Washington Ready To Negotiate: "The Ball Is in Pyonyang's Court"

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Les Etats-Unis “restent ouverts à des négociations honnêtes et crédibles sur la dénucléarisation”, si la Corée du Nord fait un pas dans sa direction, a déclaré lundi 15 avril le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, lors d’un discours à Tokyo où il bouclait la troisième et dernière étape de sa tournée en Asie. “La balle est dans le camp de Pyongyang”.

John Kerry s’était auparavant rendu à Séoul – où il a réaffirmé le plein soutien de Washington à son allié sud-coréen – et Pékin, avant de visiter ses alliés japonais. “Une chose est certaine : nous sommes unis”, a souligné le chef de la diplomatie américaine. “Le dangereux programme de missile nucléaire de la Corée du Nord ne menace pas uniquement ses voisins, mais aussi son propre peuple”, a-t-il insisté, appelant Pyongyang à “faire des pas importants pour montrer qu’elle honorera ses engagements et respectera les lois et normes internationales”.

ANNIVERSAIRE DE KIM IL-SUNG

Dans la capitale nord-coréenne, le dirigeant Kim Jong-Un a visité dans la matinée le mausolée où reposent les corps embaumés des deux leaders précédents du pays : celui de son père, Kim Jong-Il, et de son grand-père, le fondateur du régime Kim Il-Sung dont le pays célèbre lundi le 101e anniversaire de naissance.

La télévision d’Etat nord-coréenne diffusait dans la matinée des documentaires sur la vie du “Cher Guide” et des images de soldats en plein entraînement. Une grande parade militaire est attendue dans la capitale. Pyongyang a souvent célébré les anniversaires de ses dirigeants par des essais militaires et pourrait, selon les experts, marquer la date symbolique de lundi par un tir de missile, ce qui constituerait “une énorme erreur” selon John Kerry.

En 2012, le centenaire de la naissance de Kim Il-Sung avait été précédé d’un tir – raté – de fusée, assimilée par les Occidentaux à un essai déguisé de missile à longue portée. Selon les services de renseignements de Corée du Sud, le Nord a récemment déployé sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d’une portée théorique de 4 000 kilomètres, capables d’atteindre la Corée du Sud, le Japon et l’île américaine de Guam.

MENACES SUR TOKYO

Les tensions sur la péninsule coréenne se sont amplifiées depuis un nouveau train de sanctions pris par l’ONU après le troisième essai nucléaire conduit par Pyongyang le 12 février. En réaction à cette décision et aux manoeuvres militaires américano-sud-coréennes en cours, le régime de Pyongyang a multiplié les invectives et menacé Séoul et Washington de “guerre thermonucléaire”. Vendredi, il a aussi mis en garde le Japon contre le “feu nucléaire”, après que Tokyo eut déployé des batteries antimissiles pour détruire tout missile nord-coréen qui menacerait son territoire, à l’unisson de mesures de précaution prises par Washington et Séoul.

La brusque montée des invectives de Pyongyang a aussi coïncidé avec l’arrivée de la nouvelle présidente Park Geun-Hye au pouvoir en Corée du Sud fin février. Pendant sa campagne électorale, la fille du dictateur Park Chung-hee, issue du parti conservateur traditionnellement “faucon”, s’était distanciée de l’intransigeance de la politique nord-coréenne de son prédécesseur, Lee Myung-Bak, qui avait suspendu l’aide humanitaire à Pyongyang.

INFLUENCE CHINOISE

Jusqu’à présent, le mécontentement du Nord n’a été que verbal, à l’exception de la quasi-fermeture du complexe industriel intercoréen de Kaesong, situé sur son territoire, malgré une offre de dialogue présentée la semaine dernière par Séoul.

Lors son étape pékinoise, John Kerry avait une nouvelle fois tenté de pousser la Chine à calmer son voisin communiste, dont elle est le seul allié de poids et la bouée de secours économique. “L’heure est assurément critique, avec des défis très difficiles à surmonter, dont les problèmes dans la péninsule coréenne”, avait-il souligné auprès du président chinois Xi Jinping.

“S’attaquer au problème nucléaire en Corée sert les intérêts de toutes les parties”, avait déclaré le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi. Sans désigner explicitement la Corée du Nord, le président chinois Xi avait mis en demeure Pyongyang il y a quelques jours de ne pas “précipiter (la péninsule coréenne) dans le chaos”.

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