GOP's Hyper Guerilla War on Obama

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L’hyper guérilla du GOP contre Obama

Par Jean-Sébastien Stehli le 15 février 2013 22h43 | 5 Commentaires

On a beaucoup parlé de l’opposition des Républicains au projet de réforme de l’assurance santé ou sur le plafond de la dette, par exemple. En réalité, il faudrait parler de l’opposition systématique des Républicains à tout projet de loi important pour la Maison Blanche. Le filibuster bloquant le vote sur la confirmation de Chuck Hagel est le dernier épisode du comportement d’un parti, pris en otage par sa base, qui fait donc passer ce qu’il croit être ses intérêts électoraux (mais cela reste à voir) avant ceux de la nation. Comment un parti peut-il avoir pris le Congrès en otage ?

Les chiffres sont très clairs et en disent long sur la manière dont le GOP considère son rôle et surtout son attitude vis à vis des citoyens : d’après une enquête menée par le site d’information Newsbound, pendant le premier mandat de Barack Obama, le filibuster, cette technique qui permet de bloquer ou de retarder le passage d’une loi, a été utilisé plus de 250 fois. Pour donner une idée de l’hyper inflation du recours à cette technique, entre 1917 et 1970, le filibuster a été utilisé à peine 58 fois. Le seul programme des Républicains est l’obstruction systématique.

Pour simplifier, afin de mettre fin à un filibuster, il faut désormais une majorité de 60 voix alors que jusqu’à récemment, une majorité simple suffisait. Or les Démocrates ne contrôlent que 54 voix au Sénat. Cette nouvelle règle a permis la mise en place d’une nouvelle variante du filibuster: le filibuster silencieux. A partir du moment où la majorité ne possède pas les voix nécessaires pour mettre fin à l’obstruction (procédure appelée du mot français de “cloture” dans le jargon des sénateurs) il n’y a même plus besoin d’effectivement d’avoir recours au filibuster, c’est à dire de bloquer le vote en prenant la parole pendant des jours. Il suffit de déclarer que l’on s’oppose à la loi.

Il est rare qu’un parti contrôle 60 voix au Sénat, mais jusqu’à une époque récente, les sénateurs ne votaient pas en fonction du mot d’ordre de leur parti, mais en fonction de leurs idées. Il était donc possible d’obtenir ce quorum. Par exemple, les Démocrates du Sud se sont opposés aux lois sur l’égalité des droits, mais ces lois ont quand même été adoptées grâce aux votes de Républicains libéraux alliés aux Démocrates.

Dans cette période de glaciation idéologique, on peut constater tout ce que la démocratie a perdu.

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