And You Think There’s No Serious Political Debate in France?

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Posted on April 16, 2012.

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Et vous pensez qu’il n’y a pas de débat politique sérieux en France?

La campagne électorale américaine est terminée. Le vainqueur des Primaires républicaines est Mitt Romney. Barack Obama sera réélu pour un mandat de quatre ans, le 6 novembre 2012. Ce n’est pas un oracle de Pâques. C’est ce que beaucoup de médias américains ont décidé, devant une course à la Maison Blanche qui les ennuie à mourir. Après les avoir bien amusés quand même… et voici pourquoi.

Tout avait plutôt bien démarré, pourtant. Le slogan, martelé durant toute l’année 2011 par les Républicains, qualifiant Barack Obama de « One term President » (Président d’un (seul) mandat) faisait mouche auprès de nombreux Américains, las de constater le sourire zen à toute épreuve – et quelque peu « Bostonien » (snob) – de ce dernier, au milieu de ce qui a été vécu par beaucoup comme une cataclysme. Loin, le souvenir du « Yes, We Can ! » (Oui ! Nous (le) Pouvons !), lequel avait permis à l’Amérique de tourner, plutôt dignement, la page des années Bush.

C’est pourquoi, lorsque le coup d’envoi des Primaires républicaines a été donné, début 2011, chacun a pensé : « Et c’est parti pour le show »! Douze prétendants se sont jetés les uns après les autres dans la mêlée, laquelle, traditionnellement, prend d’abord des allures de rodéo sauvage dans le Wyoming, avec ses musiques country des Chris LeDoux ou Michael Martin Murphy, au son du banjo et de la guitare.

On pouvait s’attendre à des découvertes, à des erreurs, à des coups de bluff, à des rebonds… Mais le spectacle a dépassé les prédictions des plus audacieux.

Voici donc la revue de cette joyeuse mêlée qui est finalement une cuvée à la fois ennivrante car digne des meilleurs “cheesy movies” (navets comiques, au cinéma) et fascinante de médiocrité, tant pour les médias que pour les électeurs.

Mauvais Boxeur

• Candidat: Tim Pawlenty

• Parti Républicain

• 39e Gouverneur du Minnesota

• Annonce de candidature: 23 mai 2011

• Retrait: 14 août 2011

• Soutien officiellement Mitt Romney depuis le 12 septembre 2011

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 5 946 958,33 $

• La citation: « J’ai une femme qui adore véritablement aller à la pêche. En fait, ce que je veux dire, c’est qu’elle décidera et me dira d’aller pêcher, pour se précipiter ici. Elle adore le football, elle ira voir des jeux de hockey. Enfin, je plaisante en me disant: “Maintenant, si seulement je pouvais la convaincre de coucher avec moi. » (à la radio WCCO-AM).

Le premier éjecté du taureau électoral, dans ses meilleurs jours et surexcitée par l’« anti-Obamania », a été Tim Pawlenty.

L’ancien gouverneur du Minnesota avait été, en 2008, le challenger de John Mc Cain pour l’investiture contre le candidat Obama. Il y croyait tellement qu’il avait renoncé à concourir pour un troisième mandat de gouverneur, lequel lui aurait été acquis facilement. En bon élève de l’ère Internet, il avait pris soin d’annoncer son lancement dans la course sur sa page Facebook, le 21 mars 2011. Son livre, paru au début de l’année, était un succès. Il s’y positionnait comme un « conservateur social » ce qui, en termes locaux, signifie qu’il voulait éliminer la Sécurité Sociale (laquelle, aux Etats-Unis, s’occupe des pensions de retraite et des pensions pour les handicapés principalement) et le Medicare (permettant aux personnes de plus de 65 ans, aux handicapés et aux plus défavorisés d’avoir une couverture santé) pour soulager le budget de l’Etat fédéral.

