For a Clearer Net

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Les géants du Net se comportent comme des caïds de cours de récréation. « Donner, c’est donner. Reprendre, c’est voler », affirment les Google, Facebook, Skype et autres, qui, en échange des services digitaux totalement gratuits ou presque qu’ils offrent, estiment qu’ils sont en droit de devenir propriétaires à vie des empreintes numériques laissées par les cybernautes. Le respect de la vie privée s’arrêterait là où commencent les « business plans » des stars de la Silicon Valley.

Les milliards d’humains connectés méritent cependant mieux que d’être traités comme de simples marchandises. Il serait bien sûr ridicule d’interdire aux e-citoyens ou e-consommateurs d’accepter de partager volontairement bon nombre d’informations. Qu’un site sache où je suis, qui je suis, quels sont mes goûts, mes amis, mes envies n’a rien de choquant si cette collecte d’informations a pour objet de mieux me servir en me fournissant des informations pertinentes. Dans l’univers infini du Net, permettre aux utilisateurs d’accéder le plus rapidement possible à l’essentiel a une utilité.

Encore faudrait-il que les règles du jeu des cyberusines soient claires. Comme l’exigent aujourd’hui les autorités américaines, le préalable serait déjà, au-delà de l’obligation d’informer de façon claire l’internaute, de lui donner le choix de pouvoir d’un clic décider de laisser ou non des traces dans le cyberespace.

Mais les géants du Net doivent aller plus loin. Même si on ne peut alourdir trop les contraintes pesant sur une start-up, ces groupes devenus des géants doivent accepter davantage de responsabilités. Google, Facebook ou Apple doivent ainsi se mettre en mesure de répondre rapidement aux questions et demandes de leurs clients. Que le service qu’on leur propose soit payant ou non ne change rien. Car quand le service est gratuit, c’est que l’attention de l’utilisateur est en fait vendue aux annonceurs et génère des revenus.

Les difficultés technologiques ou le défi du nombre ne peuvent servir d’excuse. Il est indispensable que les données personnelles ne soient pas toutes stockées aux Etats-Unis car, de facto, cela prive de recours tous les autres citoyens de la planète. Il est tout aussi impératif de mettre en place un droit à l’oubli numérique permettant d’effacer toutes traces. Pour que le Net progresse, il faut qu’il soit plus net et moins opaque.

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