonnes nouvelles du spectacle Républicain qui entraine le parti complètement en dehors du “mainstream” des idées des Américains, fixée sur les 270 voix du collège électoral qu’il faudra décrocher en novembre 2012. Il reste encore du chemin à faire, mais Romney, Gingrich, Rick Santorum et Ron Paul (!) donnent un sérieux coup de main à 44th.
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