Il voulait également interdire l’avortement (sauf dans le cas de viol et d’inceste), bannir non seulement le mariage gay mais également l’union civile entre personnes de mêmes sexe, rétablir la loi Don’t Ask Don’t tell pour les homosexuels dans l’Armée, forçant de nouveaux ceux-ci à sortir de ses rangs ou à mimer l’hétérosexualité. Porteur.

Mais voilà : le prétendant était mauvais stratège, mal conseillé et bigrement dépensier.

Sitôt annoncé officiellement sa candidature dans l’Iowa le 23 mai 2011, il a claqué la somme coquette d’un million de dollars pour quatre spots télévisés dénonçant l’échec d’Obama pour redresser l’économie. Pas très original et anxiogène.

Bien pire : en juin, quelques instants avant un débat télévisé dans le New Hampshire, le voilà qui dénonçait l’ « Obamneycare » (un jeu de mots qui mettait dans le même sac de la très contestée réforme de Santé son initiateur, Obama, et celui qui était déjà en vue chez les Républicains, Romney), avant de faire preuve d’un manque de courage, refusant finalement d’apparaitre sur le plateau pour ne pas avoir à affronter Mitt Romney, qui l’attendait de pied ferme. Ses soutiens financiers se sont par la suite retirés sur la pointe des pieds, le jugeant bien peu viril quand il s’agit d’affronter l’ennemi frontalement.

Pawleny s’est lui-même donné le coup de grâce sur la chaine Fox, début août, dans un débat face à l’un de ses challengers les plus dangereux, l’inimitable Michele Bachmann, qualifiant ses « réalisations et ses succès » d’ « inexistants ». Celle-ci, sentant bien le côté « fade » du personnage, s’est contentée de lui donner le coup de pied de l’âne en lançant qu’il lui faisait fortement penser à … Obama.

Poing poing poing… Exit Tim Pawleny, mis à terre dans les sondages et déclarant forfait le 14 août, méditant sans doute depuis sur le proverbe populaire : « La Vierge du quinze août arrange ou dérange tout ».

Bachmann For Ever

• Candidat: Michele Bachmann

• Parti Républicain

• Membre de la Chambre des Représentants (Minnesota)

• Annonce de candidature: 27 Juin 2011

• Retrait: 4 janvier 2012

• Ne soutient tujours officiellement aucun des quatre candidats restant

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 9 259 623,94 $

• La citation: « Je trouve intéressant que la grippe porcine ait frappée dans les années 70 durant le mandat d’un président démocrate puis d’une autre (NDA: Gerald Ford puis Jimmy Carter). Je ne blâme pas le Président Obama pour cela mais je pense juste que c’est une intéressante coincidence ».

Michele Bachman, inimitable.

Elue au congrès en 2006, elle a su susciter l’intérêt des médias en 2008, en attaquant de manière virulente le candidat Obama, sous-entendant son manque d’ « américanisme ».

Bachmann – et non… – est une sorte de « Grosse Bertha » des idées ultra-conservatrices qui a le sens de la polémique et aucun de la politique. Elle partage avec son rival du Minnesota, Pawlenty, auquel elle a donné le coup de talon mal placé et fatal, le talent pour attirer les dollars.

Son réel avantage est le même que son talon d’Achile: c’est le fameux Tea Party, cette petite galaxie d’ovnis qui a envahi à peu près tous les bastions du Parti républicain lequel, depuis, souffre d’acidité digestive chronique.

Qualifiée rapidement de « Reine du Tea Party », dont elle a même créé un caucus (groupe de supporters participant à la désignation des délégués lors des primaires) dans son Etat du Minnesota, elle en revendique toutes les idées haut et fort.

Hélas pour elle, quelqu’un de poids la déteste: Sara Palin elle-même, l’héroine indéboulonnable de cette Amérique qui croit que l’abstinence vis à vis des autres n’est pas suffisante mais doit s’appliquer à soi-meme, qu’Obama est l’ennemi de l’humanité et que ce n’est pas l’Afghanistan le plus grand ennemi de l’Amérique mais le peuple chinois.

