En vantant les valeurs des unités d’élite de l’armée, le président Obama a fait un clin d’oeil en direction de l’électorat conservateur.
La spectaculaire attaque commando américaine en Somalie, dans la nuit du 24 au 25 janvier, a permis de libérer une Américaine et un Danois enlevés en octobre dernier dans la ville de Galkayo, à plus de 500 km de la capitale, Mogadiscio. Une vingtaine de Navy Seals – ceux-là mêmes qui avaient abattu Ben Laden en mai 2011 – ont tué les neuf preneurs d’otages. L’assaut a été monté depuis le camp Lemonnier, à Djibouti. En visite sur place le mois dernier, le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, avait placé cette base (3 500 hommes) au centre du nouveau dispositif de lutte contre le terrorisme. Il prévoit des interventions plus courtes et plus réactives et rompt avec la doctrine selon laquelle l’armée américaine doit pouvoir se déployer sur deux terrains à la fois. L’administration Obama espère ainsi économiser 487 milliards de dollars (371 milliards d’euros) en dix ans.
Mais en cette année électorale, le président n’en a pas moins courtisé les militaires lors de son discours sur l’état de l’Union, le 24 janvier, devant le Congrès. Rendant un hommage appuyé aux troupes de retour d’Irak – l’occasion de souligner qu’il a tenu sa promesse de retrait -, Obama a cité en exemple les valeurs militaires (« courage, générosité et esprit d’équipe »). Et, rassembleur, il a évoqué, en fin de discours, le fanion que lui ont remis les Navy Seals en souvenir de l’opération Ben Laden : « Dessus, il y a le nom de chacun. Les uns sont démocrates. Les autres, républicains. Mais ça ne compte pas. Tout comme ce jour dans la Situation Room. J’étais assis aux côtés de Bob Gates [alors le secrétaire à la Défense d’Obama, après avoir été celui de George W. Bush, NDLR] et de Hillary Clinton. »
Dégradé
Signe peut-être de la sacralité de l’armée aux États-Unis, la justice militaire a rendu un verdict plus que clément dans le procès du massacre de Haditha, le 24 janvier. En 2005, après un attentat qui avait coûté la vie à un GI dans cette ville du centre de l’Irak, le sergent-chef Frank Wuterich avait ordonné à ses hommes de « tirer d’abord et poser des questions ensuite ». Les soldats avaient tué 24 civils, mais toutes les charges contre les membres de l’unité ont été abandonnées. Seul le chef d’accusation de « manquement au devoir » a été retenu contre Wuterich. Au terme d’une transaction, il a été condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis, dégradé au rang de simple soldat, avec réduction de salaire. Pas cher payé.
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