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Posted on March 19, 2012.
Les États-Unis sont relégués à la seconde place »
Par Béatrice De Rochebouet Publié le 18/03/2012
C’est un tournant historique montrant que la Chine a effectué une progression fulgurante de 70 % en quatre ans», observe l’économiste Clare McAndrew.
INTERVIEW – L’économiste Clare McAndrew explique comment la Chine est devenue la première place de marché au monde.
L’économiste Clare McAndrew a sorti, pour le jubilé de la Tefaf (The European Fine Art Fair), un rapport sur l’évolution du commerce de l’art ces vingt-cinq dernières années. Chiffres nouveaux à l’appui elle explique ce que le site Artprice avait déjà annoncé voici quelques mois: la Chine est devenue la première place de marché au monde.
Le FIGARO.- Comment a été établi ce rapport?
Clare McANDREW.- Commandé par la fondation organisant la Tefaf, ce rapport m’a pris sept années d’étude, après une soixantaine d’interviews avec des spécialistes du marché, des collectionneurs et des journalistes du monde entier. Il a été établi grâce aux chiffres de 365 maisons de ventes internationales et, fait à tout à fait nouveau, ceux de 40.000 galeries.
Que révèle-t-il de nouveau?
C’est un tournant historique montrant que la Chine a effectué une progression fulgurante de 70% en quatre ans, passant de 23% à 30%, et reléguant ainsi les États-Unis à la seconde place. Le Royaume-Uni, qui a lui-même été dépassé par la Chine en 2010, garde sa place de troisième, avec une part de marché de 22%, tandis que la France reste quatrième, loin derrière, avec 6 % seulement. L’essor de la Chine, associé à une augmentation générale des ventes d’art, notamment dans le domaine de l’art moderne et contemporain qui compte pour 70% du marché, a entraîné un renforcement du marché mondial de l’art et des antiquités. En 2011, les ventes se sont développées à raison de 7%, pour atteindre 46,1 milliards d’euros. Soit une hausse de 63% depuis la crise de 2009. Même si le sommet prérécession de 2007 de 48,1 milliards d’euros n’a pas été égalé, le marché s’est formidablement rétabli ces deux dernières années.
Comment expliquez-vous la prédominance du marché chinois?
Elle s’explique par l’enrichissement individuel, une offre intérieure vigoureuse et une dynamique d’investissement des acheteurs chinois, malgré la récession mondiale. Les difficultés grandissantes concernant les marchés financiers et immobiliers en Chine ont poussé les consommateurs chinois à se tourner vers l’art en tant qu’investissement de substitution. Mais le marché de l’art chinois devra faire face à une situation de surchauffe qui nécessite, à long terme, une croissance plus stable.
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