Dans son autobiographie publiée en novembre, hélas trop tard pour la repêcher, elle écrit que si elle est comme elle est, c’est de la faute à Jimmy Carter, dont elle fut une grande déçue à l’heure de se forger une conscience politique. Fort heureusement, tous les déçus de Carter n’ont pas suivi le même cheminement intellectuel, si tant est que l’on puisse qualifier de cheminement et d’intellectuel ce qui est arrivé à Michele Bachmann.

Déjà en 2004, un pied au Sénat, la voici déclarant que la « normalisation » de l’homosexualité conduirait à une « désensibilisation », et de prendre comme exemple de propagande gay… le Roi Lion, s’exclamant sans flancher : « Savez-vous que la musique de ce film a été écrite par un homme gay ? Le message est : je suis meilleur dans ce que je fais, parce que je suis gay ! ». Bon.

Là où cela est devenu moins drôle, c’est lorsque peu après, Michele Bachmann commenta le cancer dont souffrait la chanteuse lesbienne Melissa Etheridge : « Malheureusement, elle souffre maintenant d’un cancer de la poitrine, alors priez pour elle. Cela peut être une opportunité pour elle de s’ouvrir à des considérations plus spirituelles, puisqu’elle souffre d’un mal physique. C’est une lesbienne. » Haem.

Encore un peu plus lourd, la voilà de retour d’un voyage de presse en Irak, en 2007, qui accorde un entretien au Minnesota Star Tribune. Le journal l’interroge sur sa rencontre avec le General Petraeus dans l’un des palais de Saddam Hussein, et telle fut sa réponse : « C’est absolument immense. Je me suis tournée vers mes collègues et je leur ai dit que ça ressemblait au Mall of America [Le plus grand magasin de Minneapolis, 400 boutiques…] dans ses proportions. Il y a du marbre partout. L’autre chose que j’ai remarqué est qu’il y avait de l’eau (disponible) partout ». Bien bien.

L’année suivante, Michele Bachmann apportait une contribution brillante à la science moderne en déclarant que « le dioxyde de carbone est décrit comme nocif. Mais il n’y a pas une seule étude que quiconque peut montrer et prouvant que le dioxyde de carbone est un gaz dangereux. » Oui…

Puis, interrogée par Chris Matthews dans son célèbre show sur MSNBC, au sujet d’une rumeur évoquant des « rapports intimes » entre Barack Obama et son ancien pasteur, elle déclarait au journaliste médusé qu’Obama avait des « idées anti-américaines » et suggéra que les libéraux du Congres –parmi lesquels Nancy Pelosi et Harry Reld – soit mis sous les feux des médias parce qu’ils ont les mêmes vues anti-américaines. Mc Carthysme, quand tu nous tiens.

L’automne a ainsi vu fleurir les fleurs venimeuses de Michele Bachmann, affirmant, ici, que le vaccin contre l’Herpès provoquait un retard mental, la, que le séisme et le cyclone qui ont frappé la côte Est des Etats-Unis en 2011 étaient un message de Dieu, ou encore, se félicitant que John Wayne soit un natif de son Minnesota… sans savoir que le célèbre acteur était en fait né dans l’Iowa et que le John Wayne dont elle parlait était John Wayne Gacy, l’un des plus célèbres… serial killers des Etats-Unis.

Mais son vrai moment de gloire a eu lieu le 30 novembre 2011 lorsqu’elle déclara lors d’un meeting à Waverly, Iowa, qu’elle fermerait l’Ambassade des Etats-Unis à Téhéran si elle devenait présidente. Elle ne savait pas que celle-ci n’existe plus depuis 1980.

Poing poing poing… Exit Michelle Bachmann début janvier 2012, la coupe étant trop pleine de rires et de larmes pour contenir assez d’électeurs.

