Dans l’environnement très mondialisé des sports professionnels aux Etats-Unis, le football fait figure de bastion d’une certain “américanité” mais un Allemand, un Jamaïcain et un Roumain, entre autres, vont donner une touche internationale au Superbowl.
La 16e édition de la grand-messe annuelle de ce sport très peu pratiqué en dehors des Etats-Unis et du Canada va opposer les Patriotes de La Nouvelle-Angleterre aux Giants de New York, dimanche (23h30 GMT) à Indianapolis (centre).
Alors que la NBA ne compte plus les arrivées de basketteurs étrangers depuis les années 90, que les hockeyeurs américains sont une minorité en LNH et que les joueurs de base-ball d’Amérique centrale, du Sud et des Caraïbes inondent la MLB depuis longtemps, le “football” reste profondément américain.
Au point que dans ce pays, le sport que le reste du monde appelle football s’appelle “soccer”. Et peu importe que le “football”, comme son nom ne l’indique pas, se joue avec les mains, à l’exception de quelques coups de pied.
En 2009, il n’y avait que seize joueurs considérés comme étrangers en NFL: dix Canadiens, trois Australiens, deux Britanniques et un Allemand.
Mais ce sport spectaculaire, qui est de loin le préféré des Américains, jouit quand même d’une petite notoriété en dehors des Etats-Unis, surtout au Canada et au Mexique, et plusieurs millions de téléspectateurs regarderont le “big game” à travers le monde en plus de 110 millions d’Américains.
Parmi eux, se trouveront sûrement les familles du défenseur jamaïcain de La Nouvelle-Angleterre Patrick Chung, du punter (spécialiste des coups de pied de dégagement) roumain des +Pats+ Zoltan Mesko et de son équipier allemand Sebastian Vollmer, un bloqueur (chargé de la protection du quaterback).
“Je suis sûr qu’ils vont regarder (le Superbowl) et qu’ils vont penser la même chose que moi: c’est de la folie”, assure Chung, qui a vu le jour à Kingston d’un père à moitié chinois, ce qui en fait un cas à part en NFL.
Mesko est né à Timisoara, près de la frontière hongroise, dans la Roumanie communiste de Ceaucescu et y a vécu jusqu’à ce que son père gagne un visa de travail pour les Etats-Unis par tirage au sort quand il avait 11 ans.
Cet ancien joueur de “soccer” est devenu punter par accident, au sens propre, après avoir cassé un projecteur au plafond de la salle de gym en tapant dans un ballon… L’équipe de son école l’intégra immédiatement !
A 25 ans, ce fils d’ingénieur est le joueur NFL le plus connu en Roumanie. “Pas possible que je sois plus connu que Tom Brady”, s’offusque-t-il pourtant en lâchant le nom de l’immense vedette des Patriotes, un quaterback trois fois vainqueur du Superbowl et marié au top model brésilien Gisele Bundchen.
Vollmer est lui aussi né en Europe. Même s’il n’a pas la stature de son compatriote Dirk Nowitzki, sacré champion avec Dallas la saison passée et l’un des meilleurs joueurs européens de l’histoire de la NBA, ce gaillard de 2,03 m et 143 kilos espère que sa présence au Superbowl va inciter d’autres jeunes Allemands à suivre son étonnant chemin.
Ancien nageur, il a bifurqué vers le football américain à 14 ans à Düsseldorf. “Je regardais le Superbowl en direct au milieu de la nuit quand j’étais jeune, se rappelle-t-il. J’ai appris ce sport dans un livre et je me suis ensuite lancé sur un terrain. Il n’y a rien de honteux.”
Recruté par l’Université de Houston, alors qu’il ne parlait pas anglais, après une tournée avec une sélection des meilleurs jeunes européens en 2004, le voilà sept ans plus tard sur la plus grande scène du monde.
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