Pour le linguiste Claude Hagège, la domination de l’anglais, favorisant la disparition des langues nationales, est une menace pour le patrimoine de l’humanité. Sa thèse a suscité un vif débat sur L’Express.
Le linguiste Claude Hagège critique l’utilisation trop importante de l’anglais dans notre société française. Ses arguments?
1) La langue anglaise représente un système de pensée unique, prônant la richesse et le consumérisme. 2) Elle est imprécise et laisse place à des incompréhensions. 3) En s’imposant en langue universelle, elle détruit la diversité culturelle. 4) Elle devient un poison pour les français qui l’utilisent à outrance, notamment dans les médias. 5) Elle limite les possibilités d’échanges commerciaux plus qu’elle ne les favorise. 6) Elle est handicapante pour le système éducatif, qui ne propose qu’une langue à l’école primaire, ou privilégie les voyages d’études en Angleterre ou aux Etats-Unis.
Dans cette déclaration de guerre contre l’anglais, un grand nombre d’internautes ont répondu présents: JeanJacques se dit “consterné par la maltraitance de la langue française” notamment à la télévision et à la radio qui utilisent -à tort- le “franglais” pour attirer le grand public. Une médiatisation également critiquée par GrandPapa, sceptique face aux noms d’émissions supposées françaises telles que Secret Story ou 50 min Inside. Pour Barlabar, l’anglais approximatif des Français fait du tort aux anglo-saxons eux-mêmes et, il insiste sur le fait que notre langue d’origine est représentative de notre façon de penser. Sirius67 pose l’anglais comme le reflet de l’hégémonie libérale, “sans saveur ni consistance”. Concernant l’apprentissage de l’anglais à l’école, Krokodilo et FriscoD défendent le choix de plusieurs langues. Krokodilo va même jusqu’à revendiquer l’espéranto comme moyen de lutte, révolutionnaire, contre le monopole de l’anglais ou de toute autre langue.
“On peut parler anglais sans vendre son âme!”
Si le combat de Claude Hagège rassemble, il divise aussi: cocolamontagne -bien que très respectueuse des gens de lettres- regrette que leur engagement se fasse sous la menace imaginaire d’une “épée de Damoclès made in Britain”, regrettant la disparition des patois qui “font aussi partie de la vie”. Courriel estime que la ratification de la charte des langues régionales et minoritaires est une mesure anti-républicaine, qui désunie les concitoyens. Shadoko, quant à lui trouve la vision de l’écrivain trop extrême, antiaméricaine et anticapitaliste. Il rebondit: “Comment les Etats-Unis pourraient vouloir imposer leur langue de force au monde entier alors qu’ils ne déclarent même pas l’anglais comme langue officielle chez eux?” Selon l’internaute, l’ambiguïté de certains mots -propre à l’anglais selon le linguiste- se retrouve dans d’autres langues, y compris le français. jeffromparis estime qu’on peut aisément parler anglais “sans vendre son âme”. Antafargat conclut en beauté: “Je ne vois pas en quoi l’anglais représente un danger; L’arabe, le russe ou le chinois… Comme une seconde femme, une troisième ou une quatrième… si tu es capable d’apprendre plusieurs langues, tu as de la chance!”
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