Pizza douteuse

• Candidat: Herman Cain

• Parti Républicain

• President de la Réserve Centrale de la Banque de Kansas City

• Annonce de candidature: 21 Mai 2011

• Retrait: 3 décembre 2011

• Soutien le candidat Newt Gingrinch

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 16 861 686,74 $

• La citation: « Le plus de garnitures un homme a sur sa pizza, le plus viril il est. Parce que l’homme le plus viril n’a pas peur de l’abondance. Un vrai homme n’a pas à se gaver de légumes! J’appellerais ça une pizza de pédés ».

Voici venu le temps du Roi de la Pizza… pas très catholique. Il fallait aux déchainés du Tea Party, joyeusement animés par Sara Palin jouant les chauffeuses de salle et les broyeuses de dindes depuis son Alaska lointain, et ne croyant pas aux chances de Michele Bachmann (trop belle pour elle), un autre conquistador.

Ils ont cru le trouver en la personne d’Herman Cain, l’ancien patron de la chaine de pizzerias Godfather – ca ne s’invente pas, cela signifie le « Parrain » et c’est bien à Chicago que ça se passe.

Cain, né en 1945 et enfant de Géorgie, a tout fait. Ecrivain, animateur de radio, éditorialiste syndique, il n’a rien de moins qu’un diplôme de Mathématiques Appliquées, un Master en Sciences de l’Informatique, et une flopée de postes a responsabilités dans le monde de la Banque, de la Restauration, donc, beaucoup d’argent. Il a été appointe par Newt Gingrich en 1995 pour siéger à la Kemp Commission (une très sérieuse commission du nom de son président, l’ancien Secrétaire d’Etat à la Construction et à l’Urbanisme, ayant pour but de remplacer la fiscalité existante par une taxe de base généralisée), puis par Bob Dole lors de campagne présidentielle en tant que conseiller spécial pour l’Economie, pour ne citer qu’une petite partie de son tableau d’honneur.

De quoi se lancer fièrement dans la course des primaires en mai 2011. Son charisme l’a conduit à devancer brièvement Obama dans les sondages sur les intentions de vote à l’automne 2011. Il a même été consacré par le Pew Research Center, un puissant think tank de Washington, comme l’homme le plus couvert médiatiquement en 2011. Mais voilà, sa candidature n’explique pas entièrement ce titre.

En effet, en Octobre 2011, le site Politico publie une information selon laquelle Herman Cain serait accusé par deux de ses employées de comportement inapproprié durant la tenue de la Convention de l’Association Nationale des Restaurateurs dont il était l’un des responsables, à la fin des années 90.

Démenti.

Puis, le 3 novembre, une troisième accusatrice rapporte une conduite de harcèlement sexuel dans son appartement de fonctions. Une quatrième accusation fut ensuite dévoilée. Niant tout d’abord en bloc la main sur le cœur bien loin du pantalon, et ne se souvenant pas de ces femmes, Cain a dû, peu après, reconnaitre qu’une compensation financière leur avait été offerte en dédommagement de son comportement, laquelle compensation était tout de même allée jusqu’à une année de salaire. Cain a lui-même choisi de dévoiler le nom d’une cinquième accusatrice pour en nier par avance les déclarations publiques. Mais celle-ci a fait le tour des télévisions pour lui rafraichir la mémoire.

Le 3 Décembre 2011, le Roi de la Pizza a du se contraindre à rendre son tablier, parlant juste d’un retrait provisoire de la campagne et niant toujours les allégations. Mais on ne l’a plus revu devant les fourneaux depuis.

Le Tonkiki, le Tonkiki, le…

• Candidat: Jon M. Huntsman

• Parti Républicain

• 16e Gouverneur de l’Utah

• Annonce de candidature: 21 Juin 2011

• Retrait: 16 janvier 2012

• Soutient le candidat Mitt Romney

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 6 369 201,13 $

• La citation: Aucune. Il n’a pas d’humour.

Jon M. Huntsman Jr aura été, pour sa part, à la fois un agneau et une étoile filante dans le ciel des primaires républicaines. La raison principale : il n’était pas au bon endroit au bon moment. On peut même parler d’une franche erreur de casting du point de vue de son parti. Rarement candidat républicain aura été évacué par son propre camp avec un tel mépris.

