Benjamin Netanyahu Is Revving Up the Bombers

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Les dirigeants israéliens envisagent publiquement une attaque sur les sites nucléaires iraniens tandis que Téhéran dénonce l’allégeance des pays du Golfe à Washington, qui se dit prêt à riposter si l’Iran ferme le détroit d’Ormuz.

Le pire est à craindre d’ici le printemps prochain si Israël met à exécution sa décision de bombarder les sites nucléaires iraniens. Persuadés, sans en fournir la moindre preuve, que l’Iran disposera de l’arme nucléaire d’ici un an, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense, Ehud Barak, évoquent désormais publiquement une action militaire contre Téhéran. Israël s’y prépare depuis déjà quelques années : des manœuvres aériennes ont déjà été organisées en Méditerranée, tandis que des militaires américains sont déjà à pied d’œuvre pour la mise en place d’un système de défense antimissiles afin de protéger le territoire israélien d’une riposte iranienne. De ce fait, les attentats de lundi contre les ambassades israéliennes en Inde et en Géorgie, condamnés par les États-Unis et l’Union européenne, n’ont fait qu’ajouter à la stratégie de la tension savamment orchestrée depuis quelques années déjà par les dirigeants israéliens, et ce, dès lors qu’ils veulent détourner l’attention de l’opinion internationale sur la poursuite de leur politique de colonisation des territoires palestiniens occupés. Une guerre de plus, comme l’a montré l’expérience des guerres du Liban en 2006 et de Gaza en 2008-2009, reléguerait le règlement du dossier palestinien vers un avenir incertain.

Une sévère mise en garde aux pétromonarchies

Le moment choisi par Israël pour faire menacer l’Iran n’est pas le fait du hasard. L’embargo sur le pétrole décidé par les États-Unis et l’Union européenne, sur fond d’un renforcement de sanctions financières, qui s’est traduit par une baisse du rial, la monnaie nationale iranienne, et une flambée des prix, a fait monter la tension de plusieurs crans dans la région. Les Iraniens, qui menacent de fermer le détroit d’Ormuz par où transite près de 40 % de la production pétrolière mondiale, ont lancé avant-hier une sévère mise en garde aux pétromonarchies du Golfe. « Nous conseillons à certains pays de la région qui ont soutenu le dictateur irakien Saddam Hussein et soutiennent maintenant les complots américains contre l’Iran de changer de politique. ( …) La nation ne leur accordera pas un nouveau pardon, et si les complots contre l’Iran se matérialisent, cela aura des conséquences sur la région », a averti Ali Larijani, le président du Parlement iranien, personnalité influente du camp conservateur iranien. Le Qatar, qui partage l’exploitation en commun d’un gisement de gaz offshore avec l’Iran, a le plus à perdre. Mais aussi les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Koweit, tous situés à moins de 50 km des côtes iraniennes et, donc, à portée de canons des Pasdarans, les gardiens de la révolution. Un avertissement pris au sérieux par le commandement américain. La marine de guerre US, qui croise au large de l’Iran, est en état d’alerte. Le vice-amiral Mark Fox, commandant de la 5e Flotte, a déclaré hier au siège de la base américaine de Manama au Bahreïn que la marine US a « planifié un large éventail d’options possibles et que ces données seraient remises au président Obama » et qu’elle est « aujourd’hui prête » à faire face à toute « action hostile » de Téhéran.

Quoi qu’il en soit, c’est dans ce contexte de bruit de bottes que la monarchie de Bahreïn s’apprête à vivre des jours difficiles : un an après le déclenchement d’un mouvement populaire, essentiellement chiite, écrasé par les chars saoudiens, la contestation contre le régime monarchique a repris. Hier, à Manama, la police antiémeute a brutalement dispersé une manifestation de plusieurs milliers de personnes qui scandaient «À bas Hamad», le roi de 
Bahreïn.

Déploiement policier a téhéran

Sans rapport avec la tension régnant dans la région, l’opposition a appelé à des manifestations contre le pouvoir d’Ahmadinejad dans le centre de Téhéran, manifestations que le gouverneur de Téhéran, Morteza Tamaddon, avait qualifiées la semaine dernière de « geste de propagande de l’opposition contre-révolutionnaire ». Et ce à l’occasion du premier anniversaire de la mise en résidence surveillée des deux figures de proue du mouvement réformateur, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi. Le 14 février 2011, une manifestation de l’opposition avait réuni des milliers de personnes protestant contre la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009. Et à cette occasion, 
les deux leaders de l’opposition, qui avaient appelé à cette manifestation en soutien aux révoltes dans le monde arabe, avaient été interpellés. Hier, en tout cas, d’importantes forces de police ont été déployées dans 
le centre de la capitale. La presse étrangère 
a été interdite de couvrir la manifestation.

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