The Newtown Tragedy: The US Must Fight the Gun Lobby

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LE PLUS. Bilan tragique après la fusillade du Connecticut, qui a fait ce vendredi 28 morts dont 20 enfants, dans l’école Sandy Hook à Newtown. Pour notre contributeur Zobel Behalal, spécialiste de la régulation du commerce des armes, la politique des États-Unis en matière de détention d’armes à feu n’est pas étrangère à ce drame, et devrait être repensée.

TUERIE DE NEWTOWN. La fusillade dans le Connecticut rappelle dramatiquement le caractère sensible et spécifique du commerce des armes. Elle montre surtout que les États doivent imposer à cette activité autant au niveau national et international des règles strictes pour priver les utilisateurs irresponsables d’y accéder et de nuire.

Le Connecticut aujourd’hui, le Colorado en juillet dernier et la Virginie en 2007, donnent à ces réalités une actualité particulière aux États-Unis. Et pourtant, dans ce pays tout débat serein autour des armes est difficile.

La dernière campagne présidentielle l’a d’ailleurs démontré. Sous la pression, le candidat Barack Obama a dû en effet revenir en arrière après avoir affiché sa volonté d’encadrer la circulation des armes.

Aujourd’hui, je pense à une conversation avec un américain rencontré à New York en juillet dernier. Alors que sur les écrans de télévision défilaient les images de la tuerie dans une salle de cinéma du Colorado, je lui faisais part de mon interrogation sur les causes profondes de ces tueries à répétition. Il m’a affirmé que ce sont les restrictions sur le port d’armes qui sont en cause.

Pour lui, si tous les spectateurs venus assister à la projection du film Batman avaient une arme, le tireur fou aurait été immobilisé avant de commettre son forfait.

Cette analyse ne peut que surprendre et bouleverser lorsqu’on sait que la législation américaine est connue comme l’une des plus souples sur le port d’armes à feu. Pour preuve, les auteurs de toutes les tueries dans le pays sont généralement des psychopathes qui n’ont pas eu de peine à se doter d’un arsenal édifiant.

Un lobby pro armes très puissant aux États-Unis

Le blocage sur la question des armes aux États-Unis vient d’abord de la prééminence du lobby pro armes conduit par la National Rifle Association (NRA). Sa capacité à peser sur les politiques est redoutable. Même si elle est l’alliée naturelle du parti républicain, les démocrates ne lui sont pas indifférents.

Le recul de Barack Obama pendant la campagne en est l’illustration. C’est aussi la capacité d’influence de la NRA qui a contribué à pousser l’administration du président Obama à faire échouer les négociations autour du traité sur le commerce des armes(TCA) l’été dernier.

Il y a donc fort à craindre que les voix qui s’élèvent depuis hier à l’intérieur des États-Unis pour appeler à une remise à plat de la législation sur la circulation des armes s’estompent lorsque l’émotion sera passée, tant le laxisme et le manque de courage des responsables politiques sont forts. Ils ne semblent pas encore prêts à affronter les lobbies pour protéger les populations civiles.

Cette posture qui engendre des conséquences dramatiques se retrouve au niveau international dans l’attitude des États lors dans les négociations sur le TCA. Ici aussi, les intérêts économiques priment sur la vie des citoyens ; les arrangements a minina et la realpolitik prennent le pas sur le souhait d’une régulation volontariste.

À quelques mois de la prochaine conférence sur le TCA, la société civile notamment américaine doit être consciente de ces réalités. Elle doit également réaliser que sans sa mobilisation aucune évolution n’est possible face aux lobbies qui sont, eux, bien .

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