De fait, il s’était, dès sa déclaration de candidature – à l’ombre de la statue de la Liberté – en juin 2011, auto-proclamé comme un modéré. Il avait d’ailleurs appelé, ce jour-là, a une campagne plus « citoyenne, humaine et respectueuse » : pardon ? Personne n’a relevé car rien n’endort plus la politique américaine que la poésie. Poing poing poing…

Déjà, la sortie de scène s’annonçait pour ce maillon faible. Huntsman est issu d’une famille de milliardaires, rien de moins, et jouit d’une formidable popularité personnelle. Par deux fois gouverneur de l’Utah, c’est un homme expérimenté en matière de politique étrangère : il a occupé des postes diplomatiques dans les deux administrations Bush et comme ambassadeur en Chine sous le président Obama, et parle couramment le mandarin, appris lorsqu’il était un jeune missionnaire mormon à Taïwan. Mais être capable de travailler avec les deux camps républicain et démocrate était également son point faible. Plus modéré sur les questions sociales que la plupart des autres candidats – il a rompu avec le parti sur le refus de l’Union civile – et de foi mormone, il faisait un mauvais cocktail que les électeurs évangéliques ne goutent guère.

On l’a donc prié de laisse la place à l’original, Mitt Romney, mormon pur et dur, riche également, et bien plus a même de séduire la frange dure de l’électorat.

Vive la Guerre! Vive le Rock!

• Candidat: Thaddeus McCotter

• Parti Républicain

• Membre de la Chambre des Representants (Michigan)

• Annonce de candidature: 2 juillet 2011

• Retrait: 22 septembre 2011

• Soutient le candidat Mitt Romney

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 549 777,49 $

• La citation: « Je suis mort par médias » (lors de son retait)

Pas plus glorieux, l’autre pétard mouille que le Tea Party a pris, le temps d’une hallucination, pour une bombe potentielle : Thaddeus McCotter.

Pourtant, les signaux d’alarme étaient là. Il a représenté son Etat du Michigan pour un seul mandat au Senat puis pour un seul mandat à la Chambre des représentants. Pourtant, ce joueur de guitare avait quelques bonnes cartes dans sa manche : sa proximité avec le redoutable speaker de la Chambre des Représentants et un rôle décisif joue dans le passage de plusieurs lois décisives en matière sociale. Il fut un soutien ferme de la guerre en Irak et en Afghanistan et monta parmi les premiers à la charge contre le Plan Paulson prévoyant une prise de participation massive – 700 milliards de dollars – dans les institutions financières les plus fragiles.

Mais rien de tout cela n’a jamais fait briller son étoile de candidat au-delà des quelques festivals de musique Rock qu’il affectionne particulièrement. Bilan de la candidature la plus courte parmi tous les candidats, McCotter s’est retrouve à terre après seulement 84 jours de vaine bataille.

Perry en la demeure

• Candidat: Rick Perry

• Parti Républicain

• 47e Gouverneur du Texas

• Annonce de candidature: 13 aout 2011

• Retrait: 19 juin 2012

• Soutient le candidat Newt Gingrich

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 20 507 677,16 $

• La citation: « La raison qui nous a conduit a la Révolution (américaine) au 16e siecle (sic) était de fuir ces couronnes onéreuses ».

Rick Perry, quant à lui, doit se demander encore pourquoi il s’est engagé dans ces primaires. A moins qu’il n’ait un trou de mémoire, puisque c’est bien ainsi qu’il a acquis sa réputation internationale, grâce au buzz créé par ce fameux débat télévisé au cours duquel il ne se souvint plus du nom de l’une des trois agences gouvernementales qu’il se proposait de fermer.

Bien sûr, il n’est pas un nouveau venu. Il détient même le titre du plus long gouvernorat du Texas, ayant succédé à George W. Bush en 2000 et se faisant réélire deux fois. Il est également le Président de l’Association des Gouverneurs Américains. On l’apprécie tant du cote des conservateurs sociaux que des marais du Tea Party.

Lorsqu’il annonça sa candidature, le 19 Janvier 2011 en Caroline du Sud, il pouvait le faire la tête haute, fort d’un bilan de record de création d’emploi dans son Etat du Texas et d’un discours ferme sur la préservation des valeurs sociales.

Le hic, c’est que Perry n’a jamais été apprécié par la famille Bush et, par extension, dans l’establishment républicain. Mais le pire est sans doute illustré par la révélation, dans le Washinton Post, en octobre 2011, que Perry et sa famille louaient depuis des années un campement de chasse appele “Tête de Nègre”. Et qu’il n’ont guère trouve d’inconvénients durant des années à laisser l’inscription marquée sur une énorme pierre à l’entrée et à recevoir une floppée de visiteurs du parti. Son ouverture d’esprit s’est également illustrée lorsqu’il a estimé « scandaleux que des gays puissent servir dans l’armée alors que des enfants sont empêchés d’aller au catéchisme ».

Allez, au revoir…

Buddy qui?

• Candidat: Buddy Roemer

• Indépendant

• Gouverneur de Louisiane

• Annonce de candidature: 21 juillet 2011

• Retrait: 23 février2012

• Ne Soutient personne (on ne le lui a pas demandé d’ailleurs)

• Montant des fonds récoltés pour sa campagne: 510 502,00 $

• La citation: « Breaking: Quelqu’un qui est mort en 1987 m’a battu dans l’Iowa. #invisibleman #LetBuddyDebate».

Et l’honneur du dernier désarçonné revient à Buddy Roemer, le seul indépendant du casting perdant.

Elu pour la première fois en 1980 sous l’étiquette Démocrate comme Représentant de la Louisiane, il fut réélu en 1982, 1984 et 1986. Fervent supporter de Ronald Reagan, il fut élu Gouverneur de Louisiane en 1988 et changea de bord en 1991 pour concourir à sa réélection : il fut défait lors des primaires républicaines.

Les vingt années suivantes sont pour lui un désert politique. Apres son échec de 1991, il fonda le Groupe Sterling, spécialisé dans le commerce international de matières plastiques. Il tenta de revenir en politique, en vain, en 1995, en adoptant un ton beaucoup plus conservateur. Echec. En 2004, il tenta de se placer pour un siège au Senat mais on lui grilla la politesse sans même l’apercevoir.

Durant vingt ans, Roemer n’a jamais été convie a aucune réunion ni a aucun débat politique. Sa nouvelle tentative de come-back, en 2011, n’a fait dresser aucun sourcil, ni du cote des médias ni, encore moins, parmi les politiques. Il a attendu jusqu’au 23 février de cette année pour se retirer de la course des primaires mais on avait déjà oublie qu’il en avait jamais fait partie.

Et les quatre finalistes sont…

Apres cette chute du rez-de-chaussée du dernier de la série, restent donc en piste quatre candidats, et ce sont les plus féroces : Mitt Romney, donne comme très probable candidat désigné lors de la convention républicaine en aout prochain pour faire face à Barack Obama; Rick Santorum, qui s’obstine à ne pas lâcher pour le moment et commence à agacer passablement le staff de Romney lequel ne lésine pas, ces derniers jours, pour lui savonner la planche en fouillant dans les vieux cartons afin d’y trouver quelques casseroles; Ron Paul, le trublion au cheveux blancs surnomme « le parrain intellectuel du Tea Party » et l’inaltérable Newt Gingrich, l’une des influences les plus fortes des milieux conservateurs de Washington avec lequel, quoi qu’il arrive, il faudra compter.

Mais cette histoire de la Bande des Quatre se joue dans un autre registre. Et pas dans celui du comique. La prochaine fois, s’il vous plait, mettez les enfants au lit.

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